Devoir de Philosophie

Pompidou et mai 1968 (histoire)

Publié le 25/06/2012

Extrait du document

histoire

Georges Pompidou, ancien Premier ministre, présente sa vision de la France en 1968

Jetons un coup d'oeil en arrière et revoyons l'année 1968 et la situation de la France aux derniers jours d'avil. Depuis dix ans, le général de Gaulle est au pouvoir. A l'extérieur, sa politique, si discutée soit-elle dans certains pays, ne cesse de remporter des succès ... L'attitude vis-à-vis du Tiers-Monde et la lutte contre la politique de blocs valent à la France un prestige et des amitiés ... Sur le plan économique et financier, la France, pour la première fois depuis cent ans, accepte les risques de la libre concurrence : les frontières douanières entre les Six du Marché commun vont s'abaisser le 1er juillet, et si notre industrie présente encore des signes de faiblesse, l'importance de nos réserves en or fait

du franc une monnaie solide par excellente. Sur le plan politique enfin, les élections de 1967 ont permis à l'opposition de gauche de renforcer ses positions et le Gouvernement paraît parfois en difficulté dans la mesure où il dépend d'une majorité non totalement homogène ... Et puis vient mai. Et brusquement tout est mis en cause ... Aux yeux des observateurs, le Gouvernement n'a plus le contrôle du pays et les administrations elles-mêmes, en grève ou désorganisées, semblent obéir par avance à un nouveau pouvoir. Est-ce une révolution? Est-ce la fin de la Ve République? ... Je puis affirmer ici, dussé-je surprendre, ... que jamais, pas un instant, je n'ai douté de l'issue. Ma seule préoccupation fut de faire face à l'orage en évitant les drames, c'est-à-dire que le sang coulât. Les instituti,ons de laye République ont ainsi montré leur solidité dès lors qu'à la tête de l'Etat, et, oserai-je le dire, du Gouvernement, on n'était pas prêt à capituler. Le réveil du 30 mai, les élections qui ont suivi ont apporté à ces institutions et à celui qui les incarne l'appui massif de l'opinion.

G. POMPIDOU, 12 février 1969, Conférence de presse au Cercle français de Genève, in Georges Pompidou, «Entretiens et discours, 1968-1974 «, Flammarion, 1984.

QUESTIONS

1. Présentez le texte et l'auteur.

2. Caractérisez le tableau que dresse G~orges Pompidou de la situation de la

France aux derniers jours d'avril 1968. Eclairez les aspects sur lesquels il met

l'accent.

3. Que retient-il des événements de mai 1968 dans cette présentation?

4. Quelles réponses donne-t-il à la double question qu'il pose: Est-ce une révolution? Est-ce la fin de la Ve République ? De quelle manière présente-t-il son action personnelle ?

histoire

« REMARQUES -Sujet sans grandes difficultés.

- Encore une fois, on peut s'apercevoir de l'utilité des fiches biographiques que l'on a faites ou que l'on fera en cours d'année ...

- Il va de soi que la présentation de l'auteur doit évoquer la carrière politique de Pompidou jusqu'au mois de février 1969.

Il ne faut surtout pas raconter son élection, sa politique en tant que président ...

Car ces faits n'expliquent en rien l'événement que constitue cette conférence.

INTRODUCTION (1re question) Le document proposé est constitué d'extraits de la conférence de presse faite le l2 février 1969 à Genève par Georges Pompidou.

A ce moment l'auteur, n'est plus qu'un ancien Premier ministre du général de Gaulle.

Il a connu précédemment une brillante c_arrière.

Né en 1911, dans le Cantal, à Montboudif, c'est un ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm.

Agrégé de Lettres, il devient professeur de Lycée.

Bien qu'il n'ait pas participé à la résistance, il entre en 1944 au cabinet du général de Gaulle, qui cherche «quelqu'un sachant écrire» ...

Directeur de la banque Rothschild, à partir de 1954, il reste attaché au général dont il devient l'un des conseillers.

Quand il est nommé premier ministre en avril 1962, il apparaît comme étant avant tout l'homme du président, puisqu'il n'a aucune expérience parlementaire.

Jusqu'en juin 1968, il gouverne habilement le pays en affirmant de plus en plus sa personnalité.

Lors des événements de mai 1968 en particulier, il fait face à la situation et acquiert une excellente réputation dans les milieux conservateurs, c'est le «sauveur de mai».

Remercié par de Gaulle qui le remplace par Couve de Murville, Pompidou se tient en quelque sorte «en réserve de la République».

Il fait savoir du reste, en janvier 1969, qu'il se présenterait à une éventuelle élection présidentielle.

C'est dans ce contexte, où il a posé sans le dire trop ouvertement sa candidature à la succession du général de Gaulle, qu'il tient cette conférence de presse.

Après avoir dressé un rapide tableau de la France aux derniers jours d'avril 1968, il évoque rapidement les événements de mai.

La fin du texte précise l'attitude du gouvernement et l'action personnelle de l'auteur.

1 - LA FRANCE EN AVRIL 1968 (2e question) Georges Pompidou fait le bilan de la politique du Général de Gaulle depuis son retour en juin 1958, à la faveur de la crise algérienne.

(«Depuis JO ans, le général de Gaulle est au pouvoir»).

Le tableau de la France avant mai comprend trois aspects.

1.

,La politique extérieure est approuvée sans réserve.

«A l'extérieur, sa politique si discutée soit-elle remporte des succès ...

».

Georges Pompidou juge très positive l'action du Général de Gaulle.

Il reconnaît qu'elle est critiquée dans le monde.

Il peut faire ici allusion à Israël qui n'a pas apprécié l'attitude française pendant et après la guerre de Six Jours (1967).

De même l'allusion peut désigner le Canada qui garde un mauvais souvenir du soutien apporté à la cause indépendantiste du Québec (cf.

«Vive le Québec Libre»).

Il peut s'agir aussi du Royaume-Uni, qui s'est heurté au veto français en 1963 et 1967 lorsqu'il,a voulu entrer dans la C.E.E.

Mais Pompidou doit certainement penser aux Etats-Unis qui supportent difficilement l'indépendance du général.

117. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles