Louise de La Vallière, première maîtresse en titre de Louis XIV
Publié le 26/08/2013
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A peine né, le petit Charles, qui ne vivra que deux ans, est enlevé à sa mère, en pleurs mais consentante. Telle est Louise de La Vallière : pour rien au monde elle ne voudrait déranger ou causer du tort à Louis XIV, son maître absolu. Après Dieu, toutefois, car elle est fort pieuse, et cette situation fausse et impie lui cause de grands tourments. Si bien que, désormais éloignée de la Cour, elle s'étiole en attendant les visites de son royal amant, qui souffre autant qu'elle de cette séparation.
«
Billets doux et
escapades
En juillet 1661, la romance a
mûri,
tel un fruit savoureux de
l'été, au fil de promenades bu
coliques lors des séjours de la
Cour à Fontainebleau, Saint
Germain-en -Laye et Vincen
nes, et des échanges de billets
doux .
Les amoureux s'écrivent
en vers, mais, comme chacun
d 'eux craint
de décevoir l'autre
par la pauvreté de ses rimes ,
ils recourent également aux
services
d'un poète patenté -
i
gnorant que c 'est le même
homme, le marquis Philippe
de Dangeau , qui rédige leur
correspondance croisée pen
dant quelques mois !
Bientôt , balades au clair de lune
et mots parfumés ne suffisent
plus .
Cependant , les amants
ne savent en quel lieu abriter
leurs rencontres intimes .
Lo
gée au Palais-Royal avec les
autres filles
d'honneur de la
duchesse
d'Orléans , Louise ne
peut pas recevoir le roi.
De son
côté, celui-ci
ne peut se per
mettre de l'accueillir ouverte
ment dans ses appartements.
Marié depuis un an à peine
avec Marie-Thérèse d'Autriche,
il craint le scandale .
Ainsi que
le vertueux courroux d'Anne
d'Autriche, cette mère chérie à
qui il ne veut pas déplaire .
Heureusement, François de
Beauvillier, duc de Saint
Aignan et premier gentilhom
me de la Chambre du roi, lui
offre son amicale complicité ...
et sa mansarde, sous les com
bles ! Parfois les tourtereaux
parviennent à s'échapper de la
Cour, sous
prétexte de traquer
le gibier près de Versailles.
Ces escapades les
conduisent
dans ce qui n'est encore que le
pavillon de chasse de Louis
XIII ,
dont Louis XIV est en train
de faire aménager les jardins
et qu'il rêve de transformer en
un
somptueux palais .
Un secret mal gardé
Mais le secret des amours du
roi ne saurait résister aux com
mères de la Cour.
Sa liaison
avec Louise devient bientôt le
centre des conversations .
La
reine mère est mise au cou
rant, puis la reine.
Après les dé
luges de reproches et de lar
mes de rigueur, Louis XIV finit
par n'en faire qu'à sa tête : il
exhibe sa favorite au lieu de la
cacher.
Mais au printemps
166 3, Louise est enceinte et il
fait machine arrière .
Lorsque
sa grossesse est évidente, la
jeune fille quitte le service de
Madame pour le palais Brion,
une annexe du Palais-Royal
que le roi a achetée et fait
UNE APOTHÉOSE ENCHANTÉE
C'est Louise, future duchesse de La Vallière, qui a partieUement
inspiré à Louis XIV les splendeurs de Versailles.
Son ombre
gracieuse plane sur les jardins dessinés par André Le Nôtre.
En mai 1664 , le roi marque la spectaculaire rentrée à la Cour de sa
première maîtresse en titre en donnant des fêtes majestueuses.
OfficieUement
dédiés à Anne d'Autriche et Marie-Thérèse d'Autriche,
les
fabuleux « Plaisirs de l'ile enchantée » ont cependant été conçus
à la fois pour illustrer la puissance royale et à l'intention de Louise.
A
cette occasion, la favorite apparaît plus modeste et attirante que jamais.
Logée au château, privilège insigne, elle assiste au souper
aux chandeUes à la table royale, non loin de ceUe où se trouvent la
reine et la reine mère.
Cette dernière a beau s' indigner , suivie par le
clan de dévots, eUe ne peut que se rendre à l'évidence : la plupart
des dames, convaincues de la faveur de Louise, lui font des
amabilités.
Et,
quand eUe a une explication avec son fils, c'est le roi qui lui répond, la priant de ne plus s'opposer à son bon plaisir.
lfZ!H hEDITI ONS ll:m! ATLAS
aménager pour elle.
Tout se
passe
dans une clandestinité
d'un romanesque achevé .
L'in
tendant des Finances, Jean
Baptiste Colbert, organise en
personne l'accouchement et le
placement de l'enfant auprès
des Beauchamp, ses anciens
serviteurs , qui l'élèveront inco
gnito .
Une nuit de novembre
166 3, le chirurgien Boucher est
réveillé par des inconnus qui
lui bandent les yeux et l'em
mènent en carrosse dans une
maison où il accouche , vers
trois heures du matin , une
femme masquée.
A peine né , le petit Charles ,
qui ne vivra que deux ans, est
enlevé à sa mère, en pleurs
mais consentante.
Telle est
Louise de La Vallière : pour
rien au monde elle ne voudrait
déranger ou causer du tort à
Louis XIV, son maître absolu .
Après Dieu, toutefois, car elle
est fort pieuse, et cette situa
tion fausse et impie lui cause
de grands tourments .
Si bien
que , désormais éloignée de la
Cour,
elle s'étiole en attendant
les visites de son royal amant ,
qui souffre autant qu'elle de
cette séparation ..
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