OTC HGGSP: « Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples »
Publié le 09/01/2023
Extrait du document
«
HGGSP THEME 2 / FAIRE LA GUERRE, FAIRE LA PAIX
OTC : LE MOYEN -ORIENT / CONFLITS REGIONAUX ET
TENTATIVES DE PAIX IMPLIQUANT DES ACTEURS
INTERNATIONAUX
« Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples »,
Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 1, 1941 (en avril 1941, le général
de Gaulle vole en direction du Caire en Égypte dans le but d’implanter la France Libre au Levant).
ENJEUX DU THEME
L’objet du travail conclusif consiste à réinvestir les connaissances et les méthodes
acquises pendant l’introduction, l’Axe 1 et l’Axe 2 afin de comprendre les enjeux
d’une situation ou d’une aire géographique contemporaine.
Il s’agit d’étudier le premier foyer de tensions dans le monde, le Moyen-Orient, à
l’aide des notions abordées précédemment : guerre réelle et guerre absolue, guerre
asymétrique, guerre conventionnelle et guerre irrégulière, guerre juste, paix positive
et paix négative, traité de paix, système westphalien, ONU et sécurité collective,
terrorisme.
Le Moyen-Orient, permet de reprendre les réflexions des deux Axes sur les
évolutions de la guerre et les multiples tentatives de paix, autour d’acteurs multiples,
de dynamiques locales et interventions internationales répétées, affirmation et
redéfinition des nationalismes, retour en force des acteurs religieux à partir des
années 1970.
LE MOYEN-ORIENT / PRESENTATION
Le Moyen-Orient est une vaste région au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de
l’Asie.
Le « Moyen-Orient » (traduction de l’anglais « Middle East ») désigne les pays
riverains de la Méditerranée orientale, de la Turquie à l’Égypte, ainsi que les États
situés entre le littoral méditerranéen et le sous-continent indien, incluant donc l’Iran.
Le terme français « Proche-Orient » (ou Levant) ne désignerait uniquement que les
pays du littoral méditerranéen.
Mais en fait les termes sont dorénavant
interchangeables et désignent désormais la même région.
Le Moyen-Orient se caractérise par l’ancienneté et la diversité de son peuplement.
Il
est le berceau de grandes civilisations : égyptienne, perse, arabo-musulmane et des
trois religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam.
La découverte de gisements d’hydrocarbures au début du XX siècle (48% des
réserves mondiales de pétrole et 43% de celles de gaz) a accru l’enjeu stratégique
que représente le Moyen-Orient.
Et depuis les années 1980, avec l’accélération de la mondialisation, le Moyen-Orient
présente une situation géographique avantageuse, sur les routes commerciales
terrestres et maritimes.
Trois points de passage stratégiques se situent au MO : les
détroits d’Ormuz et de Bab-El-Mandeb ainsi que le canal de Suez.
La question de l’eau est aussi une source de conflits car la ressource est insuffisante
dans toute la région.
PROBLEMATIQUE
DANS QUELLE MESURE LE MOYEN-ORIENT EST-IL UNE REGION
REVELATRICE DE LA MUTATION DES CONFLITS COMME DE LA DIFFICULTE A
LES RESOUDRE ?
1
JALON 1 /
PALESTINIEN
DU
CONFLIT
ISRAELO-ARABE
AU
CONFLIT
ISRAELO-
Fil conducteur : Comment la succession et l’emboîtement des conflits
impliquant le nouvel État d’Israël à ses voisins rendent les accords de paix
fragiles.
REPERES CLES
1948 : création de l’État d’Israël
1948-1949 : première guerre israélo-arabe
1967 : guerre des Six jours
1973 : guerre du Kippour (fête juive du Grand Pardon)
1978 : accords de Camp David
6 octobre 1981 : Assassinat du président de la République arabe d’Égypte, Anouar
el Sadate au Caire.
1987 : Première Intifada (« guerre des pierres »)
1993 : Accords Oslo I
1995 : accords Oslo II
4 novembre 1995 : assassinat d’Yitzhak Rabin.
2000 : Deuxième Intifada
2002 : Initiative de paix arabe : les États arabes s’engagent dans la résolution du
conflit
2002 : début de la construction du Mur par Israël
2003 : mise en place du « Quartet »
2012 : la Palestine est reconnue comme État par l’ONU
2018 : l’ambassade américaine en Israël est transférée à Jérusalem
NOTIONS CLES
2
Chiisme : courant de l’Islam qui ne reconnaît comme légitime successeur du
prophète que son gendre et cousin Ali.
Ils sont majoritaires en Iran et Irak.
Hezbollah : « parti de Dieu ».
Parti chiite libanais fondé en 1982 avec le soutien de
l’Iran et de la Syrie prônant la lutte armée contre Israël.
Intifada : « guerre des pierres ».
Soulèvement des Palestiniens contre Israël entre
1987 et 1993.
Moyen-Orient : ensemble qui comprend la Turquie, la Syrie, le Liban, l’Irak, l’Arabie
Saoudite, l’Égypte, Israël, la Jordanie, le Koweït, les Émirats Arabes Unis, le Qatar, le
Yémen et Oman.
Panarabisme : mouvement politique visant à instaurer un foyer national juif en
Palestine.
Sionisme : idéologie politique visant à instaurer un foyer national juif en Palestine.
ACTEURS CLES
Théodor HERZL (1860-1904)
Yasser ARAFAT (1929-2004)
Juif assimilé hongrois, il est très marqué par
l’antisémitisme qui règne au sein de l’empire
austro-hongrois.
A partir de 1895, il est
convaincu que la solution politique passe par la
fondation, sur une terre légalement acquise
(en Palestine ou en Argentine), d’un État
reconnu par la communauté internationale.
Pour exposer son idée de sionisme politique, il
publie en 1896 L’État des Juifs, essai d’une
solution moderne de la question juive.
Chef historique des Palestiniens et dirigeant de
l’OLP à partir de 1969, il abandonne
progressivement la lutte armée et le
terrorisme pour s’engager dans un processus
de paix avec Israël dont il reconnaît l’existence
en signant les accords d’Oslo (1993).
Premier président de l’Autorité palestinienne
au début des années 2000, il ne parvient pas à
tempêter
la
montée
d’un
extrémisme
palestinien incarné par le Hamas, qui l’accuse
de pactiser avec Israël.
Le sionisme naît à la fin du XIX siècle dans une Europe touchée par l’antisémitisme.
Il se donne pour objectif de créer un État en Palestine pour les Juifs du monde
entier.
Dès la fin du XIX siècle, débute l’immigration des Juifs en Palestine lorsque des
organisations sionistes y achètent des terrains et incitent des colons à s’y installer.
Elle s’accélère après la « Déclaration Balfour » de 1917 qui reconnaît le sionisme.
Après la Shoah, les sionistes réaffirment leurs revendications et une guerre civile
éclate en 1947.
Les Britanniques remettent alors leur mandat à l’ONU, qui propose
un plan de partage en deux États et pour la ville de Jérusalem, un statut
international.
L’ONU décide en 1947 un plan de partage de la Palestine où les Juifs reçoivent
55% du territoire.
Ce plan est rejeté par les Arabes.
Le 14 mai 1948, Ben
Gourion proclame la naissance de l’État d’Israël reconnu par les Etats-Unis et
l’URSS et rejeté par les pays arabes qui entrent en guerre contre Israël (Première
guerre israélo-arabe de 1948 remportée par Israël).
C’est le début de la
« question palestinienne » avec l’exode de 700 000 Palestiniens (c’est la
« nakba » en arabe, le désastre ou la catastrophe) qui s’installent dans des camps
3
de réfugiés.
Israël et ses voisins arabes s’affrontent de nouveau lors de cinq conflits
israélo-arabes dont la guerre des Six Jours (1967) et celle du Kippour (1973) qui
sont des conflits interétatiques et qui se nourrissent de rivalités religieuses et
nationales : nationalisme palestinien, sionisme et panarabisme.
Les Palestiniens s’organisent avec la création de l’OLP en 1964 dont Yasser
Arafat prendra la direction en 1969.
Ils utilisent au début le terrorisme et la lutte
armée pour faire avancer leur cause.
En 1978, grâce à la médiation des Etats-Unis et du président américain Carter, les
accords de Camp David sont signés entre l’Égypte (président Anouar el Sadate) et
Israël (Premier Ministre Menahem Begin).
L’Égypte reconnaît Israël qui accepte en échange d’évacuer le Sinaï.
Cet accord historique est salué par la communauté internationale mais il ne
parvient pas à apaiser les tensions.
Anouar el Sadate et Menahem Begin reçoivent tous les deux le Prix Nobel de la paix
mais sont désavoués par une partie de leur camp.
Le président égyptien, Anouar el Sadate est assassiné par les Frères Musulmans en
1981.
D’israélo-arabe, le conflit devient israélo-palestinien, qui correspond à un conflit
asymétrique.
Ainsi, la première Intifada (1987-1990) se traduisant par des jets de pierre
contre les chars israéliens et les plus extrémistes d’entre eux fondent le Hamas :
organisation islamiste qui souhaite la destruction d’Israël.
Les accords d’Oslo en 1993 sont historiques car ils font avancer le processus
de paix et sont également signés grâce à la médiation américaine (président
Clinton), entre Yasser Arafat (représentant de l’OLP) et Itzhak Rabin (Premier
ministre israélien).
Ces accords permettent une reconnaissance mutuelle d’Israël et
de l’OLP et prévoient la création d’une autorité palestinienne (embryon d’État
palestinien) en Cisjordanie et à Gaza présidée par Yasser Arafat.
Concrètement, les
territoires palestiniens sont découpés en trois : une « zone A » de pleine
souveraineté palestinienne, une « zone B » de souveraineté partagée, une « zone
C » contrôlée par Israël.
Les Palestiniens n’ont pas d’État, mais un gouvernement.
Ces traités n’aboutissent pas à une paix positive car sont rejetés par les extrémistes
des deux bords.
Ainsi, l’assassinat de Rabin en 1995 par un extrémiste juif
compromet la paix.
En 2000 une deuxième Intifada est réprimée par Israël, qui construit un mur pour
protéger ses territoires en dépit des sanctions de l’ONU.
La colonisation juive en Cisjordanie se poursuit, encouragée par les Etats-Unis.
Le processus de paix est aujourd’hui enlisé et complexifié par le caractère
asymétrique du conflit :
- Les Palestiniens sont fragmentés en deux camps ennemis : l’Autorité
Palestinienne dont le pouvoir est limité et le Hamas qui contrôle Gaza ;
- Les Israéliens sont divisés et dominés par les conservateurs, notamment
par le parti du Likoud de B.
Netanyahou (actuel Premier ministre d’Israël) qui
prône la colonisation des territoires palestiniens ;
- Il n’y a plus d’arbitre au conflit puisqu’en 2017 D.
Trump a transféré
l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, rompant la neutralité du
négociateur.
Les conflits au Moyen-Orient impliquent des acteurs internationaux : les Etats-Unis,
les coalitions étrangères et l’Arabie Saoudite.
Même quand il s’agit de guerres civiles,
les puissances régionales interviennent : cas du Liban avec le Hezbollah.
4
Les acteurs non étatiques jouent également un rôle important avec la prolifération
des combattants irréguliers : Hezbollah libanais,....
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