Portugal de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
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L’Alliance démocratique, coalition de centre droit qui rassemble le PSD (parti social-démocrate), le CDS (Centre démocratique et social) et le PPM (parti populaire monarchiste) dirige le pays depuis décembre 1979 et voit sa victoire confirmée aux élections législatives d’octobre 1980. Le Premier ministre Francisco Sa Carneiro, chef du PSD. meurt en décembre dans un accident d'avion, quelques jours avant l'élection présidentielle qui reconduit dans ses fonctions le général Antonio dos Santos Ramalho Eanes (gauche modérée). Le président désigne Francisco Pinto Balsemâo. qui a succédé à Sa Carneiro à la tête du parti social-démocrate, pour former un nouveau gouvernement.
Révision constitutionnelle
La tâche première du gouvernement d’Alliance démocratique de Balsemâo, formé en janvier 1981, est la révision de la Constitution de 1976, issue de la révolution des Œillets. La réforme, adoptée en août 1982 par l'Alliance démocratique avec l’appoint socialiste.
prévoit l’abandon de la voie socialiste et des idéaux de la révolution. Le texte réduit les pouvoirs du président de la République qui désormais ne peut ni démettre le Premier ministre ni désigner les chefs militaires. Le Conseil de la révolution est supprimé et remplacé par un tribunal constitutionnel, un Conseil d’État et un Conseil supérieur de la défense nationale.
Le Premier ministre Balsemâo démissionne en décembre à la suite de divergences au sein de la majorité. De plus, l'aile dure du PSD multiplie les critiques à l'égard du chef du parti et lui reproche sa modération. Devant l'affaiblissement du soutien populaire, le président Eanes dissout le Parlement en février 1983. Les élections législatives anticipées du 25 avril confirment les tendances observées aux municipales de décembre 1982: l'Alliance démocratique recule au profit du PS (parti socialiste) qui, avec 36,3 %, retrouve la première place dans le pays. L'APU (Alliance du peuple uni), qui rassemble le parti communiste et le Mouvement démocratique portugais, progresse. Le chef du parti socialiste, Mârio Soares, qui refuse toujours l'alliance avec les communistes, engage des négociations avec le PSD. Un gouvernement de coalition de centre gauche (PS et PSD) est formé en juin et sera remanié à plusieurs reprises.

«
Oteio
de Carvalho,
condamné en mai 1987
à quinze ans de prison.
© Sipa -Press
en février 1985, qui remporte près de
18 % des voix.
Le gouvernement
minoritaire homogène PSD sous la
direction d'Ani bal Cavaco Silva est
renforcé par un nouveau succès aux
élections municipales de décembre
1985.
Le 16 février 1986, le socialiste Mario
Soares est élu à la présidence de la
République (premier civil à accéder à ce
poste depuis 1974) contre le
candidat de la droite, Diogo Freitas do
Amaral.
En avril 1987, le gouvernement Cavaco
Silva est renversé par une motion de
censure déposée par le PRD et votée
par le PC et le PS.
Le président Soares
dissout le Parlement, en pleine
réorganisation des forces politiques.
Les élections législatives anticipées de
juillet donnent au PSD du Premier
ministre sortant la majorité absolue,
premier succès de cette ampleur depuis
le retour à la démocratie.
Le PS, avec
plus de 22 % des suffrages, se présente
comme une alternative solide,
cependant que le PC, le PRD et le
CDS s'effondrent.
Ani bal Cavaco Silva
forme un nouveau gouvernement de
centre droit en août 1987.
Entrée dans la CEE
Candidat depuis 1977, le Portugal
entre officiellement dans la CEE en
même temps que l'Espagne, le
l" janvier 1986.
Cette adhésion, qui
entérine le retour de la démocratie,
constitue aussi une chance de
redémarrage économique.
La politique
de rigueur commence à produire des
effets positifs en 1986.
La croissance
reprend (4,3% en 1986, 5% en 1987).
L'inflation
tombe à 11,7 % en 1986
(9,3 % en 1987).
De plus, la baisse du
dollar allège la dette extérieure.
Les
échanges s'améliorent grâce aux bons
résultats du tourisme, à la progression
des exportations provenant du secteur
textile et de l'industrie de la chaussure.
Mais aucune amélioration sensible
n'est observée pour l'agriculture, et les
conditions de vie de la population ne
s'améliorent que faiblement.
Le
gouvernement Cavaco Silva engage
ensuite le pays dans la voie du
libéralisme par le démantèlement
progressif du secteur public,
l'encouragement aux investissements
et la mise en place d'une nouvelle
législation du travail qui facilite les
licenciements économiques.
La
révolution engagée en 1974 semble
bien achevée.
La condamnation en mai
1987 à quinze ans de prison (portée à
dix-neuf ans) d'Otelo de Carvalho, à
l'issue d'un long procès, symbolise la
fin d'une époque.
Ce chef historique de
la révolution des Œillets est accusé
d'avoir mis en place une organisation
terroriste, les FP-25 (Forces populaires
du 25 avril), responsable d'attentats,
parfois meurtriers, dans le pays depuis
1980..
»
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