Mahmoûd le Ghaznévide (Histoire)
Publié le 22/02/2012
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(Iraniens, Turcs, Afghans, Indiens), et le prestige de la guerre sainte, joint à la perspective d'un riche butin, luiamenait bien des concours spontanés.
Quand il eut réduit à sa merci l'ensemble du Pendjab, il étendit son champd'action au bassin supérieur du Gange et de la Jumna, poussant jusqu'à Kâlindjar, qu'il atteignit en 1022.
En 1025-1026, il fit un raid lointain et audacieux jusqu'au golfe de Cambay, sur la côte Ouest, s'emparant de Somnâth, dont ilpilla le grand temple et démolit les "idoles", massacrant, dit-on, cinquante mille de leurs dévots, et ramenant desjoyaux innombrables.
Enfin, en 1027, il arma une flotte fluviale de quatorze cents bateaux pourvus de rostres de fer(innovation pour l'Inde) et anéantit celle, beaucoup plus nombreuse mais moins bien équipée, que les Djâts de larégion de Moultan lui opposèrent sur l'Indus.
Les Djâts furent massacrés, ou emmenés comme esclaves.
Entre deux campagnes indiennes, Mahmoûd avait eu souvent à intervenir militairement contre divers rivauxmusulmans : en 1002, il battit et captura Halaf, seigneur du Séistan, dont il annexa finalement le domaine en 1005 ;en 1008, il défit, sur l'Amou-Darya, une redoutable coalition de princes karakhanides, animée par son propre beau-père Nasr ben Ali, qui avait profité du départ de son gendre en Inde pour envahir le Nord de ses États ; en 1011, leGhaznévide dut réduire les montagnards afghans de Ghoûr (futurs conquérants de Ghazna, et fondateurs, au XIIesiècle, de la dynastie des Ghoûrides) ; en 1025, il s'empara du chef seldjoukide Arslan Yabghou, qu'il déporta en Inde; en 1029, il fit la guerre aux Bouyides iraniens, prenant Reiy, Ispahan, et Qazvin.
C'est au retour de cette dernière campagne qu'il tomba malade, de phtisie selon certains chroniqueurs, de malariaselon d'autres.
Jusqu'au dernier moment, il refusa de s'aliter.
Il expira à Ghazna le 30 avril 1030, dans sa soixante etunième année ("soixante-troisième" selon le compte en années de douze lunes islamiques), désignant comme héritierson fils Mohammed (bientôt détrôné par son aîné Mas'oûd).
La dynastie fondée par Sèbuk-Tègin et illustrée par Mahmoûd le Ghaznévide ne devait pas conserver toute sapuissance après la mort de ce dernier, les Turcs seldjoukides s'emparant bientôt de ses possessions d'Iran et duKhorassan.
Mais Mahmoûd avait lancé l'Islam à l'assaut de l'Inde, et ce mouvement d'une grande importancehistorique devait lui survivre, avec les Ghoûrides afghans ou les Grands-Mogols turquifiés, pour aboutir, de nos jours,à l'État islamique du Pakistan.
Dans le domaine des lettres et des arts, Mahmoûd joua d'autre part un rôle important : grand bâtisseur etprotecteur des écrivains (en arabe et en persan), il prolongea la renaissance persane des Samanides ; c'est à luique Ferdowsî (Firdousi), le grand poète épique de l'Iran, dédia son Livre des Rois ; c'est lui, aussi, qui soutint legrand savant, presque universel, que fut Al-Bîroûnî.
S'il a laissé, non sans raison, aux Hindous le souvenir d'unravageur féroce, il est plus volontiers évoqué par les musulmans, selon leur tempérament, comme un intrépidepaladin de la foi, ou comme un esthète présidant à des banquets littéraires et poétiques, que rehaussaient de leurbeauté ses éphèbes-échansons....
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