Louis XIII: L'« affaire Barbin »
Publié le 25/08/2013
Extrait du document
Début avril 1618, le favori déclenche l'« affaire Barbin « en annonçant à Louis XIII qu'il a « découvert « une correspondance échangée entre Marie de Médicis et son ancien intendant. Comme il l'a espéré, le roi, déjà fort soupçonneux à l'égard de sa mère, croit tenir la preuve d'une conspiration ourdie contre son autorité. Fort en colère, il ordonne que les « coupables « soient sévèrement châtiés.
Bien qu'il ne soit nullement impliqué, l'évêque de Luçon, le futur cardinal de Richelieu, est exilé en Avignon. Quant à Claude Barbin, il est déféré devant un tribunal. Lors de son procès, l'affaire est démesurément grossie. Comme pour celui de Leonora Galigaï, les ju ges subissent d'énormes pressions. Ils refusent cependant de prononcer un verdict de mort et, le 30 août, se contentent d'une condamnation au bannissement perpétuel pour crime de lèse-majesté.
«
correspondre avec l'exté rieur ,
y
compris avec la reine mère.
Avant
d'arriver à destination,
ses lettres et celles de ses cor
respondants passent par le
secrétariat de Luynes, où elles
sont ouvertes, lues et soigneu
sement recopiées.
Leur conte
nu,
des plus anodins, n'aborde
aucunement les questions de
politique.
Mais le roi ne sait
pas
que cet échange épistolaire
a
été autorisé et, si nécessaire,
Luynes
compte bien en tirer
parti le moment venu ...
Le favori
de Louis XIII est hos
tile au retour à la Cour de Ma
rie
de Médicis, car il entend
jouir pleinement de son nou
veau pouvoir.
Mais,
au prin
temps 1618, les grands recom
mencent à s'agiter.
Moins d'un
an après la mort de Concini, ils
constatent avec dépit que , de
puis la disparition du ministre
qu'ils haïssaient tant, ils sont
toujours tenus à l'écart de la
conduite des affaires du royau
me.
S'estimant lésés, ils se
tournent vers Marie de Médi
cis.
Oubliés les silences, voire
les quolibets, qui ont accom
pagné son
départ pour Blois :
BARBIN, « CRÉATURE » DES CONCINI
Courtier de banque, puis procureur du roi à Melun, Claude Barbin doit son ascension à Leonora Galigaï, la favorite de
Marie de Médicis.
C'est grâce à son soutien qu'il accède à la charge d'intendant de la Maison de la reine mère.
Avec le
magistrat Claude Mangot, président du parlement de
Bordeaux, et l'évêque de Luçon, le futur cardinal de Richelieu,
-qui le décrit comme un « homme courageux et aux mains
nettes » -, il devient vite l'un des fidèles de la souveraine.
Particulièrement proche de Concino Concini, il entre au Conseil et, en novembre 1616, est nommé contrôleur général
des Finances.
« Tant par son titre de contrôleur général que
par la faveur de Concini, il a le maniement de toutes les
finances du royaume .
D'aspect rigide et dur, il est détesté
autant à cause de sa puissance que parce qu 'il la tient de
celui qui est haï de tout le monde », remarque à son propos le nonce à Paris du pape Paul V.
Si bien que la chute de Concini
ne pouvait que mettre un terme à sa carrière.
désormais, on déplore la sévé
rité
du sort qui lui est réservé,
on
estime même souhaitable
son retour à Paris ! Monsieur
de Luyne s - dont le beau
père, le
duc de Montbazon,
est l'un des tenants du mouve
ment en faveur de la reine
mère -prend très au sérieux
ce
retournement de l 'opinion.
Le moment lui semble venu
de refermer le piège tendu à
Barbin .
Le piège se referme
Début avril 1618, le favori dé
clenche I'« affaire Barbin » en
annonçant à
Louis XIII qu'il a
«découvert» une correspon
dance échangée entre Marie
de
Médicis et son ancien inten
dant .
Comme il l'a espéré, le
roi, déjà fort soupçonneux à
l'égard
de sa mère, croit tenir
la preuve d'une conspiration
ourdie contre son autorité.
Fort
en colère,
il ordonne que les
«co upables » soient sévère
ment châtiés .
Bien
qu'il ne soit nullement
impliqué, l'évêque de Luçon,
le
futur cardinal de Richelieu,
est exilé en Avignon.
Quant à
Claude Barbin, il est déféré
devant un tribunal.
Lors de son
procès, l'affaire
est démesuré
ment grossie.
Comme pour ce
lui de Leonora Galigaï, le s ju-
EDI TIONS ATLAS
ges subissent d'énormes pres
sions.
lis refusent cependant
de prononcer un verdict de
mort et, le 30 août, se conten
tent d'une condamnation au
bannissement perpétuel pour
crime de lèse-majesté.
Fait extraordinaire, Louis
XIII
commue le bannissement en
peine de prison à perpétuité,
dans les conditions les plus
rudes.
Cette mesure - prise à
l '
instigation de Luynes ? - est
si contraire aux usages qu'elle
divise le Gouvernement.
Cer
tains ministres, tel le prési
dent Jeannin, prêchent pour
moins de sévérité à l'égard de
Barbin et, en l'occurrence, par
personne interposée, envers
Marie de Médicis .
Finalement,
le premier juge
ment est rétabli.
A la fin de
l'année 1619, la reine mère
parvient à obtenir la libération
de Barbin, qui est aussitôt
expulsé du royaume.
Réfugié
en
Franche-Comté, malade et
sans argent, il demande en
vain
l'aide de Richelieu, qui a
été son bras droit et son ami.
Pour ne pas avoir répondu à
ses
appels au secours, le cardi
nal
éprouvera-t-il du remord ?
C'est possible, car dans son
testament il inscrira un legs
d'un montant de trente mille
livres destiné au baron de La
Broye, l' héritier de Barbin .
"'
"' u a_ ~
5 !< "' z 0 ;::: Ci ""' Q X ~
" u ...._~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ".
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Louis XIII et l'« affaire de Béarn »
- LE XVIIe SIÈCLE - LOUIS XIII
- ESSAI SUR LES MœURS ET L’ESPRIT DES NATIONS et sur les principaux faits de l’histoire depuis Charlemagne jusqu’à Louis XIII
- ESSAI SUR LES MœURS ET L’ESPRIT DES NATIONS et sur les principaux faits de l’histoire depuis Charlemagne jusqu’à Louis XIII.
- Louis XIII roi de France, couronné par la Victoire Philippe de Champaigne