Permanence de la question agraire en Amérique latine ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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fundio, la très petite exploitation, mais ne l'ont pas fait disparaître.
Elles ont permis dans la plupart des paysl'émergence d'une classe moyenne agricole.
L'exode rural a été ralenti mais n'a pas disparu et dans tous les pays lespaysans les plus pauvres continuent à s'entasser dans les bidonvilles des grandes villes.
Une des causes du relatiféchec des réformes agraires a été l'incapacité de l'État à assurer le suivi technique et financier de la réforme.
Lesréseaux de distribution et les marchés n'ont pas été organisés.
Les grands propriétaires terriens, grâce à leur lienavec l'appareil d'État, ont su limiter les conséquences de la réforme ou la détourner à leur avantage.
Ainsidernièrement, au Brésil, les grands propriétaires ont essayé de passer des accords avec les paysans sans terre enles incitant à occuper leurs terres pour bénéficier ensuite des indemnités d'expropriation prévue par la loi sur laréforme agraire.
En général, on propose aux paysans d'occuper...
les plus mauvaises terres.
Au Brésil toujours, lacolonisation agraire en Amazonie a surtout profité aux grands propriétaires et aux multinationales.Aujourd'hui, l'idée même de réforme agraire a été abandonnée partout en Amérique latine.
Ce qui est proposé, c'estla « modernisation conservatrice ».
Il s'agit de rendre l'agriculture spéculative plus performante, plus concurrentielleen améliorant les techniques de production et de gestion mais avec pour conséquence le renforcement desinégalités sociales.
Transition
Les réformes agraires n'ont pas réglé la question agraire.
Aujourd'hui, on observe, un peu partout, undésengagement des États.
Aussi le malaise agraire persiste-t-il et s'amplifie-t-il.
Et on assiste à un transfert desproblèmes ruraux vers les villes, du fait de l'exode rural qui continue plus que jamais.
Troisième partie : la persistance du malaise agraire
Les cultures illicites : une réponse à l'absence de réforme agraireL'absence de véritable solution à la question agraire et l'effondrement des prix agricoles, notamment ceux du café,ont encouragé les paysans de certains pays, notamment ceux des pays andins, à entreprendre de nouvellescultures liées au trafic international de la drogue.
Ces cultures sont beaucoup plus rentables que les culturesspéculatives ordinaires, ce qui pousse les paysans à mettre de plus en plus de parcelles en culture, ceci audétriment des cultures vivrières déjà notoirement insuffisantes.
Les cultures illicites permettent aux paysansd'obtenir des ressources financières qu'ils ne pourraient avoir avec les cultures traditionnelles, y compris avec lescultures commerciales légales.
En effet, la baisse des cours des matières premières agricoles est directementrépercutée sur les producteurs.
Tant et si bien que les cultures de coca, par exemple, sont les seules culturescommerciales dont le commerce mondial (certes illégal) se maintient à un niveau permettant la survie desagriculteurs.
Mais, ces cultures ont pour conséquence de graves dérèglements des sociétés des pays concernés,notamment avec le développement de la violence.
C'est le cas, par exemple, en Colombie.
La persistance des mouvements paysansLe Mexique, premier pays à avoir au début du siècle pratiqué une réforme agraire, compte plus aujourd'hui depaysans sans terre qu'en 1910.
En 1994 a éclaté la guerre paysanne dans le sud du pays, au Chiapas.
Lescommunautés paysannes indiennes y sont en lutte pour la terre.
Au Brésil, la lutte des paysans sans terre contre lesgrands propriétaires terriens n'a jamais cessé.
Les occupations de terres sont organisées par le Mouvement desSans-Terre, rien ne semble avoir changé dans la condition paysanne malgré la réforme de 1964 et la politique decolonisation en Amazonie.
Au Pérou, la guérilla du Sentier lumineux s'alimente aussi du mécontentement paysan.Partout les guérillas nées dans les années soixante-dix perdurent, certaines se recyclant parfois dans le narco-trafic.
Le malaise agraire alimente la crise urbaineL'exode rural continue, aggravé par la croissance démographique.
Les paysans vont s'installer dans les villesmoyennes ou petites pour rester proches du milieu rural où les récoltes permettent de trouver du travailoccasionnellement.
Ils y constituent des bidonvilles et une catégorie sociale à part, paysans vivant à la ville.D'autres vont s'entasser dans les bidonvilles, souvent nommés « quartiers d'invasion », qui poussent comme dechampignons à la périphérie des grandes agglomérations.
Mais ces villes sont incapables de les intégreréconomiquement.
La conséquence sociale en est l'augmentation de la délinquance, de la prostitution et del'insécurité.
Dans toutes les grandes agglomérations sud-américaines, les quartiers où vivent les populations aiséessont protégés de la misère environnante par des milices privées.
Conclusion
Avant d'être un problème économique, la question agraire est une question sociale.
Elle est née de la profondeinégalité dans la distribution des terres, inégalités qui ont pour origine la conquête coloniale au XVIe siècle.
Lesréformes agraires ont échoué parce que, fondamentalement, elles ne voulaient pas remettre en cause l'ordre social.Parfois même, surtout après la révolution cubaine de 1959, elles ont été conçues pour éviter les changementssociaux radicaux.
Aujourd'hui, les États, représentant les intérêts des classes privilégiées, ont abandonné l'idéemême de réforme et laissent jouer le marché.
Celui-ci aggrave les inégalités et provoque un transfert des problèmessociaux de la campagne vers les villes..
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