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MAI 68

Publié le 09/04/2012

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La crise de Mai 68, en France, est restée comme le symbole d'un moment contestataire, à la fois phénomène de génération et confrontation sociale. Commencé au printemps 1968 par une révolte étudiante sur le campus de l'université de Nanterre, laquelle est fermée le 2 mai, le mouvement gagne rapidement toutes les facultés. La contestation touche aux conditions d'études, mais exprime aussi l'aspiration à des changements plus radicaux. De nombreux étudiants se sont « politisés « dans les luttes contre la guerre d'Algérie et contre la guerre du Vietnam. Les manifestations enflent, vivement réprimées pour certaines par les forces de l'ordre. Le 13 mai, les grandes organisations syndicales de salariés, d'enseignants et d'étudiants déclenchent une grève nationale générale « contre la répression « et « contre la politique scolaire et économique du gouvernement «. À Paris se déroule une manifestation réunissant environ un million de participants. Le général de Gaulle, revenu au pouvoir dix ans plus tôt, tente de ramener le calme par une allocution télévisée. En vain. Le pouvoir gaulliste semble désemparé. Le 27 mai, le Premier ministre Georges Pompidou (1911-1974) signe avec l'organisation syndicale patronale et les grandes confédérations de salariés les accords dits « de Grenelle «. Le salaire minimum dans l'industrie est augmenté de 35 %, les libertés syndicales sont élargies dans l'entreprise. Mais la base ouvrière considère ces concessions comme insuffisantes. La grève générale, qui immobilise tout le pays, se poursuit. Après un sensible flottement, le chef de l'État organise la reprise en main. Le 30 mai, il annonce la dissolution de l'Assemblée nationale. Le même jour, une manifestation géante d'un million de partisans est organisée sur les Champs-Élysées à Paris et dans différentes villes de France. Les élections donnent une forte majorité à la droite conservatrice. Le mouvement de contestation s'essouffle. Mai 68 ne saurait être réduit à un mouvement étudiant libertaire, ayant aussi la dimension d'une confrontation sociale historique. Ses effets se mesureront avec retard, dans les profonds changements culturels qui marqueront bientôt la société française, et dans l'expression des aspirations nouvelles en matière sociétale. La gauche traditionnelle (socialiste et communiste) s'est trouvée largement dépassée par ces événements qu'elle n'aura pas su contrôler. Une nouvelle génération de cadres politiques va bientôt émerger. Mai 68 est resté emblématique d'une époque - par la suite mythifiée par les uns et minimisée par les autres - qui a vu fleurir d'importants mouvements dans d'autres pays avant ou après les « événements « français : sur les campus des États-Unis, dans le contexte de la contestation de la guerre du Vietnam ; en Allemagne, à l'initiative notamment de la « opposition extra-parlementaire « ; au Japon ; en Italie (l'« automne chaud « de 1969) ; au Mexique, tragiquement marqué par les massacres de la place des Trois-Cultures à Mexico. Enfin, l'année 1968 voit l'écrasement du printemps de Prague en Tchécoslovaquie. Valentin KASSAPOV

« Parti du milieu étudiant, la contestation gagne le monde ouvrier dans son ensemble.

De nouvelles grèves éclatent sans mot d'ordre syndical.

Elles s'accompagnent souvent d'occupations d'usines.

Ces grèves spon­ tanées sont essentiellement le fait de jeunes ouvriers issus du monde rural, sans attache syndicale.

Ces derniers émettent des revendications portant sur leurs conditions de travail.

Seule une poignée, liée à la CFDT et au PSU, remet radicalement en cause la structure même de l'entre­ prise au travers du thème de l'autogestion.

Les grèves se propagent du monde ouvrier à la fonction publique (poste, transports en commun, ORTF).Au total, on recense neuf millions de grévistes.

La France est para­ lysée.

L'essence manque, la télévision ne diffuse plus de programmes, les transports en commun ne circulent plus.

Les uns redoutent, les autres espèrent, le déclenchement d'une révolution.

Le 24 mai 1968, le général de Gaulle propose un référendum sur la participation.

Son annonce suscite l'indifférence tandis que les émeutes reprennent de plus belle dans la capitale et s'étendent aux grandes villes de province.

Le 27 mai, Georges Pompidou négocie avec les syndicats patronaux et ouvriers les accords de Grenelle.

Les ouvriers obtiennent des hausses de salaires, une réduction du temps de travail, la reconnaissance du droit syndical au sein de l'entreprise.

Le gouvernement cherche ainsi à dissocier les syndi­ cats classiques comme la CGT, des syndicats plus contestataires à l'exemple de la CFDT.

Mais la base ouvrière rejette les accords de Grenelle.

Le même jour, les représentants de la gauche (à l'exception du parti communiste) se réunissent au stade Charléty.

Pierre Mendès France et François Mitterrand y sont applaudis.

Le lendemain, François Mitterrand, constatant la vacance du pouvoir, s'annonce prêt à consti­ tuer un gouvernement provisoire dont Mendès France serait le Premier ministre, lui-même se réservant le poste de président de la République.

Le 29 mai, les événements semblent lui donner raison.

On apprend que le président a disparu.

Pompidou lui-même a été laissé dans l'ignorance de la destination du général de Gaulle.

On le dit en fuite à l'étranger ou retiré dans sa demeure de Colombey.

En fait, de Gaulle s'est rendu à Baden-Baden en Allemagne, rendre visite au général Massu.

Le voyage du général a fait l'objet d'une âpre controverse.

Selon les uns, de Gaulle, désorienté, découragé, aurait cherché un soutien moral auprès de son ami Massu.

Selon une version beaucoup moins romanesque, de Gaulle aurait voulu s'assurer du soutien de l'armée dans l'hypothèse d'une guerre civile.

Aux yeux de ses détracteurs, le Général aurait agi de façon absolument machiavélique.

En disparaissant, le président aurait voulu confronter les Français à la perspective d'un vide absolu du pouvoir, susceptible de déboucher sur le chaos et l'anarchie.

Quoi qu'il en soit, de Gaulle réapparaît le 30 mai.

Revigoré, il fait savoir qu'il ne démissionnera pas et annonce qu'il dissout l'Assemblée nationale afin que la crise puisse être résolue par le suffrage universel.

Tous les partis politiques acceptent le verdict des urnes.

Pendant ce temps, sur les Champs­ Elysées, se déroule une gigantesque manifestation de soutien au régime gaulliste, laquelle rassemble un million de personnes.. »

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