Philippines de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
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La fin d’un règne
Organisées sous le régime de la loi martiale en vigueur depuis 1972, les élections du 30 janvier 1980 apportent au Mouvement pour la nouvelle société (KBL) du président Ferdinand Marcos un triomphe qui traduit plus l’ampleur des fraudes que la popularité du régime.
Dans les zones rurales en proie à la miscre, au centre et au nord de l’archipel, mais aussi dans les îles du sud, celui-ci est confronté à la guérilla menée, respectivement, par la Nouvelle armée du peuple (NPA), bras armé du parti communiste philippin (CPP), et par les séparatistes musulmans du Front de libération nationale moro (MNLF). Dans les villes, la bourgeoisie se radicalise. De New York où il est exilé, l'ancien sénateur Benigno Aquino inspire l'opposition traditionnelle, qui se regroupe le 29 août 1980 autour d’un «pacte national pour la liberté» et réclame la «fin immédiate de la dictature», tandis qu’éclate à Manille une série d’attentats revendiqués par une organisation jusqu’alors inconnue, le «Mouvement du 6 avril», dont l’un vise, le 19 octobre, le président lui-même. A l’étranger, de fortes pressions, émanant aussi bien de l’administration Carter et des banques américaines que d’organismes internationaux et du Vatican, conduisent bientôt le régime à afficher

«
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1986.
La guérilla fait rage.
Un soldat de ht Nouvelle
armée du peuple (NPA),
dont les effe ctifs compteraiem,
selon certaines estimations,
près de 20 000 combattants.
© Jnmes Nachtwey -Magnum les
dehors d'une libéralisation: en
janvier 1981, Ferdinand Marcos
annonce la levée prochaine de la loi
martiale et de l'état d'urgence,
l'organisation d'élections législatives
en 1984, et la libération de 341
prisonniers politiques.
Mais fort d'une
série de lois qu'il a fait promulguer
quelques mois plus tôt, le président
n'en conserve pas moins les pleins
pouvoirs.
La répression se poursuit et
le pouvoir s'en prend tour à tour aux
multiples foyers de contestation :
Église, presse, syndicats.
Le 21 août 1983, Benigno Aquino est
assassiné à la descente de l'avion qui le
ramenait à Manille, où il venait diriger
la campagne électorale de 1984.
Par ce
meurtre, dont le pouvoir apparaît vite
responsable, malgré les efforts de
Marcos pour accréditer l'idée d'un
complot communiste, le gouvernement
galvanise l'opposition et s'aliène le
soutien de la Maison-Blanche.
Le
31 août, trois millions de manifestants
assistent aux obsèques de > cherche avant tout à
apaiser la troupe, dont la solde est
augmentée de 60 %, tandis que le ton
du gouvernement se durcit à l'égard de
la rébellion communiste.
Autour du
pouvoir, évictions et démissions se
succèdent.
Face au passif désastreux
laissé par la dictature, «Cory>> s'efforce
aussi de reconstruire l'économie.
Avec
plus de 28 milliards de dollars de dette,
un taux de chômage et de sous-emploi
qui avoisine 30 % de la population
active, une chute de 5 % environ
du PNB en 1983, les Philippines
sont à la fois le p�ys le plus endetté
d'Asie et le seul Etat de l'ASEAN (ou
ANSEA) à avoir régressé.
En 1984-
1985, l'aide financière du FMI et les
conditions draconiennes qui
l'accompagnaient n'ont fait
qu'atténuer les méfaits de la
corruption, du népotisme et du
clientélisme.
Dès son arrivée au
pouvoir, Coraz6n Aquino se lance
dans de longues négociations avec les
grandes banques privées afin d'obtenir
le rééchelonnement de la dette et sa
conversion partielle en prises de
participation dans les grandes
entreprises.
Au terme de laborieux
débats, le Congrès philippin vote en
juin 1988 une réforme agraire encore
limitée.
La reprise du tourisme aidant,
l'économie retrouve en 1987 un taux de
croissance de 5,7%, qui monte à 8%
l'année suivante.
Mais les structures
sociales restent entachées de féodalité
et plus de la moitié des Philippins
':ivent en dessous du seuil de pauvreté.
A bien des égards, la chute de Marcos
n'apparaît, pour les déçus de la
révolution, que comme la restauration
des grandes familles qu'il avait
chassées du pouvoir.
L'opposition
renaît à gauche dès les élections locales
du 18 janvier 1988.
La foi de l'Église en
sa «madone», naguère
inconditionnelle, tend à tiédir, tandis
que l'insurrection communiste se
poursuit.
Le pouvoir d'Aquino, de plus
en plus fragile, est de nouveau contesté
et une tentative de C!'>UP d'État a lieu
en novembre 1989.
A l'étranger,.
»
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