PEPIN III le Bref (714-24 sept.
Publié le 10/04/2015
Extrait du document


«
la légitimité de Pépin est désormais établie, mais elle implique des
obligations.
Si le souverain est devenu un personnage sacré, envers qui
l’obéissance est un devoir religieux, il est tenu, en contrepartie, de
pourvoir à la protection de l’Eglise.
L’occasion se présente en 754
lorsque le pape Etienne II, pressé par l’avance des Lombards sur Rome,
vient lui-même trouver le nouveau roi en France pour le supplier
d’intervenir.
Après avoir obtenu la promesse écrite de son intervention,
le pape procède personnellement, en l’église abbatiale de Saint-Denis, au
renouvellement du sacre de Pépin (28 juillet 754), puis au sacre de ses
fils, Charles (futur Charlemagne ) et Carloman .
Un moine de Saint-Denis
témoigne : “ Le même jour, le souverain pontife bénit la reine Bertrade ,
femme de Pépin, et fit défense à tous, sous peine d’interdit et
d’excommunication, d’oser jamais choisir un roi issu d’un autre sang
que celui de ces princes, que la divine piété avait daigné confirmer et
consacrer de la main du bienheureux pontife, leur vicaire.
” La royauté
de droit divin était née.
Le roi, comme ses descendants, est montré
comme l’élu du dieu des chrétiens.
Après cette confirmation solennelle,
Pépin s’acquitte aussitôt de sa dette envers l’Eglise.
Il prend la tête de
deux expéditions en Italie (en 754 et en 756) contre les Lombards,
auxquels il enlève l’ exarchat de Ravenne et la Pentapole pour les
remettre à la papauté.
Ces territoires libérés consolident le pouvoir
temporel du pape et constitueront l’embryon des Etats pontificaux.
En
serviteur zélé de l’Eglise, Pépin patronne les missions évangélisatrices en
Germanie de saint Boniface , qui réforme le clergé franc et devient le
haut dignitaire ecclésiastique de l’Austrasie.
Si les relations entre Pépin
et le Saint-Siège se révèlent solides, l’autorité du roi demeure fragile à
l’intérieur du royaume.
L’esprit de révolte des populations et des
familles aristocratiques n’est jamais complètement étouffé, les assises
territoriales sont rarement définitives.
Des menées subversives dans les
régions périphériques obligent le roi à reprendre les armes.
En 759, il
guerroie contre les Sarrasins, s’empare de Narbonne et soumet la
Septimanie (bas Languedoc).
De 760 à 768, il doit entreprendre cinq
campagnes pour réduire des rébellions en Aquitaine et finir par annexer
la totalité du duché.
Cette dernière conquête terminée, Pépin tombe
malade alors qu’il fait une halte dans la ville de Saintes.
Revenu à
Saint-Denis, il y meurt quelques jours plus tard, le 24 septembre 768 ..
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