Population et développement: l'exemple chinois ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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3.
Le rôle de la diaspora: un atout humain non négligeablePrès de 20 millions de Chinois vivent en dehors du monde chinois.
Leur réussite économique dans les pays d'adoptionleur permet d'investir.
Ainsi, les Chinois d'outre-mer seraient à l'origine de 70 % des entreprises à capitaux étrangersen Chine.Pour relever ces défis, le gouvernement chinois a lancé des politiques démographiques et économiques qui ontévolué au fil du temps, au nom de l'idéologie ou du pragmatisme.
II - Des choix de développement chaotiques
A.
L'évolution des politiques démographiques
1.
La «voie chinoise» ou les avatars du maoïsme (1949-1976)« Un homme, c'est une bouche à nourrir mais deux bras pour travailler ».
Au début, la Chine maoïste voyait dans unepopulation nombreuse un atout pour son développement et dans la limitation des naissances un instrument des payscapitalistes pour mieux dominer le tiers-monde.
Des mesures anti-natalistes ont été parfois tentées mais sans jamaisêtre durablement appliquées.«Deux enfants, c'est assez».
Après l'échec du «Grand Bond en avant», la limitation des naissances reprend avecvigueur à partir de 1971.
Son objectif est de limiter les naissances à 2 enfants par couple car la croissancedémographique est une entrave au développement, annulant les effets bénéfiques de l'augmentation de laproduction céréalière.
2.
Ralentir la croissance démographique: un impératif« Un enfant c'est merveilleux, deux c'est déjà trop ».
Avec l'arrivée à l'âge de la procréation des générationsnombreuses des années soixante, la politique de l'enfant unique est mise en place en 1979.
Le but est de ramener lapopulation chinoise à 700 millions d'habitants afin d'améliorer la situation alimentaire et de faciliter la croissanceéconomique.
Pour cela, une panoplie de mesures incitatives (carte de l'enfant unique donnant droit à de multiplesavantages...) et coercitives (réduction de 10 % du salaire à partir du troisième enfant...) sont prises.
Cettepolitique est soutenue par le Planning familial qui encourage les nombreux avortements, mêmes tardifs, lesstérilisations ou poses de stérilets forcées.Mais les filles souffrent d'une vague d'infanticides.
La politique antinataliste s'est heurtée aux résistances du monderural qui, pour que l'unique enfant soit de sexe mâle (culte des ancêtres, foyer où vivre à la retraite...) ontdangereusement modifié le sex-ratio à la naissance.
Les autorités ont dû assouplir la loi.
Par exemple, dans les zonesrurales, le second enfant est autorisé si le premier est une fille.
B.
L'évolution des choix économiques
1.
Les modèles communistesLe modèle soviétique.
L'inadaptation du modèle soviétique aux conditions chinoises (problèmes de la croissancedémographique et du retard de l'agriculture) pousse Mao Zedong à choisir une autre politique.
La «voie chinoise » dedéveloppement ou le «Grand Bond en avant».
Il est nécessaire de « marcher sur ses deux jambes », l'agriculturedevient ainsi « le fondement de l'économie » tandis que l'industrie en est « le facteur dirigeant ».
L'expérience descommunes populaires, avec la collectivisation presque totale du monde agricole, ne résout pas les faiblesses del'agriculture.
L'industrie imite le modèle soviétique en privilégiant les industries lourdes et d'équipement au détrimentdes biens de consommation.
Le commerce extérieur est étroitement contrôlé par l'État et, jusque dans les années1970, les échanges restent faibles, la Chine préférant « compter sur ses propres forces».Un bilan mitigé.
Les progrès obtenus, notamment dans l'industrie, sont en grande partie anéantis par l'échec duGrand Bond en avant (1958-1961 surmortalité de 16 millions de personnes dans les campagnes à cause de la famine)et les désordres de la Révolution culturelle (1965-1969: économie chinoise profondément désorganisée).
2.
Le «socialisme de marché» ou le choix de l'ouvertureUne nouvelle constitution.
En mars 1978, elle confirme l'orientationbasée sur une « rectification pragmatique de l'économie et de la société».
Elle réintroduit les idées de rentabilité, deprofit, d'efficacité afin de mieux répondre aux besoins du pays.Développer l'agriculture.
Depuis 1982 est généralisé le « système de responsabilité».
La famille est de nouveau lenoyau économique de base.
Les paysans passent des contrats avec les services d'achat de l'État et les surpluspeuvent être vendus librement.
C'est une révolution silencieuse qui réintroduit l'économie de marché dans le monderural.
De plus, le développement de la révolution verte est encouragé (VHR, irrigation, chimisation, mécanisation etprotection des sols).Moderniser l'industrie.
Peu à peu les entreprises sont incitées à plus d'autonomie de gestion, à faire des profits, às'ouvrir aux technologies et capitaux étrangers.
Le gouvernement intervient moins et le nombre de produits relevantde la planification impérative est considérablement réduit.
Un certain rééquilibrage doit permettre de satisfaire peu àpeu les habitants en produits manufacturés.S'ouvrir à l'étranger.
Les Zones économiques spéciales se développent peu à peu le long des côtes du sud (1980 :Xiamen, 1987 : Hainan, 1990 Pudong).
Elles proposent aux étrangers une main-d'oeuvre bon marché en échanged'investissements, de créations d'emplois et de transferts de technologie.
Le littoral doit devenir le principal pôle dedéveloppement du pays.Bilan.
La mise en place de l'économie mixte marque l'échec de l'égalitarisme et du collectivisme.
L'État élague à lahache un secteur public pléthorique et improductif, il ferme par dizaines de milliers des entreprises.
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