Population et développement en Chine ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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destinés à l'exportation et dans lesquels le coût de la main-d'œuvre est un facteur déterminant du prix final.
il La difficile maîtrise de la croissance démographique
À la fin des années 1970, les autorités chinoises ont pris conscience que l'essor économique nécessitait malgré tout une stricte limitation des naissances.
L'équilibre alimentaire restait effectivement précaire.
Ce fut la mise en place de la politique de l'enfant unique.
Il s'agissait, par cette politique coercitive, de dissuader les famillesd'avoir plusieurs enfants.
Diverses mesures visaient d'une part à récompenser les familles n'ayant qu'un enfant :primes, avantages divers (priorité dans l'attribution d'un logement, gratuité des études, etc.), d'autre part à punirles familles ayant plus de deux enfants (amendes ou diminution du salaire, paiement de la scolarité, etc.).Cette politique coercitive a permis le ralentissement de l'accroissement naturel qui ne représente plusdésormais que 1 % par an.
L'indice de fécondité est tombé à 1,7.
On estime que cela représente environ un enfant par famille en ville et deux dans les campagnes.
Toutefois, ces chiffres ne sont pas nécessairement fiablescar il est difficile d'apprécier la part de non-déclaration des naissances.
Déjà, en 1953, lorsque fut effectué lepremier recensement, les estimations des démographes s'accordaient pour attribuer à la Chine une population de200 millions de personnes.
Le recensement en trouva plus de 580 millions.
Par ailleurs, la relative libéralisation -essentiellement limitée aux villes - que connaît désormais la société chinoise voit la réapparition de comportementsdémographiques traditionnels.
Transition
La Chine semble avoir gagné le pari de la réduction de la croissance démographique, même si de nombreusesincertitudes demeurent.
Ces incertitudes sont autant de limites à l'élévation du niveau de vie qui, seule pourtant,pourrait être une garantie de limitation durable de la croissance démographique.
Troisième partie : un développement inégal qui laisse subsister de redoutables défis
• Maîtriser la transition urbaine et ses effets
Pendant la période maoïste, les autorités chinoises ont contrôlé d'une façon draconienne l'exode rural.Les populationsétaient enregistrées et devaient présenter un permis de résidence pour pouvoir accéder aux services sociaux.
Lesystème s'est révélé très efficace.
Avec le passage à l'économie socialiste de marché, les restrictions aux migrationsinternes ont été en partie levées afin de réduire le trop-plein de main-d'œuvre dans les campagnes.
Depuis le débutdes années 1990, les flux en direction des villes se sont accrus.
On estime à une centaine de millions de personnesla population flottante qui, ayant quitté les campagnes, erre à travers le pays à la recherche d'un emploi dans lesvilles.L'urbanisation accélère le développement mais tend à devenir excessive en regard des capacitésd'accueil et d'emploi des villes.
En particulier, on assiste à un développement du chômage.
Le gouvernement chinois reconnaît actuellement un taux de chômage de 3,5 %.
Mais ce taux est notoirement sous-évalué et se situesans doute aux alentours de 10 % et la précarité de l'emploi est en augmentation.
Il s'agit pour les autoritéschinoises de faire en sorte que les paysans quittent la terre sans quitter la campagne.
Le défi est donc de créersuffisamment d'emplois pour les paysans en excédent dans les campagnes mais aussi pour tous les ouvriers desentreprises d'État dont les emplois vont être supprimés pour permettre à leur entreprise de devenir rentable grâce àl'augmentation de la productivité.
On estime ainsi à 200 millions le nombre d'emplois industriels qui devront êtresupprimés de la sorte.
Il faudrait en conséquence que l'économie chinoise crée 20 millions d'emplois par an pourabsorber à la fois la croissance démographique et résorber le chômage latent.
• Maîtriser les contrastes sociaux
La croissance économique s'est accompagnée d'un développement des disparités sociales.
D'un côté,une minorité essentiellement urbaine s'enrichit et constitue l'embryon d'une classe moyenne dont les membres les plus aisés font parfois figure de « nouveaux riches ».
Cette minorité consomme de plus en plus devoitures occidentales, de téléphones portables et, plus généralement de biens de consommation des ménages.
Signequi ne trompe pas et illustre l'élévation du niveau de vie pour cette minorité, la part des revenus consacrés àl'alimentation diminue tandis que celle consacrée aux services est en augmentation.
L'émergence d'une classemoyenne fait du marché intérieur chinois un marché terriblement attractif : selon certaines estimations, ce sont 50millions de personnes qui disposent déjà d'un niveau de vie comparable à celui de l'Occident tandis que 400 autresmillions de personnes auraient un niveau de vie deux fois moindre que celui de l'Occident.
Soit un marché intérieurpotentiel proche de celui des États-Unis.
De l'autre côté, plusieurs centaines de millions de personnes connaissent le sous-développement.
La Banque mondiale attire ainsi l'attention sur la population flottante issue des campagnes, soit une masse estimée à270 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Et si globalement la croissance profite plus àla population urbaine qu'à la population rurale, elle crée également de profondes disparités à la campagne.L'égalitarisme paysan de la période maoïste a volé en éclats.
Une couche de paysans aisés émerge progressivementaux côtés de la majorité paysanne aux revenus beaucoup plus modestes.
Cette population reste à l'écart del'élévation du niveau de vie et, globalement, ne constitue toujours pas un véritable marché de consommation.
Conclusion.
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