Louis XIII enfant : l'éducation d'un jeune roi

« rapidement jugé incapable .

C'est ensuite le philosophe Nicolas le Fèvre, qui décède en .

1612 à l'âge de 70 ans.

Enfin, Fleurence, ecclésias­ tique de son état, qui poursuit l'éducation du roi jusqu'en 1616.

Louis a alors quinze ans .

Louis montre des facultés pré­ coces pour les études.

li a une bonne mémoire, un sens aigu du discernement mais lui manquent la volonté et le goût de l'effort.

JI n'apprécie guère les leçons trop longues .

Dès douze ans, il cesse l'ap­ prentissage du latin et rechigne fort aux mathéma­ tiques et à la géométrie .

L'histoire, seule, paraît encore l'intéresser .

Mais sa véritable vocation est celle des armes .

Louis connaît tous les diffé­ rents roulements de tambours et les manœuvres des quelque 200 soldats qui l'entourent.

Il adore la chasse et se plaît à tirer sur les corneilles ou tout autre volatile avec son arc ou son arquebuse.

Il ne dédaigne pas non plus les chevaux des prés voisins qui constituent des cibles plus faciles.

Son père confie que Louis « a l'es­ prit plus adonné aux armes qu'à toute autre chose ».

À l'âge de dix ans, il joue à monter la garde, et pousse le jeu jusqu'à s'endormir et finir en prison . ..

quelques minutes, c'est un jeu.

Une vénération ..

pour son pere Avec ses parents, Louis doit se montrer respectueux de la tradition qui veut que le dau­ phin serve le roi.

Ainsi les relations sont-elles parfois orageuses car le dauphin montre un sens certain de la répartie.

L'affaire s'achève en général par une série de coups de fouet avec des verges.

Punition que Louis subit encore en 1610 , alors qu'il est déjà roi depuis quelques mois, pour avoir injurié son gouverneur .

Louis porte une vénération à son père, Henri IV, qui n'hési- te pas à jouer très simplement avec lui.

Son assassinat par Ravaillac est une tragédie pour l'enfant qui s'écrie à son entourage : « Ha ! si j'y eusse été avec mon épée, je l'eusse tué! ».

Par contre les relations qu'il entretient avec sa mère Marie de Médicis sont plus fades.

La reine est hautaine, distante et aime se faire craindre.

Après l'assassinat du roi en 1610 com­ mence une époque d'affronte­ ments et de conflits qui s'achè­ ve par la séparation définitive en 1631 de la mère et du fils.

li est vrai que depuis 1624 un autre personnage a pris l'as­ cendant sur Louis XIII, un cer­ tain cardinal de Richelieu .

JEAN HEROARD, MÉDECIN MÉMORIALISTE La jeunesse de Louis est connue grâce au témoignage extraordinaire de son méde­ cin Jean Heroard qui tient scrupuleusement son journal de 160 I à 1628.

Connu sous le titre de Ludovicotrophie , c'est- à-dire « Nourriture de Louis », cet ouvrage manus­ crit de 6 volumes et de 1 1 000 pages, conservé enco­ re aujourd'hui à la Biblio­ thèque Nationale , rapporte les paroles, les faits et gestes mais aussi l'état de santé du dauphin ainsi que ses des­ sins ou travaux d'écriture.

Jean Heroard n'est pas un inconnu.

Né en 1551, il est diplômé de la meilleure faculté de médecine de l'époque, celle de Montpel­ lier, à l'âge de 20 ans.

11 entre ensuite au service de Charles IX puis d'Henri Ill avec le titre de médecin ordinaire du roi.

Henri IV le rappelle au service du dauphin.

Heroard trouvera la mort à 78 ans lors du siège de la Rochelle.

(Ci-contre, gravure du xvme siècle représentant le jeune roi en compagnie de son pré­ cepteur, récitant un compli­ ment à ses parents).. »