Mao Zedong (Mao Tsé Toung) et l'édification du socialisme
Publié le 27/02/2011
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• La primauté accordée à l'industrie lourde et la concentration des efforts dans de grands centres industrielstraduisent également les conceptions staliniennes de l'édification du socialisme : le prolétariat ouvrier est le moteurde la révolution sociale et l'urbanisation symbolise le triomphe de la civilisation nouvelle.
II.
La voie chinoise vers le socialisme
1.
Une voie originale
Trois raisons majeures peuvent expliquer le « tournant » pris dès 1957 :
• Les difficultés économiques.
L'agriculture, privée des investissements qui sont presque entièrement réservés àl'industrie, ne peut accroître suffisamment sa production pour répondre au rapide accroissement démographique (« lacontre-révolution des bébés »).
De plus, l'accumulation de capitaux indispensable au développement industriels'effectue par des prélèvements sur les campagnes par le biais des bas prix versés par l'État pour l'achat desproduits agricoles ; les paysans expriment par l'inertie et la passivité un mécontentement que l'abondance de leursdoléances au moment de la « campagne des cent fleurs » confirmera explicitement.
Staline avait édifié « son »socialisme sur l'exploitation des paysans et le départ vers les centres industriels des éléments les plus jeunes et lesplus dynamiques des campagnes.
Mais l'U.R.S.S., qui dispose de vastes espaces agricoles par rapport à sapopulation, pouvait survivre malgré une agriculture chancelante et ces gaspillages.
La contrainte du « bol de riz »s'impose plus dramatiquement à la Chine surpeuplée.
• Le « révisionnisme » dans lequel, selon « les Chinois », les Soviétiques s'engagent à partir de 1956, pousseégalement les Chinois à se démarquer du modèle soviétique.
Mao ne peut tolérer la dénonciation du « culte de lapersonnalité » puisque son propre pouvoir repose sur un « culte » comparable.
De même il ne peut admettre lacoexistence pacifique qui ménage le « tigre de papier » impérialiste.
Les rapports entre les deux pays « frères » sedégradent rapidement.
Mao et la Chine savent qu'ils doivent désormais « compter sur leurs propres forces ».
• Mais les conceptions et les expériences personnelles de Mao
sont peut-être plus déterminantes encore.
Contrairement à la révolution soviétique, prolétarienne, la révolutionchinoise repose avant tout sur les masses paysannes.
Mao est fils de paysans.
Après l'échec des tentativesrévolutionnaires du prolétariat urbain, en 1927, il constitue des républiques soviétiques dans les campagnes.
L'arméepopulaire est constituée essentiellement par des éléments paysans et c'est dans la campagne que lesrévolutionnaires sont « comme des poissons dans l'eau » ; la stratégie de Mao : « encercler les villes par lescampagnes » est à l'origine de la victoire finale.
2.
Le « Grand Bond en avant »
• Un bond vers le communisme.
Mao voit dans l'accélération de la marche vers le communisme le moyen de résoudreles difficultés de l'économie et de la société chinoises.
Les communes populaires seront les creusets de la sociéténouvelle.
Elles sont appelées, en brisant les structures familiales et villageoises traditionnelles, à éliminer lespesanteurs qui freinent l'élan révolutionnaire.
Le développement de l'industrie rurale au niveau des communes doiteffacer l'infériorité des campagnes par rapport aux villes, et éviter qu'une nouvelle source d'inégalité,socioprofessionnelle cette fois, ne se substitue aux anciennes inégalités fondées sur la propriété des moyens deproduction qui ont été abolies par la révolution.
• L'accumulation du travail doit compenser les insuffisances d'accumulation du capital.
Groupés au niveau descommunes, les paysans peuvent être plus facilement mobilisés.
Les femmes, en partie dégagées des tâchesménagères grâce aux cantines et aux crèches, sont plus complètement affectées à la production.
La Chine utiliseainsi sa force principale : sa masse humaine.
• Il faut « marcher sur deux jambes ».
Les communes consacrent la nouvelle place accordée à l'agriculture, «fondement de l'économie tandis que l'industrie en est le facteur dirigeant ».
• Un bond en avant de la production est attendu de cette fourmilière.
Les communes populaires forgent les outils,les machines à l'aide de l'acier produit dans de petits hauts fourneaux.
La mobilisation des masses au niveau descommunes permet d'entreprendre de grands travaux : construction de barrages, de digues, de canaux d'irrigation,reboisement, gain de nouvelles terres.
Ainsi le peuple chinois pourra-t-il « déplacer les montagnes ».
• L'échec est évident dès 1960-1961.
Les industries ne produisent qu'un acier de trop médiocre qualité.
Lespaysans, épuisés et déçus, délaissent les travaux agricoles.
Accentuée par les catastrophes climatiques, la chutede la production provoque la famine, la mort de millions de victimes.
Il faut en revenir d'urgence aux stimulantsmatériels, accorder des lopins de terre individuels : c'est l'objet de la politique de « réajustement » conduite parZhou Enlai.
Mais l'échec du « Grand Bond » est surtout l'échec de Mao.
III.
La révolution culturelle
L'échec du « Grand Bond en avant » fait le jeu des « pragmatistes » au sein de l'équipe dirigeante.
Dès 1959, Maoabandonne la présidence de la République : il est remplacé par Liu Shao-qi.
Den Xiaoping dirige le parti tandis que,.
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