NÉCESSITÉ D'UNE INDUSTRIE DYNAMIQUE

« LES FRANÇAIS ET LEUR PLACE DANS LE MONDE Il.

-Comment gagner le défi industriel ? 1.

Fragilité actuelle 1973-87 : période grise : effondrements des bilans, baisse des investis­ sements, dégradation des échanges.

Causes multiples, conjoncturelles, mais surtout structurelles.

• Chocs pétroliers.

• Maintien de branches traditionnelles déficitaires (charbon, sidérurgie, chantiers navals) grâce à de grosses subventions manquant durement aux activités de pointe.

• Restructurations ensuite de ces secteurs, mais tardive (surtout après 1985), face aux autres PI.

• Pas de vraie filière spécifique (Japon : l'électronique, RFA : la chimie).

• Salaires élevés (contrairement aux NPI) ; clientèle incertaine: nations du Tiers Monde dont il faut rééchelonner la dette, pays pétroliers dont les achats sont liés au cours du baril.

2.

Un pari jouable Amélioration en vue : la production ind.

a crû de 5 % en 1988.

Conditions sans doute nécessaires pour maintenir l'essor : • Spécialisation dans quelques secteurs porteurs : aéronautique/espace, électro-nucléaire, agro-alimentaire.

Un objectif peut-être insuffisam­ ment prioritaire dans le IXe plan (1984-88) et les l°'' contrats passés avec les régions par l'État.

• Concentration : groupes français (Rhône-Poulenc, Bull, Elf ...

) encore trop petits ; recherche de partenaires européens (c'est l'intérêt d'Usinor-Sacilor pour l'acier).

• Assouplissement du rôle de l'État, qui doit libérer la tactique et même la stratégie des firmes nationalisées, réduire la fiscalité des entreprises.

La CEE interdit d'autre part désormais les aides (un handicap face aux EU et au Japon).

• Trouver de nouveaux marchés dans des zones dynamiques (Asie du SE, EU).

Si le regain de croissance perceptible depuis 1987 dans la CEE continue, la F est bien placée géographiquement pour y vendre.

• Maintenir les salaires en deçà des gains de productivité afin que les entreprises continuent l'effort d'investissement entrepris depuis 1985.

Le pari industriel n'est pas gagné.

Signe alarmant : le déficit croissant des échanges extérieurs de l'industrie civile (66 milliards en 1988), réduit toutefois de moitié par ...

les exportations d'armes.

Le futur marché unique européen est un stimulant, mais les travailleurs supportent actuellement rigueur salariale et chômage liés aux restructurations massives.. »