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Pacte d'Ankara

Publié le 27/02/2008

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Accord entre Anglais, Français et Turcs. Moins d'un quart de siècle après les sanglants combats de Gallipoli, les Britanniques et les Français se retrouvèrent en Turquie, mais, cette fois, avec des intentions pacifiques. Les anciens ennemis se proposaient, en effet, de signer un pacte d'assistance mutuelle en cas d'agression. Ce fut chose faite le 19 octobre 1939, c'est-à-dire après l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne et de la France contre l'Allemagne. Le premier ministre turc, Reyfik Saydem, signa pour son pays. La Turquie resta neutre, mais, moralement, elle se rangeait du côté des Alliés. Cette prise de position de la part d'un pays qui contrôlait les Dardanelles, la mer de Marmara et la mer Noire revêtait une importance capitale et les diplomates considérèrent la signature du pacte comme un coup de maître. Après la Grande Guerre, les Alliés avaient tenté de placer le détroit sous l'autorité d'une commission internationale. Les Turcs s'opposèrent à ce projet et, en 1936, lors de la conférence de Montreux, ils obtinrent de nouveau le droit de fortifier le détroit. L'accord limitait le nombre et le tonnage des bâtiments de guerre étrangers autorisés à franchir le détroit et reconnaissait aux Turcs le droit d'en interdire l'accès, si leur pays se trouvait engagé dans une guerre. Comme les Alliés ne désiraient nullement entraîner la Turquie dans quelque guerre que ce fût, ils conclurent volontiers, en mai 1939, ce que Neville Chamberlain appela «un accord à long terme établi par les parties intéressées en vue de leur sécurité mutuelle». Un autre aspect des négociations concernait particulièrement l'URSS. En effet, sans l'autorisation turque, aucun navire soviétique, bulgare ou roumain ne pouvait pénétrer en Méditerranée. De la même façon qu'ils avaient signé un accord en bonne et due forme avec les Britanniques et les Français, les Turcs cherchèrent à conclure un pacte de non-agression avec les Soviétiques. Mais la récente alliance germano-soviétique compliqua le problème. Les puissances occidentales se demandaient avec anxiété comment les Turcs allaient résoudre ce conflit d'intérêts.

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