Pérou de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 16/01/2019
Extrait du document

Superficie : 1 285 216 km2
■ Capitale : Lima
Pérou
À la surprise générale, le candidat indépendant Alberto Fujimori est élu président le 10 juin 1990 avec 61 % des voix. Bien que se présentant sans programme, ce Péruvien d’origine japonaise rassemble sur son nom, jusque-là inconnu, les électeurs lassés des partis traditionnels et de la
violence politique. Toutefois, le nouveau président, qui ne bénéficie pas d’une majorité parlementaire, voit sa marge de manœuvre réduite. S’appuyant sur la puissante armée et sur les forces de police, il se donne pour objectif de lutter contre la crise économique et contre les mouvements
de guérilla qui ont multiplié les attentats depuis 1980. La situation économique est désastreuse : croissance négative, hyperinflation, dette extérieure de 20 milliards de dollars, chômage et pauvreté extrême. Entré en fonctions le 28 juillet, le président Fujimori, qui s’est concerté

«
avec
le FMI, applique dès le 8 aoOt un
plan d'austérité d'une grande brutalité,
nommé le« fujishock »,que le
Parlement et les syndicats tentent de
modérer.
D'un autre côté, en nommant
un militaire au ministère de l'Intérieur,
auquel il donne carte blanche, le
président entend mener une guerre
sans merci aux mouvements de guéril la
dirigés par le Sentier lumineux
(maoïste} et le Mouvement
révolutionnaire Tupac Amarû
{MRTA}.
Aussitôt, la violence
s'intensifie dans les campagnes, où
l'armée multiplie les exactions et fait
de nombreuses victimes sans
réellement inquiéter la guérilla.
En
outre, l'apparition, en février 1991,
d'une grave épidémie de choléra, qui
frappe des centaines de milliers de
personnes, alimente Je désarroi de la
population.
Quant à la lutte contre le
trafic de drogue, en partie contrôlé par
l'armée, elle est moins énergique.
La
production de la feuille de coca
rapporte en effet chaque année des
centaines de millions de dollars.
Le
président doit toutefois céder aux
pressions des États-Unis et signer en
mai 1991 un accord de coopération
avec la Drug Enforcement Agency
(DEA).
Afin d'appliquer une politique
plus rigoureuse, le président Fujimori
demande les pleins-pouvoirs pour une
période de cent cinquante jours, mais
le Congrès, inquiet de la montée de la
violence, les lui refuse en novembre
1991.
En butte à l'opposition du
pouvoir législatif, qui rejette en janvier
1992 1e budget proposé par le
gouvernement, le président, réfugié au
siège du ministère de l'Armée, dissout
le Congrès le S avril et suspend les garanties
constitutionnelles.
Ce coup
d'État « civil "• qui relance la guérilla,
ne rencontre en fait qu'une faible
résistance, et l'élection d'un nouveau
président par la moitié des députés et
des sénateurs réunis clandestinement
reste sans conséquence.
Dès le mois de
mai, le président Fujimori rassure les
Péruviens ainsi que la communauté
internationale, dont les réactions sont
mitigées, en proposant un calendrier
électoral et la réunion d'une
Assemblée constituante chargée de
réformer en profondeur la
Constitution et de« redémocratiser "
le pays.
Dans le même temps, la guerre
intensive lancée contre la guérilla
aboutit à la capture, en juin, du leader
du MRT A, Victor Pola y Campo, puis,
en septembre, de celui du Sentier
lumineux, A bi mael Guzman, qui
constitue une victoire personnelle pour
le président.
Tandis qu'un coup d'Etat
fomenté par une partie de l'armée pour
restaurer le régime démocratique
échoue, l'élection de l'Assemblée
constituante de novembre, boycottée
par l'opposition, donne une très large
victoire au parti du président,
« Cambio 90 Nueva Mayoria ».Les
partisans d'Alberto Fujimori élaborent
une Constitution faite sur mesure pour
ce dernier.
Celle-d renforce en effet les
pouvoirs du chef de l'État, qui peut
désormais être réélu et qui dispose
d'un droit de veto face au Congrès.
Le
référendum du 31 octobre 1993, par
lequel 52 % des électeurs approuvent
la nouvelle Constitution, confirme
cependant la popularité d'Alberto
Fujimori.
Pourtant, la politique
économique n'a guère épargné les
Péruviens.
Les mesures ultralibérales s'accompagnent
de hausses
vertigineuses des prix, de la
dévaluation, puis de la création d'une
nouvelle monnaie -le sol-, et de
licenciements massifs.
Cette thérapie
de choc provoque l'augmentation du
chômage et de la misère qui frappent la
population, dont plus de la moitié vit
au-dessous du seuil de pauvreté.
Elle
permet, en revanche, de maîtriser
l'inflation, de reconstituer des réserves
en devises et de redresser l'économie.
Celle-ci reste toutefois tributaire des
investissements étrangers et des
narcodoUars, tandis que la balance
commerciale demeure déficitaire et
gue le service de la dette extérieure
( 60 millions de dollars mensuels) pèse
sur le budget.
Le développement du
trafic de drogue, qui rapporte
1 milliard de dollars en 1994, permet de
faire face aux échéances financières,
mais corrompt Jie plus en plus
l'appareil de l'Etat.
Ces difficultés, le
recul des droits de l'homme et de la
démocratie -le président s'appuie sur
une police politique -, compteront
dans la campagne en vue de l'élection
présidentielle prévue pour avril1995.
En juin 1994, Javier Pérez de Cuellar,
ancien secrétaire général de l'ONU,
annonce sa candidature
« indépendante )>, tandis que l'épouse
du président, en instance de divorce,
crée en septembre le parti « Armonfa
Siglo XXI " afin de« s'opposer à
l'autoritarisme " de son mari.
Cependant, la popularité d'Alberto
Fujimori ne cesse de croître..
»
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