Napoléon et la religion
Publié le 19/01/2013
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«
Napoléon entre tradition et modernité : une tentative de compromis ?
II_ Modernité : héritage de la révolution
A/ Une interprétation du concordat favorable aux idées modernes
Napoléon, en tant que fils de la Révolution ne peut revenir de manière absolue et définitive sur
les acquis laïques de la Révolution.
En effet, la Constitution civile du clergé a laissé une empreinte
indélébile en France.
La laïcité instaurée, la liberté de culte accordée et les tolérances à l’égard des non
pratiquants sont des acquis sur lesquels Napoléon ne peut revenir au risque de perdre une partie de son
soutien politique.
C’est pourquoi, il chercher à trouver un compromis entre la tradition de l’Ancien
Régime et la Modernité des innovations révolutionnaires en matière de religion, notamment pour la
question relative au remplacement des évêques.
Il y a deux types d’évêques : les jureurs qui ont été
élus, que l’on qualifie de constitutionnels, fidèles à la République (ex : Talleyrand) dont le pape ne
veut pas reconnaître l’existence et les réfractaires qui ont été persécutés, qui ont émigré envers
lesquels la papauté a beaucoup plus d’estime.
Pour l’ensemble de ces évêques, une seule solution
semble acceptable : la démission pour que des nominations nouvelles puissent avoir lieu.
Or selon le
droit canonique, les évêques sont consacrés et ne peuvent donc démissionner.
Pourtant, le régime
concordataire va admettre la démission des évêques, pour les prêtres mariés, le pape lève
l’excommunication qui les frappe.
Enfin le pape accepte même de prêter serment de fidélité au
gouvernement.
B/ Le caractère irréversible des évènements révolutionnaires
La vente des biens du clergé initiée par Talleyrand est une manœuvre issue de la Révolution
sur laquelle Napoléon ne peut revenir.
En effet, la dénationalisation des biens du clergé ne pouvait pas
être concevable car elle aurait troublée la sécurité juridique de nombreux acquéreurs de biens
nationaux.
En revanche, une indemnisation comme compensation au préjudice subi aurait pu être
versée à l’Eglise, mais l’Etat n’en a pas les moyens.
La seule solution est alors de prévoir dans le texte
concordataire un traitement convenable des membres du clergé.
Le pape accepte ainsi la non-
restitution des biens qu’il reconnaît comme incommutable entre les mains de leurs acquéreurs.
Néanmoins, l’Eglise va récupérer les églises, les presbytères et le droit de recevoir des donations de
ses fidèles.
Toutefois, la loi d’application du Concordat comprend des articles organiques très
restrictifs qui prévoient de nombreux contrôles de l’Eglise par l’Etat.
Le pape refuse de les ratifier ce
qui crée une nouvelle rupture entre Rome et la France.
Néanmoins, en vue d’apaiser les tensions, le
pape accepte de sacrer Napoléon le 2 décembre 1804.
Mais la situation reste fragile, en 1805, la
France fait la guerre aux Etats pontificaux, en 1809, Napoléon est excommunié et en 1811, apogée de
la rupture, le pape est fait prisonnier à Fontainebleau.
Finalement, le compromis tenté par Napoléon s’est révélé fragile et l’anticléricalisme
révolutionnaire conduit la France sous la IIIe République à une séparation stricte de l’Eglise et de
l’Etat….
»
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