Louis XIII déclare la guerre à l'Espagne (19 mai 1635) _ Histoire

« temps, la France s'est alliée à la Coalition des princes protes­ tants en rébellion contre les Habsbourg, préférant soutenir financièrement des protestants plutôt que de s'affronter ouver­ tement à la grande puissance catholique de l'époque .

Mais la coalition s'est effondrée et Louis XIII risque de se retrou­ ver seul face à la puissance des Habsbourg .

Les Hollandais de­ meurent des alliés sûrs mais si Louis XIII n'agit pas très vite, le parti de la paix risque de prendre le dessus.

La rupture avec l'Espagne semble donc inévitable.

Soudain, les 5 et 6 septembre 1634, c'est le coup de théâtre .

L 'ar mée du chancelier de Suè­ de Oxenstiern, alliée de la France, est écrasée à Nërdlin­ gen, en Bavière et contrainte de se retirer en-deçà du Main .

Cette défaite est considérée comme un échec majeur de la politique française .

Pour res­ taurer sa crédibilité, la France doit prendre sa revanche et casser la suprématie de la Mai­ son d'Autriche qui règne à Vienne comme à Madrid .

La France doit entrer en guerre ...

Dans le camp espagnol, on pa­ voise .

À Bruxelles, le 1er oc­ tobre, on célèbre l'évènement par des festivités qui se termi­ nent par un somptueux feu d'artifice.

Richelieu travaille sans relâche à resserrer les al­ liances de la France avec la Hollande , la Suède, la Savoie et le duc de Parme.

S'il pense que le pays n'est pas prêt à en­ trer dans un conflit qui va coû­ ter fort cher, il attend néan­ moins une occasion favorable pour ouvrir les hostilités sans apparaître comme l'agresseur .

,,, Le 26 mars 1635, un incident & fournit le casus belli espéré.

~ Les troupes du cardinal-infant o -nommé par Madrid gouver- l neur des Pays-Bas espagnols - entrent dans Trèves, massa ­ crent la garnison française et s'emparent de l'électeur­ évêque, Philippe de Sëtern, qui avait placé sa ville et sa person­ ne sous la protection du roi de France .

Le 1e r avril, un conseil d'urgence se réunit à Rueil où Richelieu fait approuver la dé­ claration de guerre à l'Espagne .

Le roi et son ministre, face au parti pro-espagnol de la paix - constitué de Marie de Médicis, de la reine Anne d'Autriche, sceur de Philippe IV, du frère du roi Gaston d'Orléans et des ul­ tra-catholiques -, prennent la décision d'affirmer la grandeur de l'État français .

Le conflit entre les deux beaux-frères, Louis XIII et Philippe IV, ne prendra fin qu'avec le traité de Westphalie, en 1648, et le traité des Pyrénée s, en 1659.

D'ici là , la France va s'e m­ ployer à récupérer la Navar ­ re , l'Artois, les Flandres, La Franche-Comté et le Mila­ nais .

L'AVIS AU ROI DE RICHELIEU Après la bataille de Nfüdlingen (Bavière) en 1634, qui a vu l'écrasante victoire des Impériaux sur les troupes suédoises menées par Bernard de Saxe-Weimar et soutenues par Louis XIII, la France n'a plus le choix .

Elle doit entrer en guerre contre l'Espagne.

Le 11 septembre 1634, Richelieu rédige un "Avis au roi" dans lequel il expose avec précision l'état des forces en présence et le parti que doit prendre la France ."ll est certain que si le parti (protestant) est tout à fait ruiné, l'effort de la puissan­ ce de la Maison d'Autriche tombera sur la France .

( ...

1 li est certain encore qu'après l'échec arrivé depuis peu (la défaite de Nfüdlingen), le parti ne peut subsister s'il n' est soutenu d'un secours présent et notable, et d'une espérance plus grande et d'un nom puissant.

li est certain encore que le pire conseil que la France puisse prendre est de se conduire en sorte qu'elle puisse demeurer seule à supporter l'effort de l'empereur et de l'Espagne ...

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