Louis XIII et le « Ballet de la délivrance de Renaud »
Publié le 19/09/2018
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DES BALLETS A LA GLOIRE DU ROI
A partir de 1635, les ballets, concoctés alors par le cardinal de Richelieu, font appel à l'histoire contemporaine pour glorifier le roi. Cette année-là, la mise à l'eau d'une flotte imposante est célébrée par Le Ballet de la Marine, où Sa Majesté est représentée sous les traits de Neptune et dans lequel les ambassadeurs de tous les continents chantent l'éblouissement de leurs souverains devant les « merveilles du plus grand monarque du monde ». Dans les ballets suivants, les errances qui ont précédé l’avènement de Louis XIII sont fréquemment rappelées afin de mettre en valeur l'ordre rétabli. La naissance du dauphin, le futur Louis XIV, qui vient parachever cette harmonie retrouvée, est fêtée en 1639 par Le Ballet de la félicité. La contribution de Richelieu s'achève avec Le Ballet de la prospérité des armes de la France, donné en 1641. Cette œuvre mêle les fables mythologiques aux faits historiques récents, dont elle souligne ainsi la grandeur.
En 1643, Pujet de La Serre rend un hommage posthume au roi et au cardinal avec Le Ballet dansé en l’honneur du roi sur le sujet de ses triomphes. Inauguré par Le Ballet de Renaud, le culte du souverain à travers le ballet de cour est désormais bien établi et se perpétuera sous Louis XIV.
C’est par le biais du « Ballet de la délivrance de Renaud » que le jeune Louis XIII va manifester son impatience et sa volonté de prendre le pouvoir en son royaume troublé. Donné dans la nuit du 29 au 30 janvier 1617, ce spectacle d'une splendeur inouïe, jamais atteinte jusque-là, chante le triomphe de Sa Majesté et inaugure une série de ballets de cour célébrant sa gloire.

«
Renaud alangui chante son
amour pour Armide.
Mais la
représentation de sa concu
piscence lui inspirant le plus
profond remords, le héros
détruit le paradis qu'on a
reconstitué autour de lui, et,
dans un décor de ruines
antiques, la raison triomphe
de l'amour.
Les
soldats qui célèbrent la
délivrance de Renaud chan
tent également les louanges
du jeune roi, qui, dans une
mise en scène spectaculaire,
apparaît au sommet d'un
pavillon de toile d'or, tandis
que les grands de sa Cour se
jettent à ses pieds.
« Tous
ensemble parurent à mesure
que ce grand pavillon se tour
na, et comme on a quelquefois
entendu les peuples dévo
tieusement assemblés, s'écrier
unanimement en l'apparition
de quelque miracle, on ouït
toute l'assemblée donner des
applaudissements», note Du
rand dans son compte rendu.
Une mise en scène
spectaculaire
La magnificence du spectacle,
qui dépasse celle de tous les
ballets passés , est destinée à
souligner aux yeux de tous la
grandeur royale.
La mise en
scène, d'une complexité iné
dite, associe châssis et scènes
o• :g a.
tournantes : la rapidité des
changements de cadre et de
perspective ainsi obtenue
provoque les exclamations
stupéfaites et admiratives de
l'assistance ; tout comme la
splendeur des décors, signés
Francini,
et la richesse des cos
tumes, confectionnés dans de
luxueuses étoffes rehaussées
de pierreries éclatantes.
La
musique, orchestrée par Baïf
avec la
contribution décisive
du vieux compositeur Jacques
Mauduit, est solennelle et
interprétée par de très nom
breux musiciens et chanteurs,
ce
qui ajoute encore à l'éclat
de l'ensemble .
La représentation s'achève par
un grandiose ballet , au cours
duquel Louis XIII danse majes
tueusement.
Le livret précise
le sens que doit prendre cette
chorégraphie solennelle : « Tous
ensemble se sentirent de la
puissance
que Sa Majesté eut
alors sur les esprits ; car ceux
qui n'avaie nt point de bonnes
fortunes en acquirent, et ceux
qui en avaient les mirent au
point de ne pouvoir être per
due.
» Il s'agit du triomphe
d'un souverain puissant et gé-
EDITIONS ATLAS
néreux, qui se présente à ses
sujets dans toute sa gloire et
rétablit l'ordre immuable des
choses.
Comme il le fera dans
la réalité quelques mois plus
tard.
DES BALLETS A LA
GLOIRE DU ROI
A partir de 1635, les
ballets, concoctés alors par
le cardinal de Richelieu, font appel à l'histoire
contemporaine pour
glorifier le roi.
Cette année
là, la mise à l'eau d'une
flotte imposante est
célébrée par Le Ballet de la Marine, où Sa Majesté est
représentée sous les traits
de Neptune et dans lequel
les ambassadeurs de tous les continents chantent
l'éblouissement de leurs
souverains devant les
« merveilles du plus grand
monarque du monde ».
Dans les ballets suivants,
les errances qui ont
précédé l'avènement de Louis XIII sont
fréquemment rappelées
afin de mettre en valeur
l'ordre rétabli.
La naissance du dauphin, le futur Louis XIV, qui vient parachever cette harmonie retrouvée, est fêtée en
1639 par Le Ballet de la
félicité.
La contribution de Richelieu s'achève avec Le Ballet de la prospérité des armes de la France, donné
en 1641.
Cette œuvre mêle
les fables mythologiques
aux faits historiques
récents, dont elle souligne
ainsi la grandeur.
En 1643, Pujet de La Serre
rend un hommage
posthume au roi et au
cardinal avec Le Ballet
dansé en l'f10m1eur du roi sur
le su;et de ses triomphes.
Inauguré par Le Ballet
de Renaud, le culte du
souverain à travers le ballet
de cour est désormais
bien établi et se
perpétuera sous Louis XIV.
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