Neutralité du Vatican

Position délicate. Dans une guerre mondiale, les neutres se trouvent toujours dans une position difficile, parfois dangereuse. Ce fut particulièrement vrai du Vatican. Géographiquement, le Vatican constituait une enclave neutre, d'abord sur le territoire de l'Axe puis, en 1943, en territoire allié. Théoriquement, il exerçait une autorité morale sur les combattants des deux camps. Politiquement neutre depuis les accords de Latran en 1929, il était néanmoins hostile à l'idéologie communiste de l'Union soviétique et au paganisme de l'Allemagne nazie. Le pape Pie XII tenta de résoudre le dilemme en se cantonnant dans une impartialité si stricte que le Vatican ne mentionna jamais nommément les belligérants, même pour critiquer certains de leurs actes. Loin de résoudre les difficultés, cette attitude en créa d'autres, car les deux camps accusèrent le Vatican de partialité.