Louis Joseph Le Lorrain quitte Paris pour Saint-Pétersbourg
Publié le 29/08/2013
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En Italie, Le Lorrain a exercé son talent en peignant des scènes mythologiques, tel Le Jugement de Salomon, historiques, telle La Mort de Cléopâtre, et religieuses, comme La Sainte Famille. 11 a aussi exécuté une superbe na¬ture morte de fruits et de fleurs, récemment acquise par le musée de Caen. Toutefois, il n'a pas limité son séjour ro¬main à quelques tableaux : entre 1744 et 1748, il a joué un grand rôle dans la réalisation de décors pour les fêtes de la Chinea, les célébrations des saints Pierre et Paul. Des gra¬vures de ses dessins montrent que, pour animer ces cérémo¬nies, il a usé d'un langage auda¬cieux, inspiré en partie par le grand artiste italien Giambat-tista Piranèse, en concevant des figures allongées avec des draperies comme plaquées par le vent, destinées à peu¬pler des arches, des niches, et maintes formes capricieuses.
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En Italie, Le Lorrain a exercé son
talent en peignant des scènes
mythologiques,
tel Le Jugement
de Salomon, historiques, telle La
Mort de Cléopâtre, et religieuses,
comme
La Sainte Famille .
Il a
aussi exécuté une
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Toutefois, il ;;:;
n'a pas limité son séjour ro- o :g main à quelques tableaux : a.
entre 1744 et 1748, il a joué un
grand rôle dans la réalisation
de décors pour les fêtes de la
Chinea, les célébrations des
saints Pierre et Paul.
Des gra
vures de ses dessins montrent
que , pour animer ces cérémo
nies , il a usé d'un langage auda
cieux, inspiré en partie par le
grand artiste italien Giambat
tista Piranèse , en concevant
des figures allongées avec des
draperies comme plaquées
par le vent, destinées à peu
pler des arches, des niches , et
maintes formes capricieuses.
A son
retour à Paris, au prin
temps 1749, Le Lorrain reçoit
plusieurs commandes pour
dessiner des frontispices et des
vignettes
destinés à des édi
tions de diverses pièces de
théâtre.
Le 29 janvier 1752, il
est reçu
à l'Académie comme
peintre d'histoire, et l'année
suivante il expose
pour la pre
mière fois au Salon avec Hercu
le et Diom ède et Les Grâces enchaî
nant /'Amour .
Ces deux œuvres
ne laissent pas les critiques
indifférents et suscitent des
commentaires à la fois négatifs
et flatteurs .
L es Grâces enchaînant
l'Amour est une esquisse desti
née à être peinte sur un pla
fond : une activité de décora
teur qui constitue une part
importante du travail de l'artis
te.
De cette œuvre de décora
tion à l'hôtel du gentilhomme
Charles François Gaillard de La
Boissière, rue de Clichy, à l'hô
tel d'Augny, l'actuelle mairie
du IXe arrondissement à Paris,
et de bien d'autres réalisations ,
il ne reste
que des descriptions
et des gravures de l'époque .
Des espoirs déçus
Peintre au x multiples talent s,
Le Lorrain
se fait aussi remar
quer pour ses dessins de meu
bles .
En 1756, il réalise pour le
collectionneur La Live de Jully
un
cabinet orné d'un nouveau
répertoire
déco ratif tout à fait
original, composé
de guirlan
de s, de vases, de rubans , de
palmettes à la grecque , desti
né à un grand avenir sous le
règne
de Louis XVI.
Pourtant ,
il n'est pas heureux .
Sa carrière ne se déroule pas
comme il l'aurait souhaité
et,
s 'il
est reconnu comme un
grand
décorateur , on ne le con
sidère pas comme un peintre
de premier plan.
En 1757, avec
l 'aval
de l'impératrice Élisa
beth de Russie , l'Académie de
Saint -Pétersbourg, lui offre de
devenir son directeur .
Cette
proposition arrive à point
nommé, lui laissant espérer
qu 'il va enfin accéder à une
reconnaissance
plus officielle :
le 18 mars 1758, l'artiste annon
ce son départ à ses confrères .
Mais
l'Europe est embrasée
UN TABLEAU A L'ENCAUSTIQUE
En 1752, Louis Joseph
Le Lorrain, en contact avec le
Danemark, promet d'envoyer
au
ministre danois
Wasserschlebe le pendant
d'une esquisse représentant
le roi sous la figure d'Apollon.
li profite de ce projet pour
mettre en œuvre une
technique qu'il a longuement
étudiée avec son ami
archéologue le comte de
Caylus : la peinture à
l 'encaustique, c'est-à-dire à
la
cire .
Son Portrait de ;eune fille,
présenté à l'Académie royale
des Beaux-Arts
de Copenhague le 31 décembre
1755, est l'une des très rares
œuvres à l'encaustique
de
toute l'histoire de la peinture à
avoir
été retrouvée.
Cette
technique,
qui consiste à
broyer des couleurs avec de la
cire diluée dans de l'essence
de térébenthine, est le résultat
des recherches de Caylus
pour retrouver le secret de la
peinture telle que la
pratiquaient les Romains.
par la guerre de Sept Ans et, au
cours du voyage jusqu'en Rus
sie, Le Lorrain, pourtant embar
qué à bord d'un vaisseau neu
tre, voit ses bagages et toute sa
fortune disparaître lors d'une
attaque de la flotte anglaise,
ennemie de la France .
Les pre
miers mois qui suivent l'arrivée
à Saint-Pétersbourg sont parti
culièrement difficiles : man
quant cruellement de moyens,
le peintre est atteint d'une
fluxion de poitrine et sa femme
tombe gravement malade .
Les
quelques travaux qu'il a réali
sés n'ayant obtenu aucun suc
cès, Le Lorrain perd courage ,
s '
abandonne au désespoir.
Seule l'intervention de l'am
bassadeur de France le sauve
de la misère .
Il est en Russie
depuis à peine un an, quand il
s'éteint, à l'âge de quarante
quatre ans , le 24 mars 1759 ..
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