Mesdames quittent la France
Publié le 29/08/2013
Extrait du document
Le 19 février 1791, Mesdames, les tantes de Louis XVI, quittent Paris pour Rome. Dans une France en proie aux troubles, où
courent mille rumeurs de complot aristocratique, ce départ, qui pose en outre la question de l'émigration, va
avoir un retentissement considérable et provoquera un houleux débat à l'Assemblée.
«
due.
Louis XVI leur donne son
aval
et entreprend de leur faci
liter les démarches.
Il deman
de au ministère des Affaires
étrangères
de leur établir un
passeport, charge le ministère
de l'Intérieur de prier les com
munes de favoriser leur passa
ge.
Toutes ces précautions
n'empêchent ni les Jacobins, ni
la presse patriote de se dé
chaîner.
Les tantes du roi sont
accusées
d'emporter de fortes
sommes d'argent, soupçon
nées de vouloir emmener le
dauphin.
Le peuple redoute
que ce départ ne soit le signe
de la fuite du roi.
Inquiet, Mira
beau demande en vain à Louis
XVI d'intervenir.
Le roi en appelle
à l'Assemblée
Cette effervescence pousse
Mesdames à précipiter leur
départ.
Le 19 février 1791, elles
se mettent en route.
Mais la
splendeur de leur équipage
les fait remarquer, et elles sont
arrêtées à Moret-sur-Loing,
peu
après Fontainebleau.
Au pa
triote qui les insulte elles pro
duisent leur passeport et le
certificat les autorisant à quit-
L'ASSEMBLÉE DÉLIBÈRE
Faut-il laisser partir Mesdames ? Les députés délibèrent
longuement.
Les Jacobins s'emportent, soutiennent que la commune
qui les a
arrêtées n'a pas fait montre d'illégalité, puisqu'elle a pensé
« agir pour l'intérêt public ».
A Mirabeau demandant quelle loi
s'oppose à
ce départ un Jacobin répond : « Le salut du peuple.
» Le
général Menou, excédé, finit par lancer : « L'Europe sera bien
étonnée sans doute, lorsqu'elle apprendra que l'Assemblée
nationale a
passé quatre heures entières à délibérer sur le départ
de deux dames qui aiment mieux entendre la messe à Rome qu'à
Paris
! » Cette plaisanterie calme le jeu, et l'Assemblée adopte enfin
le décret, soutenu
par Mirabeau, qui permet à Mesdames, le 28
février,
de repartir pour Rome.
Le lendemain, un projet visant à
restreindre l'émigration
est repoussé.
Ce n'est qu'à
l'automne suivant, après l'échec de fuite du roi
à Varennes, qu'une réglementation
répressive
sera mise en place.
ter Paris.
Tandis que les autori
tés hésitent sur la décision à
prendre, leur escorte force le
passage.
A Amay-le-Duc, une
quarantaine de kilomètres
avant Châlons-sur-Saône, elles
sont
de nouveau arrêtées et,
là, font
appel au roi.
« Mes
sieurs, ayant appris que l'As
semblée nationale avait donné
à examiner au comité de
Constitution une question qui
s'est élevée à l'occasion d'un
voyage projeté
par mes tantes,
je crois à propos d'informer
l'Assemblée que j'ai appris ce
matin qu'elles
étaient parties
hier soir à dix heures.
Comme
je suis persuadé qu'elles ne
peuvent être privées de la li
berté qui appartient à chacun
d'aller où
il veut, j'ai cru ne
devoir ni pouvoir mettre aucun
obstacle à leur départ,
quoi
que je ne voie qu'avec beau
coup de répugnance leur sépa
ration d'avec moi», écrit Louis
XVI aux députés.
Le 28 février,
Mesdames
sont enfin autori
sées à poursuivre leur voyage.
Cette affaire, a priori anodine,
fait à
Paris un bruit incroyable.
A
cette occasion, explique Mi
chelet, « se combattirent deux
principes
et deux esprits : l'un,
le principe original
et naturel
qui avait fait la Révolution, la
justice, l'équitable humanité ;
l'autre, le principe
d'expé
dients, d'intérêt, qui s'appela le salut
public.
» Après cet inci
dent, la situation se durcit.
Les
rumeurs
de complot contre
révolutionnaire grandissent, la
guerre civile couve.
Le 28 fé
vrier, une émeute se produit
faubourg Saint-Antoine
et les
insurgés occupent le donjon
de
Vincennes.
Des gentilshommes
investissent les Tuileries,
fai
sant rebondir les rumeurs d'un
départ du roi, que la presse
républicaine accuse
de vouloir
prendre la tête des armées
ennemies pour massacrer les
patriotes.
La fuite de Louis XVI,
arrêtée à Varennes le 20 juin
suivant, compromettra
définiti
vement le souverain et sa famil
le aux yeux du peuple.
..
] o..
»
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