Louis XIII laisse décapiter son dernier favori, Cinq-Mars
Publié le 26/08/2013
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Le pacte signé avec le diable espagnol est une preuve suffisamment accablante. Le fielleux Laubardémont se contente d'employer un vieux truc policier. A De Thou il affirme que Cinq-Mars a tout avoué. A Cinq-Mars que son confident de Thou, bourrelé de remords a tout révélé. L'affaire est menée en secret, car Richelieu n'est pas sûr du roi. Quand les juges déclarent Cinq-Mars et son ami coupables de haute-trahison, donc de lèse-majesté, le roi ne peut plus sauver son favori. L'Europe, en fanfare, est informée du crime. Lyon aura la joie douteuse du massacre légal, le 12 septembre 1642.

«
VINGT ÉCUS POUR LE BOURREAU
Les voleurs sont pendus,
les assassins sont roués,
les hérétiques sont brûlés,
les nobles sont décapités à l'épée.
C'est le dernier
privilège d'un seigneur condamné .
Lyon possède
l'épée mais le bourreau
obtient le droit de ne pas
l'utiliser .
Le juge lui accorde
l'instrument de son métier,
un
tranchet doté d'un long
manche.
Il lui accorde également de ne pas utiliser
le billot habituel, mais un
billot
de boucher , trop large , que le condamné doit
donc étreindre des deux bras, ce qui est très
inconfortable lorsqu'on
est à genoux.
Le salaire prévu est payé à
l'avance : vingt écus , et les
vêtements des condamnés en prime.
C'est une bonne
affaire parce que Cinq-Mars
et De Thou veulent mourir
en grande tenue , en
pourpoint brodé d'or.
Après l'exécution, le maladroit
descend les deux corps qu 'il
dénude rapidement , puis il
remonte chercher les deux têtes qui sont confiées à un
ami de De Thou.
La tête de
Cinq-Ma ~~ ayant rebondi dans la foule, un badaud
l'avait renvoyée au bour -
reau.
Ce tortionnaire , dont l'histoire n'a même pas
retenu le nom, s'enfuit alors sous les huées de la foule pour disparaître à jamais.
degré de complaisance qu'a
manifesté Louis XIII.
A-t-il
donné son accord pour élimi
ner« l'éminence rouge » qui
tient le royaume à bout de
bras ? Informé , Richelieu agit
le premier.
Il lui a suffi, pour
comprendre ce qui se trame,
de faire espionner Gaston,
Cinq-Mars et principalement
son jeune ami juriste De Thou
qui se vante un peu trop fort
de tout connaître et de s'en réjouir.
Pas pour longtemps,
car
les espions de Richelieu
ont intercepté les messages
de Fontrailles et récupéré
l'acte de trahison signé.
Le
cardinal fait alors agir des ma
gistrats à sa dévotion , mené
par le plus célèbre d'e ntre
eux, Laubardémont.
Pas be
soin d'inventer dan s l'a ffaire
Cinq-Mars ni d'a rracher des
aveux sous la torture .
Le pac
te sig né avec le diable espa
gnol est une preuve suffisam
ment accablante .
Le fielleux
Laubardémont se contente
d 'employer un vieux truc poli
cier .
A De Thou il affirme que
Cinq-Mars a tout avoué .
A
Cinq-Mars que son confide nt
de Thou, bourrelé de remords
a tout révélé .
L'a ffaire est
menée en secret, car Riche-
1
ieu n'est pas sûr du roi.
Quand les juges déclarent
Cinq-Mars et son ami cou
pables de haute-trahison ,
donc de lèse -majesté, le roi
ne peut plus sauver son favo
ri .
L ' Europe, en fanfare , est in
formée du crime.
Lyon aura la
joie douteuse du massacre lé
gal,
le 12 septembre 1642 .
lftB'l hEDITIONS ~ ATLAS
Le bourreau est un
boucher de village
Pour l'exécution en place pu
blique, Richelieu accorde aux
deux condamnés un carosse
au
lieu du tombereau d'infa
mie .
Lyon n'ayant pas de bour
reau traditionnel, il a fallu re
cruter un boucher de village
qui ne sait pas se serv ir d'une
épée.
C'est donc au couperet
que les deux amis seront dé
pêchés .
Pour ne pas être
souil lé par le contact d'un ma
nant.
Cinq-Mars se coupe lui
même les cheveux.
Pour ne
pas voir l'agonie de son ami,
De Thou se fait bander les
yeux.
Pour l 'un comme pour
l'autre, le boucher, rate son
coup .
La tête n'est pas déta
chée complètement du corps
et l'officiant doit terminer son
lugubre travail en sciant les
chairs avec le tranchant de son
couperet.
L'ambassadeur vé
nitien Giustiniani qui décrit la
scène atroce
termine son cour
rier par cette phrase terrible :
« On n'a pas trouvé le texte
authentique du traité.
» On ne
le trouvera jamais .
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2 _g "-.
»
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