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Philippe le Bel et l'Inquisition : Le franciscain Bernard Délicieux contre l'Inquisition et les dominicains

Publié le 04/09/2013

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philippe le bel

Jeune et ardent, Bernard Dé¬licieux, lecteur du couvent de Carcassonne, se voit confier par son ordre la mis¬sion de suivre l'affaire Fabri. Cette dernière est un nouvel épisode de la lutte que se li¬vrent les deux ordres men¬diants, tous deux créés au début du XIIIe siècle, et dont les fondateurs, saint Fran¬çois et saint Dominique, étaient pourtant proches. Une lutte qui se retrouve au sein du couple royal. La rei¬ne Jeanne a un confesseur franciscain, Philippe le Bel, un confesseur dominicain. Les fils spirituels de saint Dominique se sont assurés un monopole, celui de l'In-quisition. De ce fait, ils défi¬nissent la « vraie foi « et la défendent. Une situation que supportent difficilement les franciscains.

D'un tempérament vif, Ber-nard Délicieux monte pres-tement au créneau pour dé-fendre les intérêts moraux

philippe le bel

« de son ordre.

Las ! L'inquisi­ teur dominicain lui ferme ra­ pidement sa porte ...

Un comportement qui provoque une réaction radicale du frè­ re franciscain .

li se rend au­ près des enquêteurs royaux en Languedoc, Jean de Pic­ quigny et Richard le Neveu .

li les convainc que, sous cou­ vert d'inquisition, se tra­ ment d'a utres affaires plus politiques .

L'inquisiteur do ­ minicain de Toulouse, Foulques de Saint-George, est tancé, non sans protes ­ ter, par les émissaires du roi.

Soutenu par son ordre et une partie du clergé hostile aux dominicains et à leurs excès, Bernard Délicieux en­ tame alors une tournée des villes du Languedoc.

Son but : réunir tous les mécon­ tents et les faire témoigner devant les enquêteurs royaux .

Une conspiration est­ elle en train de naître ? Les émissaires de Philippe le Bel commencent à le redouter.

L'affaire doit être portée de­ vant le roi .

L'escalade de la violence La troupe, à laquelle se so nt joints des délégués des vil les languedociennes , arri­ ve à Sen lis en octobre 130 1.

Autant par indignation que par calcul politique, Philippe le Bel fait pencher la balance du côté des franciscains .

li met à mal le pouvoir sans partage des domini cai ns et crée une commission chargée d'exa miner les cas d' hérésie.

Domini ca ins et franciscains y siégeront à parité .

Un bras de fer s'engage alors entre le roi et les frères prê­ cheurs de l'ordre de Saint­ Dominique qui soutiennent, bien entendu, Foulques de Saint -George .

Philippe le Bel propose de trouver un autre inquisiteur pour Toulouse .

Les dominicains refusent.

Le conflit traîne jusqu'en juin 1 302.

A ce moment-là , les protagonistes s'avisent de trouver un compromis .

Les dominicains acceptent finale ­ ment de démettre Foulques de Saint-George.

En Languedoc , les esprits s'échauffent et la population s'en prend de plus en plus violemment aux dominicains .

Les frères prêcheurs redou­ blent de sévérité.

Qu'à cela ne tienne ! Bernard Délicieux , qui a trouvé un appui en Jean de Picquigny , poursuit ses ha­ rangues, mène quasiment ses partisans vers l 'insurrection, attaque violemment les do­ minicains.

li continue de visi­ ter les villes et rassemble les foules.

En août 1 303, de s troubles ont lieu , à Carcas­ sonne , après l'une de ses in- EDITIONS ATLAS OU'EST·CE OUE L'INQUISITION ? Mise en place par la papauté, l 'inquisition est un tribunal ecclésiastique chargé d'examiner les cas d'hérésie.

En 1233, le pape Grégoire IX en confie la charge aux dominicains.

L'ordre a été fondé, quelques années plus tôt à Toulouse, par saint Dominique, afin de lutter notamment contre le catharisme.

Les tribunaux de l'inquisition seront très actifs en Languedoc contre les cathares et les vaudois , et plus tard, en Espagne.

Emprisonnés , les suspects d'hérésie sont soumis à la question qui peut prendre la forme de tortures physiques.

Les sentences sont prononcées, lors de séances publiques, devant l'évêque.

Les peines, exécutées par le pouvoir laïque, sont graduées en gravité : port d 'une croix jaune sur le vêtement, flagellation, pèlerinage, emprisonnement à vie mais aussi mise à mort.

Tous les condamnés de l'inquisition ne finissent donc pas sur le bûcher -seulement 1 %, selon certains historiens.

terventions publiques .

Pour calmer la population , les enquêteurs royaux font libérer les personnes empri ­ sonnées par l'inquisition .

Un véritable affront à l'Église ! D'ailleurs, Jean de Picquigny est excommunié par l'inqui­ siteur de Toulouse .

Rien ne semble pouvoir ré­ tablir le calme.

A Carcasson­ ne toujours, l'ég lise des do­ minicains est attaquée.

Cha­ cun attend que le roi inter­ vienne .

Délicieux et Picqui­ gny, son conseiller « occul­ te », vont en faire la deman­ de au souverain, en octobre 1303.

Pour la fête de Noël, Philippe le Bel et sa Cour prendront le chemin du Lan­ guedoc.. »

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