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Madame de Maintenon fonde la maison d'éducation de Saint-Cyr

Publié le 28/08/2013

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maintenon

La Maison de Saint-Cyr est le grand oeuvre de madame de Maintenon : elle y règne en maîtresse, établit elle-même les règlements et veille à leur application. Elle inspecte classes et récréations, participe activement à la vie de l'institution, partage les temps de prière, parfois les dîners au réfectoire, qu'elle dit « préférables au banquet royal «. Elle organise tout, depuis la répartition des enfants en quatre classes selon leur âge jusqu'à la couleur des rubans (rouge pour les moins de dix ans, vert de onze à treize ans, jaune de quatorze à seize ans, bleu de dix-sept à vingt ans), qui permet de distinguer les élèves de chaque niveau. Elle sélectionne les « dames « chargées de l'enseignement, définit le programme éducatif, décide de l'emploi du temps et des menus.

maintenon

« financiers de la petite noblesse d'épée .

Il a présidé à l'ouvertu­ re, en septembre 1674, de l'hô­ tel des Invalides, destiné aux officiers âgés, dont les fils sont accueillis dans les régiments de cadets.

Il approuve pleine­ ment le projet d'une maison royale pour l'éducation gratuite des jeunes filles.

Enthousiaste, le roi ne lésine pas sur le financement et, en moins d'un an, fait élever par l'architecte Jules Hardouin­ Mansart un ensemble de bâti- UNE ÉCOLE MODERNE Madame de Maintenon a en horreur les écervelées avec « leur habillement insensé et immodeste, leur tabac, leur vin, leur gourmandise, leur grossièreté, leur paresse ».

Elle veut former de vraies dames : « j'aime les femmes modestes, sobres, gaies, capables de sérieux et de badinage, polies, railleuses d'une raillerie qui enferme une louange, dont le cœur soit bon et la conversation éveillée.

» Elle fait de Saint-Cyr une école aux principes très modernes, ouverte sur la vie, qui forme ses pensionnaires à devenir de bonnes épouses et mères, mais leur apprend aussi à tenir un salon avec esprit, grâce et distinction.

Les trente-six dames chargées de l'éducation sont certes célibataires, mais on ne leur demande pas de devenir des nonnes.

Si elles doivent être pieuses, il faut aussi qu'elles soient aptes à vivre dans le monde et à s'y présenter à leur avantage.

Elles n'imposent pas à leurs élèves de contraintes excessives, seulement une discipline raisonnable, librement consentie, et doivent proposer des activités variées, développant l'intelligence de l'esprit et du cœur.

ments au sobre classicisme .

Madame de Maintenon a choi- si un terrain assez proche de Versailles pour pouvoir s'y rendre facilement, et assez vaste pour qu'un grand parc permette aux deux cent cin- g quante pensionnaires prévues, ~ qui vivront là de leur huitième ~ à leur vingtième année, de se E ~ promener à l'aise .

o:i a; Dans la logique de l'époque, 8 une telle maison devrait être ~ un couvent, mais ni le roi ni son épouse n'y sont favorables : le premier parce qu 'il trouve les déjà très nombreux couvents inutiles à l'État , la seconde parce qu'elle a gardé un mau­ vais souvenir de son adoles­ cence chez les ursulines de Niort, qui lui ont fait détester les mesquineries et l'infanti­ lisme de la vie conventuelle.

Une fondatrice omnipotente La Maison de Saint-Cyr est le grand œuvre de madame de Maintenon : elle y règne en maîtresse , établit elle-même les règlements et veille à leur application .

Elle inspecte clas­ ses et récréations, participe activement à la vie de l'institu­ tion, partage les temps de prière, parfois les dîners au réfectoire, qu'elle dit « préfé­ rables au banquet royal ».

Elle organise tout, depuis la répar­ tition des enfants en quatre classes selon leur âge jusqu'à la couleur des rubans (rouge pour les moins de dix ans, vert de onze à treize ans, jaune de quatorze à seize ans, bleu de dix-sept à vingt ans).

qui per­ met de distinguer les élèves de chaque niveau.

Elle sélec­ tionne les « dames » chargées de l'enseignement, définit le programme éducatif, décide de l'emploi du temps et des menus .

Une telle omnipotence ne va pas sans provoquer des heurts.

La marquise bride tellement la directrice, madame de Brinon, que celle-ci se rebelle et que les deux femmes, qui se res­ semblent par leur esprit, leur goût de diriger et de séduire, entrent en rivalité.

Madame de Brinon est trop appréciée pour que madame de Maintenon n'en prenne pas ombrage : en décembre 1688 , par lettre de cachet, elle fait exiler son ancienne amie à l'abbaye de Maubuisson.

Cette dureté s'ex­ plique par le fait que l'épouse du roi, que son mariage secret met dans une position ambi­ guë à la Cour, s'est engagée corps et âme dans son entre­ prise .

Elle va jusqu'à considé­ rer son école comme issue d'un projet divin : «Autant j'aurais tremblé dans le gou­ vernement de Saint-Cyr, s'il avait été fait par moi, autant m'y trouvais-je hardie voyant qu 'il a été fait par la volonté de Dieu, et que cette même volonté m'en a chargée ; aussi puis-je vous dire avec vérité que je le regarde comme le moyen que Dieu m'a donné pour faire mon salut, et que je sacrifierais ma vie avec joie pour qu'il soit glorifié », écrit­ elle .

Très dévote, elle va tenter d'atteindre la perfection et par­ viendra à mettre sur pied un établissement extrêmement original, ouvert et novateur.. »

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