Pays-bas de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 16/01/2019
Extrait du document
Au pouvoir depuis 1989, la coalition de centre gauche, formée des chrétiens-démocrates (CDA) et des socialistes (PvdA), subit une lourde défaite aux élections législatives de mai 1994, marquant ainsi la fin du gouvernement de Ruud Lubbers. Cette défaite électorale affecte plus particulièrement le CDA, qui perd sa place de première formation politique du pays au profit du PvdA. L’échec du CDA, dirigé par Elco Brinkman après la décision du Premier ministre de ne pas se représenter, s’accompagne d’une montée des
libéraux de droite (VVD) et de gauche (D’66), et entraîne la non-participation, pour la première fois depuis 1917, des chrétiens-démocrates au gouvernement. Après plusieurs mois de négociations, le PvdA et les libéraux (VVD, D’66) constituent en août un nouveau cabinet sous la direction du socialiste Wim Kok.
Récession et restructuration industrielle
Manifeste à partir de 1990, le ralentissement de la croissance, qui passe de 4 % en 1989 à 1,4 % en 1992,
s’explique en grande partie par l’extrême dépendance de l’économie néerlandaise vis-à-vis de l’étranger, notamment de l’Allemagne (un quart du commerce extérieur des Pays-Bas). Or, bénéficiant un temps de la réunification allemande, les exportations néerlandaises souffrent ensuite des difficultés rencontrées par l’Allemagne dans ses efforts d’intégration économique de l’ex-RDA. Dans un climat de récession mondiale, les Pays-Bas doivent également faire face à une accélération des mutations
«
structurelles
(en cours depuis dix ans)
de son économie, de plus en plus
orientée ver s les services, au détriment
de son potentiel industriel.
Cet
affaiblissement de l'appareil productif
se traduit, entre autres, par la crise qui
touche trois des plus grandes
entreprises néerlandaises.
Ainsi, en
1990, Philips doit s'engager dans une
douloureuse restructuration, qui
entraîne la suppression de plus de
50 000 emplois dans le monde et la
vente de plusieurs branches jugées peu
rentables.
Peu après, l'État, secondé par
la région flamande de Belgique, doit
venir en aide au constructeur de poids
lourds DAF, qui n'évite le dépôt de
bilan qu'au prix du licenciement des
deux tiers de son personnel.
Enfin, c'est
au tour du constructeur aéronautique
Fokker d'être aidé par le
gouvernement, qui favorise son rachat
par la firme allemande DASA.
Principale conséquence de cette
situation : le chômage, en régression
depuis 1989, enregistre une forte hausse
à partir de 1992 (plus de 8% en 1993 ),
tandis que se développent les emplois à
temps partiel (dont les Pays- Bas
détiennent le record en Europe avec un
emploi sur quatre).
Vers une réforme du système social
Inscrite en 1989 dans le programme de
gouvernement de la coalition, la
réduction de la dette publique et du
déficit budgétaire, qui constitue
également la condition principale à
l'intégration au sein de l'Union
économique et monétaire prévue par le
traité de Maastricht, devient l'objectif
prioritaire du cabinet Lubbers.
Cette
réduction repose pour l'essentiel sur la
diminution des prestations sociales et
des subventions.
Le gouvernement
décide ainsi la désindexation des
allocations, la réduction de l'aide au
logement, des dépenses de santé et des
allocations pour inadaptation au travail.
L'adoption de ces mesures provoque de
vives tensions entre les démocrates
chrétiens et leu.rs alliés socialis te s, et
suscite un profond mécontentement
populaire, ainsi qu'en témoigne la
création de deux petits partis défendant
les intérêts des retraités,
particulièrement touchés par ces
mesures, et qui obtiennent sept députés
aux législatives de mai 1994.
Cette DO�ÉES
DÉMOGRAPHIQUES
1990 1991 1992 1993
ET ECONOMIQUES
Nombre d'habitants (en millions)
14,9 15,0
15,2 15,2
Produit national brut (en dollars US/hab itan t)
17 890 18800
20480 20710
PIB en volume (en% de variation par rapport à
l'année précédente)
4,1 2,1
1,4
0,4
Part du PIB réalisée (en %) par
l'agriculture -
-
4 -
l ' indus tri e -
-
29 -
les services -
-
67 -
Solde de la balance commerciale (en milliards de
d olla rs)
10,2 10.7 11,4 13,1
Solde financier des administrations publ iq ue s
( excéden t ou déficit en% du PIB)
-5,1 -2,8
-3.8
-3,3
Prix à la consommation (en% de variation par
rapport à l'année précéden te)
2,5 3,2 3,2 2,6
Taux de chômage (en % de la pop ula ti on active)
7,5 7,0
6,7 8,3
Taux d'inté rê t à
court terme
long terme
Sources : Banque mondiale ; OCDE.
étape vers le démantèlement de 1'.
»
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