Pendant les Cent-Jours, Louis XVIII se réfugie à Gand
Publié le 22/08/2013
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Louis XVIII, excédé d'être surnommé «le comte de Lille et de Gand« par Paris et le Journal de l'Empire, fonde son Journal universel pour répondre aux attaques des bonapartistes. Les prises de position de Bertin l'aîné, ex-directeur du Journal des débats, sont volontairement alarmistes. La Nation est menacée par Bonaparte. A longueur de lignes, on ne trouve que mises en garde et images de terreur. Et de fait, à Paris, la position de Napoléon n'est pas sûre.

«
encore chaude.
Lorsqu'en cet
te fin mars 1815, Louis XVlll ar
rive à Lille, la population a
beau l'acclamer, les soldats,
eux, se taisent.
Le souverain
sait
que cela signifie que l'ar
mée risque fort de le trahir .
Il
songe donc à quitter la ville
dans la nuit.
Dans la précipita
tion du départ, il n'a pas eu le
temps de prendre des che
mises de rechange .
Ses chères
pantoufles lui manquent éga
lement .
Son conseil, formé de
son cousin le duc d'Orléans,
des maréchaux Mortier, Ber
thier et MacDonald, et de son
favori
le comte de Blacas, le
presse .
De Vienne, le ministre
Talleyrand, son négociateur
auprès des souverains alliés,
insiste :
il doit passer la fron
tière.
La France est en train de
se rallier à l'empereur .
Réfugié en Belgique
Louis XVlll et sa suite passent
en Belgique
au matin du 23
mars.
À l'arrivée à Ostende , le
roi est épuisé .
Il est âgé de
soixante ans et ses accès de
goutte le font de plus en plus
souffrir .
Il se sent de nouveau exclu
.
«Bonaparte a pour lui la
force armée ; tous les cœurs
sont
à moi, j'en ai vu des té
moignages non équivoques
tout au long de la route », écrit
il à Talleyrand pour se consoler.
Quelques jours sont néces
saires pour décider l'étape sui
vante, qui sera la base de la
monarchie française en exil.
La
Belgique, rattachée au royau
me des Pays-Bas, propose
Bruxelles ou Liège .
Louis XVlll
choisit finalement Gand, plus
proche
de la frontière française.
~ Il y parvient sous les vivats, le ~ 0 30 mars , accueilli avec les hon-
"' < neurs par le bourgmestre, Phi -
]
lippe de Lens .
Le superbe hô-
a.
tel d'Hane de Steenhuyse, gou
verneur de Flandre, est mis à
sa disposition.
Louis respire
enfin :
le confort , les toiles de
maîtres flamands lui mettent
du baume au cœur .
Au dîner, il
avale un
cent d'huîtres et mani
feste son soulagement de se
trouver enfin en sécurité .
À
Gand, dès que ses ministres
l'ont rejoint, le roi reforme son
gouvernement .
Il confie à Cha
teaubriand l'intérim du minis
tère de l'Intérieur, son titulaire,
l'abbé de Montesquiou étant à
Londres .
Quant à l'armée roya
le, elle est quasiment inexis
tante .
Seuls huit cents soldats
ont suivi le roi en Belgique.
Une éphémère
restauration
Louis XVlll, excédé d'être sur
nommé «le comte de Lille et
de Gand » par Paris et le Journal
de l'Empire, fonde son Journal uni
versel pour répondre aux at
taques des bonapartistes.
Les
prises
de position de Bertin
l'aîné, ex-directeur
du Journal des
débats, sont volontairement alar
mistes .
La Nation est menacée
par Bonaparte .
A longueur de
lignes, on ne trouve que mises
en garde
et images de terreur.
Et
de fait, à Paris, la position de
Napoléon n'est pas sûre.
Le
~ EDITI ONS .:. ATLAS
QUATRE MOIS DE
BOULEVERSEMENTS
Tout se joue entre mars et
juin 1815.
A Gand, une
première période d'un calme
relatif voit un semblant de vie
de Cour se reformer .
Louis
XVIII en profite, entre
deux communiqués de ses
informateurs en France, pour
faire une cure de poissons
et de repos.
En juin, les
événements se précipitent.
Napoléon a pris les devants .
Au
lieu d'attendre l'invasion
de la France par la coalition,
il est entré en Belgique le 16
juin.
Les
armées françaises et
prussiennes se battent à côté
de Charleroi.
Napoléon
semble prendre l'avantage, les observateurs le déclarent
prêt à entrer dans Bruxelles.
Finalement, il est vaincu à
quelques kilomètres de là, le 22 juin, à Waterloo.
C'est la
défaite ultime de l'empereur,
qui abdique.
Soudain, dans
le chaos, la France se rallie
massivement à Louis XVIII
qui, à Gand, a attendu le
verdict des armes .
Sa valise et les diamants de la
couronne déjà prêts pour
un nouveau repli, il a suivi la progression éclair de
Napoléon et les revers qui
l'ont conduit à sa perte.
Le 8 juillet, Louis XVIII retrouvera la capitale,
et son trône.
soutien populaire ne lui est
plus acquis.
Les Français se
méfient de ce retour, qu'ils in
terprètent comme un présage
de guerre .
Une guerre que
l'empereur sait inévitable .
Tan
dis que les Anglais envoient
des subsides, les royalistes re
lèvent la tête, soutenus par le
clergé .
Les provinces s'organi
sent.
Partout , le peuple se sou
lève .
A l'annonce de ces nou
velles , Louis XVlll reprend es
poir .
Il a le peuple pour lui.
A
présent , la coalition
de ses al
liés doit l'aider militairement à
vaincre Napoléon.
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