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Paul III (Alexandre Farnèse)

Publié le 27/02/2008

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1468-1549 Alexandre était issu d'une ancienne lignée mais sans grande illustration de la région de Bolsena, qui ne s'était insérée dans la haute aristocratie romaine qu'au XVe siècle. En effet, son père, Pier Luigi, avait épousé une Caetani, de la famille du pape Boniface VIII. Avant lui, étaient nés une soeur, Giulia, et un frère, Bartolemeo, qui donna naissance à une branche secondaire de la famille, tandis que Giulia, d'une extraordinaire beauté, passait pour avoir des rapports un peu libres avec le pape Alexandre VI. Alexandre, né en 1468, étudia avec le célèbre Pomponius Laetus et compléta sa formation à Florence, à la cour de Laurent le Magnifique. C'est dire qu'il reçut l'empreinte aristocratique, toute de liberté, de la phase la plus brillante de la Renaissance. Il aurait aimé, semble-t-il, se consacrer à la diplomatie, mais ce fut sa mère, soucieuse de l'ascension de la famille, qui le poussa vers la carrière ecclésiastique. En 1491, sous Innocent VIII, il fut nommé protonotaire apostolique. Ensuite, les diverses étapes devaient être relativement aisées puisqu'en 1493 déjà, Alexandre VI le nommait cardinal. Les insinuations ne manquèrent pas sur les mérites de sa soeur Giulia dans cette promotion insigne à un si jeune âge.

« au premier rang.

Le conflit se termina par un compromis ; on décida de discuter à la fois les dogmes et la réforme.Sur cette base, les travaux conciliaires procédèrent rapidement.

En 1547, une épidémie ayant éclaté à Trente, leConcile résolut de poursuivre ses travaux à Bologne, mais en vérité il ne s'y réunit jamais.

En effet, en 1548,l'empereur avait conclu une trêve provisoire avec les protestants allemands : l'Interim d'Augsbourg, auquel le papeétait resté étranger et même hostile. Le conflit entre Rome et Charles Quint n'en fut pas moins un des traits caractéristiques du pontificat de Paul III.La situation du pape était paradoxale.

Pour s'opposer à Charles Quint, François Ier ne se faisait aucun scrupule des'allier avec les Turcs et les protestants.

De son côté, Charles Quint combattait les protestants sous la réservementale d'un accord possible avec eux, fût-ce au prix de certains sacrifices sur le plan des définitions du dogme ; ets'il luttait contre les Turcs en Méditerranée, c'était uniquement dans l'intention de freiner leur expansion, non pourreconquérir le terrain perdu par la Chrétienté comme le désiraient Venise et la Papauté. Étant donné cette situation, ce fut un succès pour Paul III que de réaliser une ligue anti-turque avec Venise etCharles Quint en 1537, puis d'organiser en 1538 une "rencontre au sommet" à Nice entre Charles Quint et FrançoisIer.

À vrai dire, aucune de ces initiatives ne fut couronnée de succès : la flotte de la ligue anti-turque fut battue àLa Prevesa en 1538, et Charles Quint, qui avait été victorieux à Tunis en 1536, fut battu sous les murs d'Alger en1541, alors que la guerre contre François Ier se rallumait, et le pape ne participa pas au traité de Crépy-en-Valoisen 1544. Cependant, ce traité allait dans le sens fondamental de l'action internationale de Paul III et l'on pouvait y voir unrésultat indirect de son activité.

À ce moment-là, ses relations avec Charles Quint s'améliorèrent, et ce dernier sedécida à entrer en lutte armée contre les protestants allemands, dont il allait être victorieux à Mühlberg en 1546.

Lepape, qui avait contribué financièrement à l'entreprise, nourrissait de vastes espérances, auxquelles l'Interimd'Augsbourg apporta une cruelle désillusion. La rivalité avec l'empereur revêtit une acuité nouvelle, à partir de 1535 surtout, lorsque le duché de Milan futformellement revendiqué par l'Empire et que Charles Quint le remit à son fils Philippe.

À part ses possessions directes(Naples, Sicile, Sardaigne et Milan), l'empereur avait en Italie toute une série d'alliés (Mantoue, Gênes, Florence), desorte qu'il contrôlait la péninsule entièrement.

Venise étant absorbée dans sa défense contre les Turcs, seule, Romeconservait une réelle autonomie.

C'est par cette situation et par la nécessité de créer un contrepoids à la puissanceimpériale que les interprètes les plus bienveillants expliquent l'un des actes politiques les plus importants de Paul III.À savoir le détachement de Parme et de Plaisance des États pontificaux, leur érection en duché indépendant,moyennant un léger cens, et l'attribution du nouveau duché au fils de Paul III, Pier Luigi Farnèse.

Mais on y vitplutôt une manifestation éclatante de népotisme, car ce népotisme fut une autre constante de l'action de Paul III.Dès les premières années de son pontificat, il nomma cardinaux trois de ses petits-fils : Alessandro et Ranuccio, filsde son fils Pier Luigi, puis Guido Ascanio, fils de sa fille Costanza.

De Pier Luigi lui-même, il avait fait presqueimmédiatement le gonfalonier des États pontificaux et lui avait cédé certaines terres de l'Église, les duchés deCastro et Népi.

Un autre fils de Pier Luigi, Ottavio, reçut en 1538 le duché de Camerino en apanage, et épousa unefille naturelle de Charles Quint (Marguerite d'Autriche, veuve d'Alexandre Médicis) ; alors que Vittoria Farnèseépousait le duc de Vendôme, puis le duc d'Urbin (Guidobaldo della Rovere), et Orazio Farnèse, une fille illégitimed'Henri II (de France).

Quand Pier Luigi devint duc de Parme, Ottavio restitua Camerino à l'Église et fut créé duc deCastro.

C'est ainsi qu'un grand pouvoir ecclésiastique et politique, de grandes alliances et les biens considérablesqu'apportaient ces hautes dignités couronnèrent l'ascension des Farnèse.

La construction à Rome du Palais Farnèseet d'une villa auprès de Bolsena traduit un goût du mécénat qui le mit en rapport avec les plus grands artistes et lesplus grands lettrés de son temps ; et le raffinement d'une cour qui savait équilibrer — fût-ce malaisément — lareligion et le monde, offre l'image singulière d'un pontificat sensible à tous les échos du siècle. Cela se note clairement aussi dans l'activité de réformateur religieux que le pape déploya.

La Curie romaine futrecomposée avec sagesse et science.

Les cardinaux qu'il choisit, ses petits-fils y compris, comptent parmi lesmeilleurs du siècle, puisqu'ils soutinrent la nécessité d'une réforme au sein de l'Église.

Il adopta de nombreusesmesures pour discipliner la vie ecclésiastique, et, parmi les autres dispositions, l'obligation pour les évêques derésider dans leur diocèse.

Le 27 septembre 1540, ce fut lui qui reconnut officiellement la Compagnie de Jésus, lamilice la plus précieuse de la reprise catholique.

Dans sa bulle du 21 juillet 1542, Licet ab initio, il organisal'Inquisition romaine, autre instrument important de la rénovation de l'Église.

Pour toutes ces raisons, sans parler duConcile de Trente, le pontificat de Paul III représente dans l'histoire de l'Église une ligne de faîte entre l'apogée et lafin de la Renaissance et le début d'une phase qui durerait jusqu'à la fin du XIXe siècle. La fin du pape fut dramatique.

Le 15 septembre 1547, une conjuration de la noblesse éclata à Plaisance.

Pier Luigi,fils préféré de Paul III, était assassiné ; le pape en fut profondément touché.

Il désigna immédiatement son petit-filsOttavio pour successeur du défunt et attribua le duché de Castro à Orazio.

Il soupçonna aussitôt FerranteGonzague, gouverneur impérial de Milan, d'avoir perpétré l'assassinat de Pier Luigi.

Ces soupçons se précisèrentbientôt quand Gonzague, sous prétexte de maintenir l'ordre et la paix dans le duché, occupa Plaisance.

La ruptureavec Charles Quint devint alors inéluctable.

Mais quand le pape revendiqua Parme et Plaisance en faveur des Étatspontificaux pour éviter la mainmise de l'empereur, son petit-fils Ottavio, qu'il dépouillait, se révolta contre songrand-père et menaça de s'entendre séparément avec Charles Quint.

C'en était trop pour un vieillard de quatre-vingt un ans.

Le Concile avait suspendu ses travaux, les hostilités entre l'Empire et la France avaient repris, lesTurcs contrôlaient la Méditerranée, le destin de sa maison était en péril, ses familiers étaient en révolte ouvertecontre lui : le 10 novembre 1549, il mourait, brisé par une brève et violente maladie.. »

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