Plan de la bataille de Berlin

« L'UmME OBJEOIF La bataille de Bertin qui s'ouvre en avril1945 constitue le dernier acte de l'offensive de l'Armée rouge qui, depuis la victoire de Stalingrad en janvier 1943, s'est employée, au prix de formidables efforts et d"lmmenses sacrifices , Il contraindre les armées de Hitler Il se replier sur le sol allemand .

Lorsque s'ouvre l'année 1945 , rien ne semble pouvoir sauver le Reich d'un échec total.

Depuis les débarquements des Alliés en Italie, en Normandie et en Provence, l'étau se resserre sur la Wehrmacht Un temps retardé il l'ouest par la bataille des Ardennes (décembre 1944) , les Alliés ont repris leur marche en avant Sur le front oriental, les divisions de Staline ont libéré la totalité de l'Europe .

Pour tous, Berlin représente l 'objectif ultime .

Mais ce sont les divisions de Joukov et de Koniev qui, les premières, arrivent en vue de la capitale du Reich .

Pourtan~ jusqu'au bo~ les armées de Hitler vont faire preuve d 'une résistance opiniatre .

Douze jours duran~ il faudra aux Soviétiques batailler faubourg par faubourg.

rue par rue, pour enfin mettre un terme aux combats en Europe et dore ainsi la Seconde Guerre mondiale sur le Vieux Continent LA SITUATION GENERALE • Au moment où les Soviétiques s'apprêtent il lancer leur assaut sur la capitale allemande , celle-ci offre un saisissant sp«t«h • ~ Depuis 1943 et le début des grands raids aériens anglo­ américains, les Berlinois vivent littéralement terrés dans leurs abris , privés d 'eau, de gaz et d'électricité .

À partir de l'automne 1944 , la ville se prépare à l 'ultime épreuve .

• En charge de la direction de la guerre totale , Joseph Goebbels a pris en main la mobilisation générale .

Au Volkssturm, la milice créée l'Armée rouge Il 10 km de Potsdam Bombardement aérien de Bertin Prise de la rive gauche de la Spree en octobre 1944 avec les seuls combattants encore disponibles, sont venus s 'agréger jeunes , vieillards et estropiés.

Tous , armés de vieux fusils et d 'armes antichars rudimentaires (Panzerfaust) , sont censés se battre • jusqu 'Ilia dernière cartouche • comme les y invite l'ordre de défense de la capitale promulgué le 9 mars 1945 .

• Malgré les efforts de la propagande et les • armes secrètes • qu'elle évoque , en dépit de l 'annonce continuelle d 'une bien hypothétique • armée de secours • et de l'assurance affichée par le Panzerbiir , la dernière publication nazie qui affirme que Bertin sera la «fosse commune des blindés soviétiques •.

la population vit dans la peur et le désespoir.

Lf DISPOSmF DE HSISTAIKE AUEMAIID • Au lendemain de la rupture des positions de défense sur la Vistule en février 1945 , l'état ·major suprême de la Wehrmacht (OKW) décide d'édifier trois fiOSitlolls • réslstaœ autour de Bertin.

• la première est adossée ~ la rive gauche de l'Oder et de la Neisse .

D ' une profondeur de 51110 km, elle est essentiellement constituée de tranchées , d 'ouvrages fortifiés et couverte par un réseau de barbelés et de champs de mines.

Elle constitue ainsi la position principale de résistance .

• La deuxième position de résistance se trouve Il une distance de 10 1120 km de la précédente : d ' une profondeur de 1 Il 5 km, elle ne compte que deux lignes de tranchées .

• Installée Il une dizaine de kilomètres de la précédente, la troisième position est essentiellement constituée de points d'appui isolés .

Elle est d'ailleurs inachevée lorsque les Soviétiques lancent leur grande offensive .

• Enfin, concernant la capitale même , une enceinte fortifiée extérieure est mise en place Il quelque 30 km du centre.

Quant il l'enceinte intérieure , elle suit globalement le tracé de la banlieue berlinoise, des tranchées reliant des points d'appui avec.

de loin en loin, des emplacements de mitrailleuses et de pièces d'artillerie .

Les principaux ponts ont été dynamités, des fossés antichars creusés et un grand nombre de barricades érigées .

Au total , la capitale compte quelque 400 ouvrages bétonnés et de nombreux bunkers protégés contre l'aviation par des canons de 128 mm.

• Le total des forces et des moyens ainsi rassemblés est de 1 million d'hommes, 10 400 canons et mortiers, 1 500 chars et canons d 'assaut.

Le tout est principalement réparti sur les première et deuxième positions de résistance .

1.1: DISPOSmF SOVItTJQUE • Le plan de l'Armée rouge consiste Il rompre la défense allemande par de puissantes attaques frontales afin de fragmenter les groupements en unités isolées, ces dernières devant être anéanties Ill "Issue d'une manœuvre d'encerdement Une fois Il Bertin , les forces soviétiques doivent se porter sur l'Elbe pour faire leur jonction avec les Alliés.

• La mise en œuvre de ce plan est confiée aux maréchaux Joukov et Koniev , commandants respectifs du premier front biélorusse et du premier front ukrainien .

Le deuxième front biélorusse du maréchal ~,., Wos­sorskl.

ainsi que la flotte de la Baltique et la flottille du Dniepr , doivent également participer il l'opération .

• En termes de forces disponibles, les Soviétiques disposent d 'une incontestable supériorité.

Les moyens cumulés par les trois fronts sont en effet impressionnants : 2,5 millions d'hommes , 41 600 canons et mortiers , 6 250 chars et canons automoteurs ains i que 8 300 avions.

l'INVESTISSEMENT DE BERLIN UNE MANŒIIYIIE D'ENCERCLEMENT • Les divisions de Joukov se mettent en mouvement le 16 avril il 5 h 30, suivies , il 6 h 15, par celles de Koniev.

Le front Rokossovski se joint il l'offensive générale le 20 avril.

Les fwœs ~progressent rapidement : le 21 avril , Bertin est enveloppée au nord et au sud.

• Le 22 avril , au nord-ouest de Bertin , a prés avoir franchi la rivière Havel dans le secteur de Kônigsdorf , les divisions de la 47' armée et des éléments du 9' corps blindé se trouvent alors Il quelque 20 km de la capitale .

Tandis que les 3 •, 5 ' et 7' armées réussissent Il briser les enceintes fortifiées extérieures de la ville, il l'aile droite du front Joukov, la 40' armée, le 7 ' corps de cavalerie de la Garde et la 1" armée polonaise parviennent Il progresser de 20 Il 30 km en direct ion de l'ouest • Ce même 22 avril, Keitel , Jodl et Bormann proposen~ sans succés , Il Hitler de quitter Bertin et de s'envoler pour Berchtesgaden .

À cette date , les forces allemandes de l'ouest.

sous les ordres du maréchal Kesselring depuis le 11 mars , sont refoulées en Thuringe par les armées américaines et en direction de l'Elbe et de Hambourg par les forces britanniques .

• Le 23 avril , la 3 ' armée blindée, qui a percé la ceinture extérieure de défense la veille au soir, atteint le canal de Teltow .

Le même jour , la 4' armée blindée se porte Il 10 km au sud-61 de Potsdam, tandis que la 3 ' armée s'empare de Cottbus .

Dés lors, les Soviétiques se trouvent en situation d 'encerder les forces allemandes venant de l'est LA JONCTION DES AUdES DE JDUKOV ET DE KONIEV • Le 25 avril.

l'aile gauche du front Joukov et l'aile droite du front Koniev font leur jonction au sud-51 de Berlin .

La pression soviétique contra int les Allemands Il tenter de reprendre Potsdam.

Mais le général Holste, Ilia tête du 41' PZK.

ne parvient pas Il rétablir au nord-ouest de Bertin la liaison avec le groupe d 'armées • Vistule • et le corps cuirassé de Steiner .

• Au sud de la capitale, la 4' Panzerarmee réussit dans un de Koniev a pour effet de bloquer l'offensive allemande .

Il en est de même au nord où la contre­ attaque de Steiner est arrêtée par la 1" armée polonaise.

• Le même jour, des éléments de la 5 • armée de la Garde font leur jonction avec des patrouilles de la 69' division d"lnfanterie de la 1 " armée américaine Il Torgau , sur l'Elbe .

Le groupe d'armée •Vistule • et le corps cuirassé de Steiner sont coupés .

l'étau se resserre sur Bertin, provoquant de sérieuses difficultés au sein du commandement allemand .

HITLEI ESSEUI.t • Hermann Gôring.

responsable de la Luftwaffe, est relevé de son commandement par Hitler« pour avoir essayé d 'obtenir de lui les pleins pouvoirs en vue de négocier avec les puissances ennemies» .

De son cOté , HeiiJrlcll ,..,..,., par !"Intermé­diaire avec le gouvernement suédois .

LE IIAIKHM IOUIOV D lA GlANDE GUEIIE MIIIOIIQUE • En juin 1941 , au moment où les troupes de la Wehrmacht se lancent ~ l'assaut de l'Union soviétique, Joukov est chef d'étal-major de l'Année rouge.

À partir d'octobre.

if COim1al1de le groupe d'années chargé de dérenclre Moscou.

Le 6 décembre.

il lance une grande offensive qui l1!jtUe les armées du général von Bodl à plus de 200 km ~ l'ouest de Moscou.

• En 1942.

Staline le~ comme représenlin du hiUœmmandemenl chargé d'assurer la coordination des armées devant Stalingrad.

• En 1944, il prend le commandement du 1" froot d1Jkraine et éc:rase la 8' armée alemancle ~ ~ (l-15 lévrier), puis déclenche le 4 mars une puissante offensive en direction des Carpates et s'empare de Tamopol (15 avril) .

H prend le commandement du 1 " front biélorusse en 1945 et sa progression est jalonnée par les victoires de Yarsovie.lodz.

Posen, Kustrin et Berlin.

Nombre de Soviétiques tués, blessés et d" rus lors d:r.;ssaut contre Berlin, entre le 16 avril etle2mai.

400000 Nombre de 5()/dats allemands tués, blessés et disparus lors de la bataille de Berlin .

2156 Nombre de chars perdus par les Soviétiques.. »