Louis XIII et l'« affaire de Béarn »
Publié le 25/08/2013
Extrait du document
Certains élus forment même le voeu que quiconque ne s'opposera pas à l'union soit déclaré « ennemi du pays «. Le 25 juin, par l'arrêt de Fontainebleau, le Conseil royal décide que tous les biens ayant appartenu à l'église catholique dans le Béam seront rendus, moyennant une indemnisation des protestants sur le domaine du roi. Mais le commissaire chargé de faire exécuter cette décision est en butte à l'hostilité de la population locale et chassé. En octobre 1620, la majorité protestante des États de Béam refuse d'enregistrer l'édit royal dit de « mainlevée « qui rétablit le culte catholique sans la moindre restriction. Louis XIII décide alors d'intervenir.
«
royaume de France ».
Après le
vibrant discours du président
Gabaston , rappelant les« fors »
et coutumes, franchises et pri
vilèges particuliers qui établis
sent la souveraineté du Béarn
et de la Navarre, protestants et
catholiques votent à l'unanimi
té contre le rattachement à la
France .
Certains élus forment
même le vceu que quiconque
ne s'opposera pas à l'union soit
déclaré« ennemi du pays».
Le
25 juin, par l'arrêt de Fontaine
bleau, le Conseil royal décide
que tous les biens ayant appar
tenu à l'église catholique dans
le Béarn seront rendus , moyen
nant une indemnisation des
protestants sur le domaine du
roi.
Mais le commissaire chargé
de faire exécuter cette décision
est en
butte à l'hostilité de la
population locale et chassé .
En
octobre 1620, la majorité pro
testante des États de Béarn
refuse d'enregistrer
l'édit royal
dit de « mainlevée » qui réta
blit le culte catholique sans la
moindre restriction .
Louis XIII
décide alors d'intervenir .
Le
15 octobre 1620 , le roi entre
à Pau à la tête de ses troupes .
Deux jours plus tard,
il prend la
place forte
de Navarreins et fait
célébrer
le culte catholique à
l'église Saint-Martin .
Le 19, il
supprime la milice, rétablit évê
ques et abbés dans l'assem
blée des États et leur accorde
la présidence des séances .
Il
déclare également
le Béarn et
la Navarre unis à la Couronne
de France, crée le parlement
de Pau, qui exercera la justice
et la police en son nom et où
ne siègent
que des conseillers
catholiques .
Le
20, son édit est
approuvé par le Conseil royal.
Les protestants
s '
inquièt ent
Convoqués pour enregistrer
l'édit d'union, les États de
Béarn renvoient la question à
une date ultérieure .
Le 10 juin
1622, ils réclament l'annulation
de la réunion de la vicomté au
royaume .
Car, si le roi promet
que les franchises et coutumes
seront respectées ,
il leur signi
fie aussi clairement la fin de
leur souveraineté en affirmant :
« Nous voulons en outre et
ordonnons que les ordonnan
ces, arrêts et procédures de no
tre cour de Parlement soient
faits et expédiés en langue
française .
»
Alors que le roi a quitté Pau le
7 novembre, les délégués des
Églises réformées réunis à La
Rochelle le mois suivant réaffir
ment leur soutien aux Béarnais .
Les protestants français,
d'au
tant plus inquiets que la paix a
été signée avec l'Espagne, sont
partagés entre extrémistes ,
qui
prônent la résistance et le re-
lfi'.!mE DITI ONS lll;9 ATLAS
« UNE SOUVERAINETÉ ET UN ROYAUME »
Le !"'février 1617, dans un
discours
en béarnais ,
monsieur de Gabaston, ·
président des États de Béarn ,
argumente sur la « non
recevabilité )) de la décision
du Conseil royal
décidant de la
réunion
du Béarn et de la
Navarre à la Couronne
de France.
« Attendu que les
"fors" sont la loi fondamentale
et le pacte contractuel du
souverain avec les habitants du pays dont il doit jurer
l'observation
à son nouvel avènement ; attendu ainsi que
des fors il résulte que ledit
pays
est une souveraineté et un royaume et que les
habitants qui
au
commencement se régissaient
par fors et coutumes ont choisi
leurs seigneurs
pour s'y
maintenir sans pouvoir les
altérer , modifier, réformer
sinon avec les États dudit
pays,
et que par conséquent
Sa Majesté ne peut, sauf avis,
unir ledit pays souverain
audit
royaume de France sans le
consentement desdits États,
sinon
en brisant le premier
caractère et fondement
desdits fors et de leurs libertés
qui leur sont plus chères que leurs propres vies, les États ne
peuvent transmettre à la
postérité un changement de
régime si radical.
»
cours à la force , et modérés, qui
plaident pour la conciliation et
l'obéissance au roi.
Alarmés, ils
voient dans le règlement de
l'affaire de Béarn une lourde
menace pour leur indépendan
ce.
Les députés de La Rochelle,
qui comptent parmi les plus
résolus , prennent la d~ çision
de recourir à la mobilisation de
la noblesse huguenote et d'or
ganiser la résistance armée.
Au
printemps 1621 , le compromis
de l'édit de Nantes semble bien
fragile et rien ne para ît pouvoir
empêcher le déclenchement
de la première guerre de Reli
gion du règne de Louis XIII..
»
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