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OCTOBRE 1973 DANS LE MONDE

Publié le 15/11/2011

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En 1973, les deux Grands se sont rapprochés tandis qu'apparaît une troisième puissance : la Chine; en raison de la querelle sino-soviétique, il s'est formé au sein du monde communiste un clivage plus grave que celui qui opposait l'Est à l'Ouest. D'autre part, l'économie a pris, dans les relations internationales, une importance grandissante, dépassant largement politique et idéologie. Si, dans sa grande majorité, le Tiers-Monde a conquis son indépendance politique, il est loin encore de sa libération économique. La recherche des matières premières par les pays riches, les mouvements de capitaux à travers le monde, l'inégalité des termes de l'échange préoccupent le Tiers-Monde et c'est face à tous les pays développés, dont les Etats européens et le Japon et non plus seulement les deux super-puissances, que les non-alignés doivent ajuster leurs positions.

« II serait irréaliste d'attendre unanimité et efficacité de pays encore inexpérimentés, aux régime s forts différents, aux ressources inégales et dont certains ont encore une dépendance vis-à-vis d'une puissance protectrice dispen­ satri ce de biens et aussi , hélas ! d'armements .

DIPLOMATIE INTERNATIONALE La conférence d'Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe Tou s les pays d'Europe, à l'exception de l'Al­ banie, ont envoyé à Helsinki, en Finlande, le 3 juill e t, leurs ministres des Affaires étrangères pour y tenir, avec leurs homologues des Etats­ Unis et du Canada, après six mois de consul­ tations intensives, une conférence paneuropé­ enne, étape sur la voie qui doit conduire au renforc ement de la sécurité et de la coopération en Europe.

· La c rise de Cuba (1962) avait placé les deux Grands devant le risque d'un affrontement nu­ cléaire et avait ouvert la voie à la coexistence .

pacifique.

Le général de Gaulle, s'appuyant sur la volo nté d'indépendance de la France et de s es voisins vi s -à-vis des blocs tant de l'Est que de l'Ouest, allait développer la détente sur le plan européen.

En même temps le Kremlin, préoccupé par la menace chinoise et soucieux de moderniser so n économie, esquissait des rappr ochem ents avec la France, l'Allemagne de l'Ouest et les Etats-Unis.

De son côté la Répu­ blique Fédérale allemande avait compris qu'un retour de l'U.R.S .S .

à ses anciennes frontières était impossible et qu'il fallait renoncer à faire de la réunification allemande le préalable de toute discussion : ce fut le point de départ de toute la politique d'ouverture à l'Est du chan­ celier Brandt .

La proposition soviétique de tenir une con­ férence sur la sécurité en Europe, obstinément propo sée depuis des années, était finalement a cceptée, encore que la méfiance à l'égard de l'U.R.S . S.

n'ait en rien disparu.

Etablir les fondements d'une Europe où elle jouerait un rôle prépondérant, voir les Américains s'en dégager et empêcher l'Europe occidentale de devenir une troisième superpuissance sont cer­ tainement parmi les visées soviétiques .

Les démocraties populaires espèrent qu'une réussite à Helsinki allégera l'emprise soviétique sur l'Europe de l'Est et les non-engagés se servent de cette tribune pour accroître leur rôle .

Parmi les Occidentaux, certains voudraient profiter d'un climat d'euphorie pour forcer la main de l'U .

R.S.S.; la France souhaite une diplo­ matie souple mais ferme et M.

Jobert ministre des Affaires étrangères, déclarait, le 4 juillet, que si la conférence devait constater l'existence des Etats européens et la réalité de leurs fron­ tières, elle devait également respecter les grands principes : « la sécurité, c'est la liberté de penser , de parler, d'agir, de se déterminer sans pressions ni menaces ».

La conférence des ministres des Affaires étrangères à Helsinki s'est achevée le 7 juillet; les travaux seront poursuivis par des com­ missions d 'experts et la seconde phase doir se dérouler à Genève en septembre.

Le désaccord entre l'Est et l'Ouest sur la libre circulation des personnes et des idées persiste et, à Moscou, le pouvoir ne relâche pas les pressions qu'il exerce sur les contestataires.

L'ombre de la Tchécoslovaquie planait sur les assises de la conférence .

Aucun résultat tangible ne pouvait être at­ tendu à Helsinki, les deux grandes puissances étant plus attentives aux discussions bilaté­ rales de Genève (S.A.L.T .) où Washington et Moscou s'efforcent d'aboutir à un grand arran­ gement atomique, et l'U.R.S.S.

ayant déjà obtenu le statu quo en Europe grâce aux accords conclus par la R.F.A.

avec elle, avec la Pologne et avec la République Démocratique Allemande.

AMERIQUE LATINE Drame au Chili Le mardi 12 septembre, une junte militaire destitue le président Salvador Allende et s'em­ pare du pouvoir tandis que l'armée isolait les faubourgs ouvriers où les affrontements ont causé de nombreuses morts.

Les putschistes ont annoncé la fin tragique du chef de l'Etat qui se serait suicidé.

Le Parlement est mis en congé et la junte, dont le chef est le général Augusto Pinochet.

insiste, pour justifier le put sch, sur le caractère « marxiste » de la politique du régime; elle a d'ailleurs immédiatement rompu les relations diplomatiques avec Cuba et fera de même avec les autres Etats communistes.

La présidence de M.

Allende donnait l'im­ pression d'une course d'obstacles qui se faisait de plus en plus difficile au long des années.

L'op­ position parlementaire, en se durcissant , con­ traignait le président à de nombreux remanie­ ments ou changements lk ministères.

La situa­ tion économique restait précaire et les chiliens constataient l'érosion catastrophique de leur monnaie et de leur pouvoir d'achat.

Bien que minoritaire, l'Unité populaire, parti qui soutenait M.

Allende, représente une force et, à la surprise générale, la majorité du pré­ sident augmenta aux élections de mars 1973.

Mais les pouvoirs législatif et exécutif s'annulent sans pouvoir se détruire, ce qui bloquait la vie politique.

Harcelé par une droite résolument conservatrice, par des dirigeants démocrates­ chrétiens dont les exigences étaient irréalisables , et par une extrême-gauche révolutionnaire qui dénonçait son laxisme, le président Allende voyait grandir les tentations de la violence, tel l'assassinat, le 27 juillet.

de son aide de camp par un commando d'extrême-droite.

Au cours des deux niois qui ont séparé le putsch avorté du 29 juin (soulèvement d'un régiments de blindés) du coup d'Etat du 11 septembre, le président Allende a constamment présenté ses offres de dialogue avec la démo­ cratie chrétienne, ainsi que l'incorporation de militaires (2 novembre 1972, 9 et 28 août 1973). »

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