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MARCEL, Gabriel (7 décembre 1889-8 octobre 1973) Philosophe " Existentialisme chrétien ", tel est le nom sous lequel la pensée de Gabriel Marcel est le plus souvent désignée.

Publié le 10/04/2015

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MARCEL, Gabriel (7 décembre 1889-8 octobre 1973) Philosophe " Existentialisme chrétien ", tel est le nom sous lequel la pensée de Gabriel Marcel est le plus souvent désignée. On comprendra mieux cette pensée en y cherchant une philosophie de l'incarnation, du dialogue et surtout une philosophie du mystère. Gabriel Marcel réagit vigoureusement, dès les années qui précédent la guerre de 1914, contre l'idéalisme universitaire, contre l'idée d'un sujet pur et universel, détaché des données empiriques, inexistant et impersonnel, et d'une pensée orientée vers le savoir systématique et " vérifiable ", bref d'une pensée qui définirait objectivement " la structure du réel et se regarderait dès lors comme qualifiée pour statuer sur lui " -- Marcel lui oppose la non-contingence du donné empirique, l'idée d'un sujet engagé dans " une réalité en face de laquelle le philosophe ne peut jamais se poser comme on se campe devant un tableau pour le contempler ". L'existence se définit, pour Marcel, par l'incarnation, c'est-à-dire par la relation originale qui m'unit à mon corps, relation dont on ne peut rendre compte en termes d'objectivité, et où l'opposition du sujet et de l'objet, comme l'idée d'instrument et de...

« d’une même exigence du concret et d’une même expérience de l’incarnation. A cette pensée incarnée qui, ayant renoncé à occuper la position du spectateur, a renoncé à la prétention d’universalité et de vérification, ni Dieu ni autrui ne peuvent plus apparaître comme des objets.

Dans le Journal Métaphysique , à mesure que la méditation sur la possibilité de l’acte de foi s’approfondit, Dieu apparaît de plus en plus comme un “ Invérifiable absolu ” ; mais cet Invérifiable ne doit pas être compris comme un inconnaissable, une limite que rencontrerait la pensée objective, il se révèle au contraire comme “ méta-problématique ”. De la notion négative “ d’invéritable absolu ”, on passe à celle de “ Toi absolu ”.

L’Etre divin comme l’être d’autrui ne se révèle que dans le dialogue des personnes, dans la communication, où la pensée objective ou technique cède la place à une affirmation qui est témoignage, reconnaissance active d’une présence, “ attestation créatrice ”. Ce n’est pas par hasard que Gabriel Marcel a toujours éprouvé le besoin, parallèlement à son œ uvre philosophique, de créer des personnages vivants en s’exprimant par le théâtre ; c’est que le théâtre est dialogue, où se révèlent dans leur pureté et les rapports humains et le mystère des personnes.

C’est que Gabriel Marcel a toujours pensé, selon une parole de E.-M.

Forster qu’il aimait à citer, que “ c’est la vie privée et elle seule qui présente le miroir où l’infini vient se refléter ” .

Si l’Être divin et les êtres humains ne sont, l’un et les autres, saisis que dans l’expérience du “ Toi et du nous ”, c’est parce que Gabriel Marcel n’a jamais séparé ses deux préoccupations majeures : “ l’exigence de l’être ” d’une part, et d’autre part “ la hantise des êtres saisis dans leur singularité et en même temps dans les mystérieux rapports qui les lient ” .

Il pense au contraire, que, “ plus nous saurons reconnaître l’être individuel en tant que tel, plus nous serons orientés et comme acheminés vers une saisie de l’être en tant qu’être ” . Ainsi, tous les chemins de son œ uvre, même ceux qui paraissent le plus étrangers à la philosophie, conduisent à la reconnaissance de ce qu’il appelle “ le mystère ontologique ”.

Ce qui est central chez lui, c’est la célèbre distinction entre “ problème et mystère ” : “ le mystère est un problème qui empiète sur ses propres données ” , qui transcende donc l’opposition du sujet et de l’objet et que la pensée ne peut pas se donner. »

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