MAI 68
Publié le 09/04/2012
Extrait du document
«
Parti du milieu étudiant, la contestation gagne le monde ouvrier dans
son ensemble.
De nouvelles grèves éclatent sans mot d'ordre syndical.
Elles s'accompagnent souvent d'occupations d'usines.
Ces grèves spon
tanées sont essentiellement
le fait de jeunes ouvriers issus du monde
rural, sans attache syndicale.
Ces derniers émettent des revendications
portant sur leurs conditions de travail.
Seule une poignée, liée à
la CFDT
et au PSU, remet radicalement en cause la structure même de l'entre
prise
au travers du thème de l'autogestion.
Les grèves se propagent du
monde ouvrier à la fonction publique (poste, transports en commun,
ORTF).Au total, on recense neuf millions de grévistes.
La France est para
lysée.
L'essence manque,
la télévision ne diffuse plus de programmes, les
transports en commun ne circulent plus.
Les uns redoutent, les autres
espèrent,
le déclenchement d'une révolution.
Le 24 mai 1968, le général
de Gaulle propose
un référendum sur la participation.
Son annonce
suscite l'indifférence tandis que les émeutes reprennent de plus belle
dans
la capitale et s'étendent aux grandes villes de province.
Le 27 mai,
Georges Pompidou négocie avec les syndicats patronaux et ouvriers les
accords de Grenelle.
Les ouvriers obtiennent des hausses de salaires, une
réduction
du temps de travail, la reconnaissance du droit syndical au
sein de l'entreprise.
Le gouvernement cherche ainsi à dissocier les syndi
cats classiques comme
la CGT, des syndicats plus contestataires à
l'exemple de
la CFDT.
Mais la base ouvrière rejette les accords de
Grenelle.
Le même jour, les représentants de la gauche (à l'exception du
parti communiste) se réunissent au stade Charléty.
Pierre Mendès
France
et François Mitterrand y sont applaudis.
Le lendemain, François
Mitterrand, constatant
la vacance du pouvoir, s'annonce prêt à consti
tuer
un gouvernement provisoire dont Mendès France serait le Premier
ministre, lui-même se réservant
le poste de président de la République.
Le 29 mai, les événements semblent lui donner raison.
On apprend que
le président a disparu.
Pompidou lui-même a été laissé dans l'ignorance
de
la destination du général de Gaulle.
On le dit en fuite à l'étranger ou
retiré dans sa demeure de
Colombey.
En fait, de Gaulle s'est rendu à
Baden-Baden en Allemagne, rendre visite au général Massu.
Le voyage du
général a fait l'objet d'une âpre controverse.
Selon les uns, de Gaulle,
désorienté, découragé, aurait cherché
un soutien moral auprès de son
ami Massu.
Selon une version beaucoup moins romanesque, de Gaulle
aurait voulu s'assurer du soutien de l'armée dans l'hypothèse d'une
guerre
civile.
Aux yeux de ses détracteurs, le Général aurait agi de façon
absolument machiavélique.
En disparaissant, le président aurait voulu
confronter les Français à
la perspective d'un vide absolu du pouvoir,
susceptible de déboucher sur
le chaos et l'anarchie.
Quoi qu'il en soit, de
Gaulle réapparaît
le 30 mai.
Revigoré, il fait savoir qu'il ne démissionnera
pas
et annonce qu'il dissout l'Assemblée nationale afin que la crise
puisse être résolue par
le suffrage universel.
Tous les partis politiques
acceptent le verdict des urnes.
Pendant ce temps, sur les Champs
Elysées, se déroule une gigantesque manifestation de soutien au régime
gaulliste, laquelle rassemble
un million de personnes..
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Liens utiles
- C. E. 28 mai 1954, BAREL, Rec. 308 concl. Letourneur
- C.E. 5 mai 1976, SOCIÉTÉ D'AMÉNAGEMENT FONCIER. ET D'ÉTABLISSEMENT RURAL D'AUVERGNE ET MINISTRE DE L'AGRICULTURE C. BERNETTE, Rec. 232
- C. E. 28 mai 1971, MINISTRE DE L'ÉQUIPEMENT ET DU LOGEMENT C. FÉDÉRATION DE DÉFENSE DES PERSONNES CONCERNÉES PAR LE PROJET ACTUELLEMENT DÉNOMMÉ «VILLENOUVELLE EST», Rec. 409, concl. Braibant.
- C. E. 13 mai 1938, CAISSE PRIMAIRE « AIDE ET PROTECTION», Rec. 417
- C.E. 19 mai 1933, BENJAMIN, Rec. 541