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On a tendance à faire coïncider la situation insurrectionnelle de Paris des 12 et 13 juillet 1789, puis de la prise de la Bastille, le 14, avec le commencement de la Révolution.

Publié le 23/10/2012

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On a tendance à faire coïncider la situation insurrectionnelle de Paris des 12 et 13 juillet 1789, puis de la prise de la Bastille, le 14, avec le commencement de la Révolution. En fait, quand elle a éclaté, la tempête révolutionnaire se préparait depuis longtemps. Trente ans plus tôt, les idées nouvelles de la philosophie et des sciences, réunies dans L'Encyclopédie sous la direction de Diderot, avaient préparé le terrain de la contestation. Déjà les philosophes, qui avaient pour cible commune l'absolutisme despotique de la monarchie et de l'Église catholique, s'étaient fait des alliés dans toutes les classes de la société. De la bourgeoisie aux plus humbles curés de campagne et maîtres d'école, et jusqu'à la noblesse parlementaire, l'esprit des Lumières avait " contaminé " le pays, d'une façon irréversible. Plus proche, la participation de la France à la guerre d'indépendance américaine avait ranimé un vent de liberté. Mais, bien avant les exploits de La Fayette, un Voltaire prémonitoire avait écrit: " Tout ce que je vois jette les semences d'une révolution qui arrivera immanquablement et dont je n'aurai pas le plaisir d'être témoin. " Révolution annoncée, donc, et pourtant ignorée. Louis XVI ne mesure pas toute la gravité de " la crise de régime " dont il a héritée à la mort de Louis XV. Le nouveau roi, faible, hésitant et velléitaire, balance entre rénovation et réaction, nomme un temps puis révoque des ministres libéraux (Turgot, Necker) qui auraient pu engager les réformes politiques indispensables. Le roi ne discerne pas mieux dans le climat social les espoirs déçus et les tensions qui sont les signes avant-coureurs d'un éclatement. Car la société refuse d'attendre plus longtemps une mutation profonde. Une nation de près de 27 millions d'habitants est sur le point d'exploser, et le roi va à la chasse. Dans son agenda, à la date des 12, 13 et 14juillet, il note ces simples mots: " rien, rien, rien. " Ce n'est pas rien pourtant un Parlement qui brûle de prendre le pouvoir, une bourgeoisie qui prône des principes égalitaires quand ce ne sont pas ceux de la République. Ce n'est pas rien que les neuf dixième de la population, les paysans hier encore victimes silencieuses des droits féodaux, commencent à s'agiter. Car le peuple des campagnes n'en peut plus des inégalités, des abus seigneuriaux, de la pression fiscale. Dans les milieux ruraux, la misère est grande, augmentée par des accidents climatiques alternant sécheresse, rigueur exceptionnelle des hivers et inondations. C'est l'hécatombe dans le cheptel, le blé manque, les prix montent en flèche, le pain est rare. Dans le secteur industriel, la situation économique est toutefois sensiblement meilleure, grâce à la modernisation des équipements (les forges du Creusot sont l'exemple d'un remarquable progrès). Mais les conditions de travail du monde ouvrier restent très pénibles, les salaires très faibles et le chômage important (à Paris, il y a au moins 120 000 indigents). Plus grave que jamais, le déficit des finances royales écrase de toujours plus d'impôts les classes laborieuses. Tous les facteurs sont réunis pour que se produise l'événement qui va voir un monde s'écrouler et un autre naître : la Révolution française. 1789 en est la date charnière, 1799 en est la fin. Dix années séparent l'ouverture des États généraux du coup d'état du 18 Brumaire. Dix ans pendant lesquels les Français ont vécu la formation de l'Assembl&...

« montent en flèche, le pain est rare.

Dans le secteur industriel, la situation économique est toutefois sensiblement meilleure, grâce à la modernisation des équipements (les forges du Creusot sont l'exemple d'un remarquable progrès).

Mais les conditions de travail du monde ouvrier restent très pénibles, les salaires très faibles et le chômage important (à Paris, il y a au moins 120 000 indigents).

Plus grave que jamais, le déficit des finances royales écrase de toujours plus d'impôts les classes laborieuses.

Tous les facteurs sont réunis pour que se produise l'événement qui va voir un monde s'écrouler et un autre naître : la Révolution française.

1789 en est la date charnière, 1799 en est la fin. Dix années séparent l'ouverture des États généraux du coup d'état du 18 Brumaire .

Dix ans pendant lesquels les Français ont vécu la formation de l'Assemblée nationale et l'élaboration d'une Constitution, la Déclaration des Droits de l'Homme et l'abolition des privilèges, la naissance de la République et l' exécution du roi , le culte de l'Être suprême et l'institution de la Terreur , la guerre civile et les expéditions militaires victorieuses, le Directoire et la prise du pouvoir par un général ambitieux, Bonaparte .

A voir la suite des événements qui ont traversé cette décennie, il est plus juste de parler de plusieurs révolutions dans la Révolution.

Cependant, ce qui en fait l'unité c'est sa volonté de détruire l' Ancien Régime , sa foi dans la raison et dans les sciences.

C'est le temps où la suprématie des savants est incontestée.

Les mathématiciens comme Laplace et Monge , les chimistes comme Lavoisier et Berthollet , les naturalistes comme Lacépède et Cuvier ou le botaniste Parmentier reçoivent tous les honneurs.

De ce magnifique épanouissement intellectuel subsiste d'ailleurs le témoignage d'une œ uvre collective : la création du système métrique , adopté par la Convention en août 1793.

C'est aussi le temps où les gouvernants comme le public suivent avec passion les expéditions des explorateurs, couvrent de lauriers le vieux navigateur Bougainville , tremblent pour La Pérouse et les frégates l'Astrolabe et la Boussole, “ portés disparus ”.

Cette foi en les sciences et en l'homme, qui anime les révolutionnaires, va naturellement les pousser à se montrer méfiants à l'égard de la religion.

L'instruction, l'assistance publique, l'état civil sont laïcisés, le divorce admis.

La conséquence logique en sera la séparation de l'Église et de l'État , en 1795.

Dans le souci permanent de resserrer l'unité de la nation, les assemblées révolutionnaires privilégient. »

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