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Louis XIV : un traité pour un mariage

Publié le 19/09/2018

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Le tort de la pauvre Marie-Thérèse : être venue au monde en des temps où l'on mariait les princesses en gage de paix. Menant une existence effacée à Versailles, la reine se désintéresse de la politique. Pourtant son mariage avec le Roi-Soleil va influer sur la diplomatie européenne pendant plusieurs décennies. S'il scelle la paix retrouvée entre les deux vieilles monarchies, il est à l'origine de nouveaux conflits.

1657. Louis XIV a dix-neuf ans. C’est encore un adolescent docile, jeune et beau, sur lequel sa mère Anne d’Autriche exerce son emprise.

 

Tous deux vivent dans l’immense palais du Louvre où Louis a ses propres appartements. D’autres sont restés volontairement vides pour accueillir un jour l’épouse du roi...

Anne pense que le temps est venu pour son fils Louis de trouver une épouse. Certes il n'est pas sans connaître quelques amours ancillaires. La dernière élue de son cœur n’est autre qu’Olympe Mancini, la nièce du cardinal Mazarin (le premier homme du gouvernement). Anne fait tout ce qui est en son pouvoir pour l’en éloigner.

 

Un mariage politique

 

Ce qu’il faut à Louis, c’est une alliance à la hauteur des ambitions de sa mère, à la hauteur de son rang et si possible, capable de mettre fin au conflit avec l’Espagne. Pour Anne, le choix est fait : ce sera l'infante Marie-Thérèse, fille de Philippe IV d’Espagne. Bien sûr, il s'agit d’un mariage consanguin. Mais à l’époque, cela ne dérange personne. Le problème est

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« L'ÎLE AUX FAISANS C'est sur l'île aux Faisans, rebaptisée depuis l'événement île de la Conférence, qu 'est signé en 1659, après de longues semaines de négociations entre le cardinal Mazarin et Don Luis de Haro, le traité mettant fin à la guerre de succession entre la France et l'Espagne.

L'étroite bande de terre est située à l'embouchure de la Bidassoa, non loin d'Hendaye.

Ce n'est pas la première fois que cette langue de terre sablonneuse sert de lieu de rencontre entre les deux pays.

En 1469, Louis XI et Henri IV de Castille s'y rencontrent .

C'est là également que François 1 •', fait prisonnier en Italie, est échangé contre ses deux fils qui le remplacent comme otages.

De nombreux mariages sont conclus sur cette île, érigée en zone neutre.

En 1615 s'y croisent Isabelle, fille d'Henri IV promise à Philippe IV d'Espagne , et Anne, sœur du même Philippe IV et qui doit être mariée au futur Louis XIII .

En ce même lieu, dans un pavillon décoré par Vélasquez peu avant sa mort, est conclue, dans la foulée du traité des Pyrénées, la promesse de mariage entre Louis XIV et Marie-Thérèse .

Un contrat qui prévoit, contre une somme trébu­ chante, que la France renonce à ses droits sur le trône d'Espagne.

C'était compter sans la lon ­ gévité de Louis XIV qui, quarante et un ans après l'événement, verra le duc d'Anjou, son petit-fils partir pour Saint-Jean-de-Luz puis Madrid où il installera les Bourbons sur le trône d'Espagne.

Marguerite de Savoie (ce qui ne serait pas pour déplaire complètement au jeune roi, qui la trouve plutôt séduisan­ te ...

).

Philippe IV apprenant la nouvelle et comprenant qu 'il est à deux doigts de passer à côté d'une alliance avantageu­ se, fait volte-face et décide en toute hâte d'accélerer le pro­ cessus de paix .

Il envoie sur- le­ champ un messager à Mazarin pour lui faire part de ses réso­ lutions : il accepte la paix et offre dans la foulée sa fille au jeune roi.

Adieu Marguerite de Savoie (qui deviendra la duchesse de Parme ...

) ! Bienvenue à l'infante ! Louis, de son côté, manifeste moins d 'enthousiasme .

En effet, tan­ dis que Mazarin négociait l'al­ liance avec l'infante espagnole, il s' éprenait de la charmante Marie Mancini, avec laquelle il partage la plupart de ses jour­ nées.

Il est prêt à l'épouser.

Anne , un e fois encore , inter­ vient pour « ramener son fils à la raison » ...

fiD1111ED ITIONS llilllll ATLAS Le traité Pendant trois mois, Mazarin consacre son temps à négocier avec son homologue espagnol , Don Luis de Haro.

Les pour­ parlers se tiennent sur l'î le aux Faisans , à mi-chemin entre la France et l 'Espagne .

La dot est fixée à 500 000 livres...

une somme dont Mazarin sait que l'Espagne n' est pas en mesure de s'acquitter .

Un bon point marqué par le cardinal qui lais ­ se ainsi la porte ouverte à des négociations ultérieures...

La paix, dite paix des Pyrénées , est signée le 7 novembre 1659 .

Mais il faudra encore attendre sept mois pour sceller les alliances.

Louis XIV épousera solennellement l'infante Ma­ rie-Thérèse le 9 juin 1660 en l 'église de Saint-Jean-de-Luz.. »

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