Philosophies de l'Histoire: Kant, Hegel, Marx ?
Publié le 04/04/2009
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Toutefois, une problématique se fait jour: une telle progression active aboutit-elle à un achèvement temporel del'histoire?
L'esprit se présente tout entier dans chacun des degrés du développement: l'Esprit est l'activité créatrice,omniprésente, qui suscite et renie chacun de ses moments: Saturne qui dévore ses propres enfants.
Quant à l'action temporelle de cet Esprit , il semble bien que Hegel ne lui assigne pas de terme.
L'histoire concerne un passé toujours achevé quand on l'observe, mais Hegel laisse ouvert un avenir dont on ne peut rien dire, sinon par comparaison négative avec le passé: les conditions dans lesquelles les hommes ont à inventer leur vie sonttoujours inédites.
L'Idée accomplit sa destination sans opérer magiquement.
Elle n'atteint ses fins que par la médiation de causes efficiences: l'action spontanée des hommes, individuels, limités, égoïstes, se convertit dialectiquement en uneoeuvre universelle.
Hegel ne refuse pas d'enregistrer les empêchements accidentels qui gênent cette conversion, et freinent ou devient le cours normal de l'histoire.
Il décrit la longue et incertaine lutte des hommes contre la nature, avec sesincidents et ses échecs.
La philosophie de l'histoire chez Kant.
Selon Kant , il doit être possible de découvrir, au-dessus du désordre des tendances individuelles, un ordre rationnel auquel chacun se conformeinconsciemment et qui trouve sa cause dans un plan de la nature.
Et si nousadmettons une finalité naturelle, nous devons convenir que "dans l'homme ces dispositions naturelles, qui ont pour fin l'usage de la raison, nepeuvent atteindre à leur plein développement que dans l'espèce et nondans l'individu, car la vie de ce dernier est trop brève pour luipermettre d'épuiser au cours de son existence toutes les dispositionspossibles" .
La réalisation du but humain s'accomplit à travers l'antagonisme de l' "insociable sociabilité" , autrement dit des deux attitudes contradictoires dont l'homme est le lieu: se socialiser et s'individualiser.
Considérant alors le passage des individus de l'état de barbarie à la sociétécivilisée et, de même, le passage des Etats de l'indépendance à la fédération,on découvre que les antagonismes et les luttes, avec les douleurs, leursmisères et leurs destructions inévitables, ne sont que des moyens destinés àréaliser le but de la nature.
Il n'y a donc rien d'impossible, et encore moinsd'utopique, dans le fait de concevoir systématiquement le cours de l'histoirehumaine selon un dessein rationnel, dans lequel la liberté humaine setrouverait intégrée dans le vaste plan providentiel de la nature.
Pour échapper au cercle étroit de l'individualité, Kant doit recourir à une rationalité
qui transcende téléologiquement toute possibilité théorique et pratique de l'esprit individuel, lui demeurant toutefoisimmanent en tant que principe de raison.
L'homme, être à la fois naturel et libre, ou raisonnable, ne peutcomprendre le sens de sa condition que si la finalité qui préside au développement de son espèce est tout entièresubordonnée à la fin morale que sa raison exige.
En somme, toute l'anthropologie téléologique qu'est la philosophie de l'histoire de Kant a pour fil directeur l'idée que l'homme est libre et que sa destination finale est la moralité..
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