PEUT-ON DIRE QU'ON ASSISTE À UNE REMISE EN CAUSE DE LA PUISSANCE AMÉRICAINE DANS LES ANNÉES 1960 ?

« Fidel Castro, est un échec retentissant. • Mais c'est surtout au Viêt-Nam que le prestige américain va se trouver durablement entamé.

Poursuivant lapolitique de Kennedy (envoi de conseillers militaires dès 1963 pour aider le Sud-Viêt-Nam à lutter contre le Viêt-Cong), Johnson s'enlise peu à peu dans une guerre atroce engageant plus de 500 000 Américains.

A partir de 1968,la politique de désengagement et de « vietnamisation » de la guerre pratiquée par R.

Nixon et H.

Kissinger aboutitpéniblement aux accords de Paris pendant l'hiver 1972-1973 qui marquent la défaite des États-Unis.

Mais l'opinionpublique américaine et mondiale demeure profondément traumatisée par ce conflit. LES NOUVELLES FORMES DE LA PUISSANCE AMÉRICAINE 1) Une politique d'alliances • En Europe, les Américains continuent de manifester un soutien sans faille à leurs alliés.

La liquidation progressivede l'héritage de la Guerre Froide n'exclut pas une fermeté certaine vis-à-vis du bloc de l'Est.

Ainsi, l'attitude del'administration Eisenhower durant la crise de Berlin (en novembre 1958, Khrouchtchev réclame la transformation deson secteur occidental en une ville libre neutralisée) puis celle du nouveau président Kennedy lors de la constructiondu «mur» (du 13 au 14 août 1961) illustrent la détermination des États-Unis à tenir leurs engagements stratégiqueset diplomatiques. • Parallèlement, l'idée du « Grand dessein » lancée par Kennedy qui entend instaurer un « partnership » atlantique entre les deux piliers de l'alliance Atlantique, prouve la volonté de consolidation du bloc occidental. • Enfin, dans le Tiers Monde, le « containment » fait peu à peu place à une politique plus souple et incitative fondéesur la coopération.

Tel est le cas du projet de « Grande alliance » envisagé pour assister économiquement les pays6'Amérique Latine. 2) L'amorce de la détente • La crise des fusées de Cuba, en octobre 1962, où John F.

Kennedy remporte un éclatant succès personnel,marque le premier pas du processus qui va conduire à la détente, en engendrant une profonde prise de consciencede l'éventualité d'une guerre nucléaire. • La détente se manifeste par plusieurs initiatives en matière de contrôle des armements nucléaires : — En juin 1963, établissement d'une liaison par télétype (le « téléphone rouge ») entre Washington et Moscou, quivise à éviter tout risque de déclenchement « accidentel » d'une guerre atomique. — Le 5 août 1963, signature à Moscou d'un traité interdisant les essais nucléaires autres que souterrains. — Le 1er juillet 1968, signature d'un texte destiné à limiter la prolifération des armes nucléaires. • A partir de 1968, les relations Est/Ouest s'améliorent sensiblement alors que R.

Nixon et H.

Kissinger définissent lesprincipes de la politique extérieure américaine : — Tout en restant dans le cadre du « containment », une adhésion des deux blocs au « principe de la retenue »doit contribuer à la modération du système international. — La théorie du « linkage » (« articulation ») vise à lier entre elles les concessions mutuelles que s'accordent lesdeux camps : à tout accord donnant satisfaction aux Soviétiques doit correspondre une compensationcorrespondante cédée par l'U.R.S.S.. »