Louis IX met fin à la guerre de Ligny
Publié le 04/09/2013
Extrait du document
En septembre 1268, Louis IX met fin au conflit qui oppose le comte Thibaud de Bar aux comtes Henri de Luxembourg et Thibaud de Champagne. Par cet arbitrage, le Capétien va affirmer son pouvoir sur les féodaux et agir avec suffisamment d'habileté pour placer un fief d'Empire sous l'autorité d'un vassal de la Couronne de France.
E
n 1231, le comte de Bar Thibaud 11 a donné la terre de Ligny-en-Barrois en dot à sa fille Marguerite lors de son mariage avec le comte Henri II le Blond de Luxem¬bourg, exigeant des déten¬teurs de la seigneurie des bords de Meuse qu'ils ne prêtent hommage pour ce fief à nul autre que lui-même.
«
Un médiateur et
des enquêteurs
Thibaud de Champagne ayant
refusé
sa suggestion de
requérir l 'arbitrage de Louis
IX ,
Thibaud de Bar fait saisir le
fief du sire Jean de Choiseul,
qui a eu le front de s'opposer
à lui : la guerre s'étend à toute
la province .
Finalement, le 8
novembre, le pape Clément IV
demande au roi de France
d '
intervenir .
Dans un
premier temps, sur
les instances
de Ferri de Lor
raine, Louis IX obtient que
Thibaud de Bar libère Henri
de Luxembourg .
Puis, après
deux entretiens, il convainc
Thibaud de Champagne, qui a
épousé sa fille Isabelle , de se
retirer de la guerre .
Enfin, il se
fait
remettre la seigneurie de
Ligny et la place sous séques
tre .
En octobre 1267, une fois les
esprits belliqueu x
apaisés,
chacun s'engage, sous
peine
de lourdes sanctions, à accep
ter l'arbitrage du Capétien, qui
n'a plus qu'à s'atteler à la
tâche
et à trouver une issue
acceptable
par tous .
Avant
de rendre sa sentence,
Louis IX
prend soin d'exami
ner les tenants et aboutissants
de cette guerre féodale parti
culièrement complexe .
Pour ce
faire, il désigne un médiateur,
Pierre le Chambellan, et des
enquêteurs, qu'il charge d'ins
truire l 'affaire, de mars à juin
1268, dans le cadre de trois
informations distinctes .
La
première porte sur la rivalité
entre les comtes de Bar et de
Luxembourg ; la deuxième sur
le conflit entre les comtes de
Champagne et de Bar ; la troi
sième sur la querelle entre le
comte de Bar et le sire de
Choiseul.
Un verdict équitable
Bien que Louis IX laisse à
leurs représentants, Eustache
de Conflans pour Thibaud de
Champagne et le sire d'Apre
mont pour Thibaud de Bar, la
possibilité de décider des ter
mes de l 'accord, les deux par
ties ne parviennent pas à s'en
tendre .
C'est donc à Pierre le
Chambellan que revient la tâ
che de statuer, comme le pré
voit le contrat d 'octobre 1267.
Il rend son verdict en septem
bre 1268.
Thibaud de Cham
pagne conserve la seigneurie
de Ligny, qu 'il devra inféoder
au comte Henri de Luxem
bourg , ce dernier la sous
inféodant à son fils Galeran .
Henri de Luxembourg doit
verser à Thibaud de Bar seize
mille livres tournois en répara
tion des dommages de guerre.
En s'évertuant à maintenir
l'ordre dans des territoires se
situant en dehors du domaine
royal , Louis IX renforce l'in
fluence de la monarchie capé
tienne et se pose en garant de
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ATLAS
« BÉNIS SOIENT TOUS LES
PACIFIQUES »
Roi très chrétien, Louis IX s'attache à ramener la concorde entre ses grands vassaux comme entre les souverains étrangers, afin de gouverner conformément aux préceptes du Christ : c'est au nom de l'Évangile qu 'il s'efforce de mettre fin aux conflits.
« Au sujet de ces étrangers que le roi avait réconciliés, aucuns de son Conseil lui disaient qu'il ne faisait pas bien de ne pas les laisser guerroyer ; car s'il les laissait bien s'appauvrir, ils ne lui courraient pas sus aussitôt, comme s'ils étaient bien riches.
Et à cela le roi répondait et disait qu'ils ne parlaient pas bien : "Car si les princes voisins voyaient que je les laissasse guerroyer, ils se pourraient aviser entre eux de dire : c'est par méchanceté que le roi nous laisse guerroyer.
Alors il en adviendrait qu 'à cause de la haine qu'ils auraient contre moi, ils me viendraient courir sus et j'y pourrais bien perdre, sans compter que j'y gagnerais la haine de Dieu,
qui dit : " Bénis soient tous les pacifiques ." », témoigne
Joinville dans ses Mémoires .
la paix en Occident.
« D'où il
advint ainsi que les Bourgui
gnons et les Lorrains qu'il avait
pacifiés
l'aimaient et lui obéis
saient tant que je les vis venir
plaider par-devant le roi, pour
des procès qu'ils avaient entre
eux, à la Cour du roi, à Reims ,
à
Paris et à Orléans » , souligne
le sire Jean de Joinville dans
ses
Mémoires .
Le roi a certes ra
mené la concorde et préservé
la paix .
Mais il a
surtout agi
avec
habileté en détachant le
fief du Barrois de l'Empire pour
le placer sous l'autorité du
comte de Champagne, et donc
de la Couronne de France ..
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