Philippe le Bel et Boniface VIII la royauté et la papauté s'affrontent
Publié le 04/09/2013
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Sans inquiétude pour son trône mais persuadé que sa fortune est en jeu, Boniface espère que la révolte n'est qu'un feu de paille et demande une trêve. Qu'on lui accorde jusque dans l'après-midi. Vers trois heures, les choses n'ont pas évolué, le pape refuse de céder. La solda¬tesque des Colonna monte alors à l'assaut, s'empare sans coup férir de la cathédrale puis du palais du comte de Caserte, Pierre Caetani, le neveu de Bo¬niface. Après cette longue jour¬née d'attente, le palais pontifi¬cal tombe à son tour.
Pour affronter les insurgés, Boni¬face n'a plus à ses côtés que deux cardinaux - dont Boccasini qui va lui succéder quelques se¬maines plus tard. Le reste de son entourage a fui sans deman¬der son reste. Affectant une mi¬ne sereine, le souverain pontife est dans son lit, calé par des oreillers, un reliquaire de la Vraie Croix à la main. Il se dit prêt au martyr et sa dignité for¬ce le respect de ses adversaires - et lui sauve sans doute égale¬ment la vie...
«
UN VIEIL HOMME
BRISÉ
Boniface semble brisé par
l'humiliation et toute vindicte
l'a
abandonné.
Ne se sentant
plus en sécurité dans sa ville natale, il décide de regagner
Rome.
Après cinq jours d'un long et pénible voyage , après
avoir dû repousser par les
armes la troupe des Colonna,
il arrive au Latran,
le 18 septembre.
Peu après , il va s'établir derrière les murs
de la forteresse du Vatican.
Là,
il refuse de réhabiliter
les Colonna.
Mais il ne tente
aucune manœuvre contre Philippe le Bel et n'essaie
même pas d'engager des
négociations.
Que sont
devenus l'ambition, l'autorité, l'orgueil du pape qui, reprenant
les principes d'innocent Ill,
affirmait la suprématie de la papauté sur le temporel ?
Amer et découragé, il n'est
plus qu'un vieil homme malade .
Toute volonté
semble l'avoir abandonné et il ne paraît
même plus en public.
Il meurt le 11 octobre et on l'enterre en
hâte -presque à la sauvette - pendant qu'éclate un violent
orage.
Onze jours plus tard,
le cardinal dominicain Nicolo
Boccasini devient pape sous le nom de Benoît XI.
Lui sait déjà qu'il va devoir compter avec le roi de France ...
qu'une idée en tête : s'acquitter
de toute urgence de sa mission.
Quant
à Sciarra Colonna, il veut
occuper le palais pontifical, s'as
surer de la personne du pape et
l'obliger à abdiquer.
Boniface
VIII, derrière les lourdes portes
de son palais , attend.
Le souve
rain pontife n'est pas vraiment
inquiet.
Pour lui, ce tumulte est
une provocation des Colonna
venus exiger réparation
finan
cière et morale des torts fait à
leur famille .
À aucun moment,
semble-t -il , ses pensées ne
vont vers Philippe le Bel.
D'au
tant que Nogaret ne prend pas
part à ces échauffourées.
Le palais pontifical
est pris d'assaut
Sans inquiétude pour son trône
mais persuadé que sa fortune
est en jeu, Boniface espère
que
la révolte n'est qu 'un feu de
paille et demande une trêve .
Qu'on lui accorde
jusque dans
l 'après -
midi.
Vers trois heures,
les choses
n'ont pas évolué , le
pape refuse de céder .
La solda
tesque des Colonna monte
alors à l'assaut, s'empare sans
coup férir de la cathédrale puis
du palais du comte de Caserte,
Pierre Caetani , le neveu de Bo
niface .
Après cette longue jour
née d'attente, le palais pontifi
cal tombe à son tour .
Pour affronter les insurgés, Boni
face n'a plus à ses côtés que
deux cardinaux - dont Boccasini
qui va lui succéder quelques se
maines plus tard .
Le reste de
son entourage a fui sans deman
der son reste .
Affectant une mi
ne sereine, le souverain pontife
est dans son lit, calé par des
oreillers, un reliquaire de la
Vraie Croix à la main .
Il se dit
prêt au martyr et sa dignité for
ce le respect de ses adversaires
-
et lui sauve sans doute égale
ment la vie ...
Lorsqu'il
apprend que le palais
pontifical est
tombé , Nogaret se
précipite.
Alors
que la troupe se
livre au
pillage de l'apparte
ment, il entre dans la chambre
du pape comme Sciarra Colon
na parle d'exécuter Boniface.
Mission accomplie!
Nogaret - qui songe toujours à sa
mission -tente de ramener le
calme
et d'apaiser les esprits .
Puis, soudain , il se tourne vers le
pape auquel il s'adresse
sans fai
re plus de cas du tumulte et du
brouhaha qui règnent dans la
pièce.
Il délivre son message :
l'Église jugera
de ses crimes puis
fera exécuter la sentence.
Si No
garet sauve ainsi le pape d'une
mort immédiate, il le voue ce-
pendant , à plus long terme, au
bourreau auquel un jugement ne
manquera pas
de le livrer .
Sa mission accomplie - tout juste
avant l'heure fatidique -Nogaret
n'est plus concerné
par la suite
des événements, il n'est pas
de
son ressort de faire arrêter le pa
pe.
On place des gardes devant
la porte de la chambre de Boni
face qui reste seul pour la nuit.
Des tentatives
de pillages ayant
été interrompues à temps , les
habitants d'Anagni
deviennent
méfiants.
Le lendemain, ils déci
dent de bouter hors tous ces
étrangers,
qu'ils soient des Co
lonna ou du roi de France.
En
quelques heures, leur parfaite
connaissance
du terrain leur
permet d'exécuter la manœuvre
promptement.
Pendant que la
bannière Aeurdelisée est mise
en lambeaux, Nogaret juge
pru
dent de disparaître .
La mise en échec de Boniface
VIII, homme aussi énergique
qu'intransigeant, sonne le glas
des velléités de suprématie de
la papauté face à la montée des
pouvoirs nationaux..
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