Philippe V d'Espagne et Elisabeth Farnese
Publié le 13/04/2013
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« Une alliance si disproportionnée lui parut d'autant plus incroyable, rapporte Saint-Simon, qu'il n'espéra pas que la cour de France y pût consentir, et qu'il crut encore moins qu'on osât la conclure sans elle. « Comment se peut-il, répliquet- il à la princesse des Ursins, que l'on songe à une jeune fille issue d'un petit duc de Parme et d'une mère autrichienne pour remplacer la reine d'Espagne ?

«
UN CARACTERE D'ACIER FORGÉ PAR
UNE ÉDUCATION TRÈS DURE
Fille d'Odoard Il, duc de Parme, et de Dorothée
Sophie de Bavière-Neubourg,
la sœur de l'Impératrice,
Élisabeth
Farnese a eu une
enfance particulièrement
dramatique.
Sa mère lui a prodigué une éducation très rigoureuse.
« La reine avait
été élevée fort durement
dans un grenier du palais de
Parme par la duchesse sa mère, qui ne lui avait pas
laissé voir le jour, et qui ,
depuis la conclusion de son prodigieux mariage, ne le lui
avait laissé voir
que le moins
qu'eUe avait pu.
» Élisabeth,
loin
d'être devenue
obéissante et docile, est un être décidé et autoritaire ,
ayant développé un fort ressentiment envers sa mère.
EUe ne tarde pas à faire
montre de ce caractère
difficile et volontaire en refusant de se conformer aux
instructions de Philippe V
concernant son voyage de Parme en Espagne.
Peu
après ses noces, eUe sera
l'artisan de la chute de celle qui a été à l'origine de sa bonne fortune, la princesse
des Ursins .
c'est compter sans le fort mau
vais caractère et l'opiniâtreté
de la future reine d'Espagne.
Lorsque la camarera mayor
s'ouvre de ses projets à l'abbé
Jules Alberoni, celui-ci, qui
entretient des relations sui
vies avec le duc de Parme, fait
mine d'être étonné.
« Une
alliance si disproportionnée
lui parut d'autant plus incroya
ble, rapporte Saint-Simon,
qu'il n'espéra pas que la cour
de France y pût consentir , et
qu'il crut encore moins qu'on
osât la conclure sans elle.
»
Comment se peut-il, réplique
t-il
à la princesse des Ursins,
que l'on songe à une jeune
fille .issue d'un petit duc de
Parme et d'une mère autri
chienne pour remplacer la
reine d'Espagne
?
En vérité, il a - lui aussi ! -
mûri son plan dès la mort de
Marie-Louise, et il espère de
tout cœur que la princesse
des Ursins saura convaincre le
roi
de France de la nécessité
de marier Philippe V avec Éli·
sabeth Farnese .
Louis XIV donne
son consenteme"t
Afin d'obtenir l'approbation
du roi de France, madame
des Ursins dépêche à Ver-
sailles son neveu Louis Jean
Charles
de Talleyrand, prince
de Chalais et grand d'Es
pagne.
Les craintes formu
lées par Alberoni se révèlent
fondées.
Louis XIV est, dans
un premier temps, plus que
réticent au mariage de son
petit-fils avec une nièce de
l'impératrice Éléonore Made
laine Thérèse de Bavière
Neubourg .
La jeune fille ne
serait-elle pas un peu trop
autrichienne de cœur ? Phi
lippe V a mandé au Roi-Soleil
de prendre rapidement sa
décision, tant il est impatient
.de retrouver une compagne.
Le 23 juillet 1714, le roi de
France lui signifie son accord.
L'union aura
donc lieu entre
ces deux êtres si éloignés par
la naissance .
Madame des Ursins, elle, se
demande soudainement si
l'affaire
ne fait pas l'objet de
quelque manigance.
L'abbé
Alberoni, qui
veut chasser la
toute-puissante camarera
mayor pour prendre sa place,
met en effet tout en œuvre
pour monter la future reine
contre elle.
La
princesse, confie Saint
Simon,
« entra dans de tels
soupçons de son esprit haut
et entreprenant, qu 'elle se
repentit d'avoir fait ce maria
ge et qu'elle eut envie de le
rompre.
Elle fit donc naître je
ne sais quelles difficultés, sur
lesquelles elle fit dépêcher
un courrier à Rome au cardi
nal Acquaviva » afin qu'il dif
fère son voyage à Parme.
Mais ce dernier est déjà en
route quand le courrier arri
ve .
Et, le 30 juillet, à Parme,
le cardinal demande solen
nellement la main de la
jeune Élisabeth .
A cette nou
velle, la demoiselle n'est
guère émue.
Pourtant , son
destin vient de basculer,
puisqu'elle est sur le point
d'épouser le roi d'Espagne,
régent présomptif de France
à la mort de Louis XIV !.
»
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