Devoir de Philosophie

Madame Royale épouse le duc d'Angoulême

Publié le 30/08/2013

Extrait du document

 

 

Madame Royale.

Le charme et la spontanéité

de la fille de Louis XVI

ravirent Louis XVIII,

qui la donna en mariage à

son neveu et héritier Louis

Antoine de Bourbon.

Roi en exil et sans héritier direct, Louis XVIII forme le dessein d'unir son neveu et sa 

 

nièce afin d'assurer l'avenir de la dynastie des Bourbons. C'est ainsi que le 10 juin 1799, au château de Mitau, en Courlande, Marie-Thérèse Charlotte de France, fille aînée et 

 

seule survivante des enfants de Louis XVI, va épouser son cousin germain, Louis

Antoine de Bourbon, duc d'Angoulême et fils aîné du comte d'Artois, le futur Charles X.

P

remier enfant de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Marie-Thérèse Charlotte de France, dite Madame Royale, est née le 19 décembre 1778. En août 1792, elle a été incarcé¬rée à la prison du Temple avec ses parents et son jeune frère, le futur Louis XVII. En janvier 1793, son père a été décapité ; en octobre suivant, sa mère a subi le même sort dramatique ; puis, en juin 1795, son cadet est mort à son tour. Depuis lors, la jeune princesse a passé de longs mois dans la solitude et la tristesse. 

« révolutionnaire, réclamer pour elle le duché de Lorraine.

Mais, dans son cœur, la fille de Louis XVI se sent profondément fran­ çaise et a préféré s'en remettre à son oncle paternel, le comte de Provence, qui s'est procla­ mé roi de France sous le nom de Louis XVIII en juin 1 795.

Louis XVIII tient à ce que sa nièce épouse son neveu, Louis Antoine de Bourbon, duc d'An· goulême et fils aîné du comte d'Artois, le futur Charles X.

N'ayant pas d'enfant, le roi considère son neveu comme le dauphin légitime, comme celui qui peut assurer la pérennité de la dynastie des Bourbons et sauver la Couronne en danger.

Depuis le château de Mitau, en Courlande, région de l'actuelle Lettonie, mis à sa disposition par le tsar Paul 1er, il a persuadé François Il, avec l'appui de la future mariée, de consentir à ce mariage.

Le 4 mai 1799, Madame Royale quitte Vienne pour Mitau, où, le 3 juin, elle retrouve son cou­ sin germain qu'elle n'a pas revu depuis 1 789 et les temps heu­ reux de leur enfance à Versail­ les.

En cette chaude fin de ma­ tinée, Marie-Thérèse, vingt ans, et Louis Antoine, vingt-trois ans, renouent timidement.

La fiancée est chaleureusement accueillie par la famille royale, par la petite Cour qui s'est for­ mée autour de Louis XVIII et par cent gardes royaux qui lui font une haie d'honneur enthou­ siaste.

Son oncle a veillé avec soin à l'aménagement de son appartement, où il a eu la déli­ cate attention de faire installer un clavecin, spécialement com­ mandé à Londres, des livres, des métiers à broder, un cabi­ net chinois.

Perles et fleurs de lys Louis XVIII a décidé de hâter les noces.

Il ne cache pas que ses raisons ne sont pas entière- UN COUPLE UNI PAR L'AMITIÉ Après leur mariage, Marie­ Thérèse et Louis Antoine se séparent.

Elle reste auprès de Louis XVIII, il part rejoindre l'armée des émigrés du prince de Condé en Autriche.

Ils se retrouvent en mars 180 1 à Varsovie.

Au fil des ans et des exils, les deux cousins vont former un ménage qui restera sans descendance, mais sera uni par une profonde amitié.

Celle que les émigrés appellent « l'orpheline du Temple » accepte courageusement son destin.

Mais elle devient peu à peu moins enjouée et légère, ses tendres yeux bleus se font plus froids.

Elle ressemble de moins en moins à la jeune fille que le comte Axel de Fersen, l'homme qui a aimé sa mère, a croisée à Vienne en 1796, notant avec émotion dans son Journal : « Elle est grande, bien faite ( ...

).

Elle est blonde, elle a de la grâce et de la noblesse.

A ses manières, je reconnus sa mère.

L'impression fut si vive que les larmes me vinrent aux yeux et que mes genoux fléchissaient en descendant les escaliers.

» ment familiales : « Les longs malheurs de ma nièce, son cou­ rage, ses vertus ont rassemblé sur elle un intérêt qui lui a valu un amour de la part des Fran­ çais, et il est essentiel d'en tirer parti et de me l'approprier en la mariant avec mon héritier», admet-il.

Les cérémonies nup­ tiales sont fixées au 10 juin 1799.

Marie-Thèrèse, charmante dans sa robe d'argent brodée de per­ les, fait une bien jolie mariée.

Dans la grande salle du châ­ teau-de Mitau, décorée pour la J circonstance de fleurs de lys, emblème de la monarchie fran­ çaise, elle donne son consente­ ment en adressant un lumineux sourire à son époux, dont le physique ingrat est compensé par une infinie gentillesse.

Le jeune couple· est béni par le cardinal-évêque · Louis-Joseph de Montmorency-Laval, sous le regard attendri du roi et de la reine Marie-Josèphe de Savoie.

Après signature par les té­ moins, le contrat de mariage est adressé par courrier spécial au tsar Paul 1"' et à l'empereur François Il, qui, en retour, enver· ront l'un comme l'autre un somptueux collier de diamants à la mariée.

Le repas de noces qui suit les cérémonies se déroule en fa­ mille dans une atmosphère joyeuse, animé par la gaieté de Marie-Thérèse, qui fait oublier la réserve timide de Louis Antoine.

Louis XVIII est ravi et charmé par la grâce et la spon­ tanéité chaleureuse de sa nièce : « Non seulement elle dit des choses obligeantes à tout le monde, mais elle dit à chacun ce qu'il convient de faire», écrit-il à son frère le comte d'Artois, père du marié, qui n'a pu assister à l'événement.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles