Modèles idéologiques et affrontements Est-Ouest du lendemain de la IIe Guerre mondiale aux années 70
Publié le 21/08/2012
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Plusieurs conflits israélo-arabes vont suivre. La crise de Suez (1956) : en nov. 1956, le R.U. et la France interviennent en Égypte pour reprendre le contrôle du canal de Suez nationalisé par le colonel Nasser en juillet. Israël combat à leurs côtés. L’armée égyptienne est vaincue, néanmoins l’U.R.S.S. et les E.-U. contraignent les deux puissances européennes à se retirer d’Égypte. La leçon est claire : la responsabilité de l’ordre mondial appartient désormais aux deux Grands. Par ailleurs, en soutenant Nasser, l’U.R.S.S. et les É.-U. signalent leur volonté d’étendre leurs influences respectives dans le Tiers monde. Le dénouement de cette crise apparaît enfin comme une grande victoire du dirigeant égyptien et du monde arabe. En juin 1967, c’est la guerre des Six jours. Israël, soutenu par les É.-U., parvient à vaincre les Palestiniens de l’Organisation de Libération de la Palestine, la Syrie et l’Égypte qui ont la faveur des Soviétiques. En conséquence, de nouveaux territoires sont occupés (Jérusalem, toute la Cisjordanie, Gaza, le Golan et le Sinaï). L’ONU vote la résolution 242 demandant l’évacuation des territoires occupés mais Israël refuse, posant comme préalable à tout retrait la reconnaissance de son existence par le monde arabe et l’assurance de sa sécurité. L’OLP, créée en 1964 et dirigée par Yasser Arafat, s’engage alors dans le terrorisme international. En 1973 a lieu le 4e affrontement israélo-arabe, la « guerre du Kippour «. Cette fois, Israël parvient difficilement à repousser les offensives de ses voisins égyptiens, jordaniens et syriens. É.-U. et U.R.S.S. livrent des armes à leurs alliés respectifs dans la région mais poussent également au cessez-le-feu entre les différents belligérants. Les négociations ont lieu dans un contexte international nouveau. En effet, pour la 1ère fois, les pays de l’OPAEP (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole) soutenant les Palestiniens utilisent « l’arme du pétrole « pour exercer des pressions sur l’Occident dans le but d’obtenir la libération des territoires occupés par Tel-Aviv. Ainsi, durant l’hiver 73-74, le prix du brut quadruple : c’est le 1er choc pétrolier.
«
La France subit les conséquences de la bipolarisation de l’Europe dès le début de la guerre froide.
Dans le cadre du GPRF, puis de la IVe République, socialistes(SFIO), communistes (PCF) et centristes (MRP) gouvernent ensemble.
Cependant, la question du plan Marshall, donc de l’entrée dans le bloc occidental, crée unerupture.
Les communistes, épaulés dans le monde du travail par la CGT, refusent l’alliance avec les É-U et entrent dans l’opposition.
La question de la constructioneuropéenne provoque un autre clivage.
En effet, si SFIO et MRP y sont favorables, le PCF, mais aussi la droite gaulliste, s’y opposent.
En effet, les communistescraignent qu’une Europe unie ne soit, au bout du compte, qu’une dépendance américaine.
Les gaullistes du RPF, nourrissant également une méfiance vis à vis des É-U tout en s’opposant à l’URSS, redoutent quant à eux qu’une Europe supranationale vienne faire disparaître la souveraineté de l’État français.
De fait, De Gaullesouhaite une Europe des patries, c’est à dire une simple coopération entre les différents pays sans réelle intégration.
B) DEUX MODÈLES, DEUX VISIONS DU MONDE.
Quels modèles d’organisation Américains et Soviétiques proposent-ils au monde ?
1 - Le modèle américain : liberté et ségrégation.
URSS et É-U entendent exporter dans le monde leurs modes d’organisation sociale, politique, économique et leurs valeurs.
On parle donc de deux universalismes.
Le modèle américain s’est construit à partir de l’indépendance des Treize colonies, proclamée en 1776 au nom des valeurs libérales des Lumières.
La constitution de1787, en effet, défend le principe de liberté au niveau de l’individu (droits de l’Homme), au niveau de l’État (démocratie libérale), au niveau de l’économie(libéralisme).
Au plan culturel, le modèle américain est mis en scène par les grands moyens de communication, notamment le cinéma hollywoodien et la musique populaire.
Ils’agit du « rêve américain », de « l’american way of life », présenté comme une promesse faite à tous de promotion individuelle et de prospérité.
Ces aspirations,communes au monde occidental, sont portées après 1945 par les É.-U.
qui s’affirment comme chef de file du « monde libre » face au totalitarisme communiste.
La démocratie américaine est caractérisée par la séparation des trois pouvoirs, le principe de l’élection, celui des mandats accordés pour un temps limité, lefédéralisme.
À l’échelle fédérale, le pouvoir exécutif revient au président qui est élu pour quatre ans au suffrage indirect.
On parle de régime présidentiel car lesmembres du gouvernement ne sont responsables que devant lui.
Le président dirige la politique étrangère et la défense.
Son pouvoir connaît néanmoins des limites : leCongrès dispose seul du droit de déclarer la guerre et ne peut être dissous.
De plus, la procédure de l’impeachment permet même de destituer un président coupable de trahison ou de forfaiture.
Le pouvoir législatif est détenu par le Congrèscomposé de deux assemblées élues au suffrage universel : Sénat et Chambre des représentants.
Le pouvoir judiciaire est aux mains de la Cour suprême.
Elle veille àl’application de la constitution et les conflits entre les 50 États et l’État fédéral.
De plus, les médias et les nombreux lobbies jouent un rôle important dans la viepolitique du pays.
Économie et société : les É.-U.
sont la terre d’élection du capitalisme et de la liberté d’entreprise.
Traditionnellement, et plus encore depuis l’élection de Reagan en1980, l’État intervient peu dans l’économie et le social.
Cela est particulièrement vrai lorsque les républicains sont au pouvoir.
Ça l’est moins lorsque ce sont lesdémocrates qui demeurent attachés au welfare state (État Providence) tel que Roosevelt l’avait défini dans les années 30.
La réussite et la responsabilité individuelles demeurent néanmoins des valeurs fondamentales pour tous.
Depuis 1945, s’est développée aux É.-U.
une société deconsommation dans laquelle le niveau de vie moyen n’a cessé d’augmenter jusqu’aux années 60 et où les classes moyennes sont nettement majoritaires.
Autre aspectimportant du modèle américain : le melting pot, c’est à dire la capacité d’intégrer des immigrants venus du monde entier.
Inégalités, exclusions sociales et ségrégations se révèlent cependant considérables.
Elles suscitent des contestations, notamment durant les années 60.
En 1962, onestime à 40 millions ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La plupart sont alors des personnes âgées ou des Noirs.
Concernant la situation des Afro-Américains, malgré l’arrêt Brown de la Cour Suprême en 1954, la ségrégation perdure dans plusieurs États du Sud bien après sa publication.
Néanmoins, la mobilisation se renforce avec les manifestations non violentes du mouvement de Martin Luther King pour l’égalité des droits, puis avec la création duBlack Panther Party.
À plusieurs reprises, le refus de la discrimination raciale provoque des émeutes qui embrasent les ghettos des villes américaines (Watts en1965).
Dans ce contexte, Kennedy (60-63), puis Johnson (63-68), cherchent à corriger les injustices les plus criantes : loi de 1964 sur les droits civiques, loi sur ledroit de vote en 1965.
Par ailleurs, contre la pauvreté, ces mêmes présidents démocrates développent des programmes sociaux : aide médicale gratuite par exemple.
Durant les années 60, d’autres minorités revendiquent une meilleure intégration dans la société (Indiens, Hispaniques).
Parallèlement, on assiste à la montée en forcedes mouvements féministes et des mouvements contestataires de la société de consommation (hippies).
L’opposition à l’intervention américaine au Viêtnam tend àfédérer l’ensemble de ces entreprises de dénonciation de la face cachée du « rêve américain ».
Au plan des arts et des idées, ces forces de contestation s’exprimentdans le cadre d’une contre-culture qui se refuse à célébrer le modèle américain (Bob Dylan, Joan Baez, Janis Joplin, blues…).
À l’extérieur des États Unis, le modèle américain est également décrié par ceux qui dénoncent « l’impérialisme yankee ».
2 - Le modèle soviétique : socialisme et répression.
Le modèle soviétique s’est développé à partir de la Révolution d’Octobre 1917 dans la Russie du tsar Nicolas II.
Il s’est construit sous l’autorité de Lénine puis deStaline en référence à la pensée du philosophe Karl Marx (1818-1883).
Le marxisme, philosophie matérialiste et internationaliste, est une critique du capitalisme.Dénonçant l’exploitation de la masse du prolétariat par ceux qui détiennent les moyens de production, Marx défend l’idée d’une société plus juste, le communisme,dans laquelle chacun recevra selon ses besoins.
Selon le philosophe, ce stade ultime sera atteint suite à des révolutions conduites par les partis communistes du mondeentier.
La phase suivante consistera, pour les États mis en place par les révolutions, à abolir la propriété privée et à nationaliser usines, terres, banques, moyens detransport… Il s’agira encore de planifier l’économie en fixant des objectifs de production pour chaque secteur et au profit de l’ensemble de la population quibénéficiera de nombreux avantages sociaux et de services publics multiples.
Voilà donc la tâche à laquelle s’attellent les dirigeants de l’URSS dès 1917.
Ce programme, qui implique la dictature du PC, rencontre de vives oppositions,notamment de la part des propriétaires terriens, de l’aristocratie, des milieux religieux qui refusent la collectivisation des terres agricoles sous forme de kolkhozes oul’athéisme officiel.
Il s’en suit une politique de répression implacable conduite par les communistes, mal connue en dehors des frontières de l’URSS à cette époque.De ce fait, le mode d’organisation social, politique, économique mis en place par Lénine, puis renforcé par Staline à partir de 1928, est perçu pas beaucoup sur laplanète comme un véritable modèle de développement, de justice et de démocratie à même de se substituer au modèle libéral..
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