Louis IX débarque à Tunis
Publié le 04/09/2013
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Lorsque l'armée de la huitième croisade débarque en Tunisie, elle est surprise de ne se heurter à aucune résistance. C'est que l'émir Muhammad de Tunis a tiré les leçons de la septième croisade et a compris combien la défense de la côte de Damiette a été coûteuse pour les Égyptiens. Aussi a-t-il opté pour la tactique inverse. Dès qu'il a été prévenu de l'arrivée des croisés, il a fait renforcer les remparts et les défenses de Tunis, a recruté des contingents de mercenaires marocains et sollicité le soutien des Égyptiens. Après avoir réquisitionné des vivres en quantité et fait des réserves d'eau douce, il s'est enfermé avec ses troupes derrière les murs de sa capitale, abandonnant le rivage sans défense et laissant le temps jouer en sa faveur.
«
Carthage est prise
Très vite, les croisés s'aperçoi
vent que leur position n'est
pas tenable, d 'autant qu'ils
doivent endurer le soleil et la
chaleur
de l'été tunisien sans
disposer d 'aucune réserve
d'eau douce .
Le 21 juillet , ils
s'emparent facilement de la
tour de La Goulette , qui com
mande le passage vers la plai
ne de Carthage .
Arrivé sous les
murs
de l'antique cité, Louis IX
donne l'ordre de dresser le
camp «dans une vallée où il y
a une
infinité de puits qui ser
vent à l'arroser », relate Jean
de Condé .
Les marins génois, sans doute
pressés de faire main basse
sur les richesses
qu 'on leur a
fait
miroiter , viennent trouver
le roi pour lui proposer d'atta
quer la ville, à condition qu'il
leur fournisse des soldats .
Le
Conseil leur accorde le soutien
des arbalétriers, ainsi
que des
chevaliers des bailliages de
Beaucaire, de Carcassonne, du
Périgord et de Châlons-sur
Marne.
L' attaque est un suc
cès, et l'armée croisée ne dé-
plore qu 'un seul mort, quand
l'adversaire en relève deux
cents .
Mais les assaillants sont
déçus : pour tout butin, ils ne
rapportent que de l'orge .
Après la bataille, Louis IX
ordonne que les nombreux
malades soient isolés dans
l'enceinte de Carthage, tandis
que les soldats valides campe
ront aux abords de la ville.
Dans
l'immédiat , il ne compte
pas attaquer Tunis, il préfère 0 attendre son frère cadet, Char
les d'Anjou , qui lui a fait pro
mettre de ne pas passer à l'of
fensive avant son arrivée .
Mais
Anjou
et ses hommes sont en
retard ...
« Le Seigneur
me l'a ôté»
Pendant que Louis IX reçoit
les
ambassadeurs de l 'émir
Muhammad de Tunis , qui lui
affirme que leur maître est
prêt à faire exécuter tous les
chrétiens
de la ville si le Capé
tien ne renonce pas à la pren
dre d'assaut , les croisés parent
aisément les escarmouches
des musulmans .
Mais
il leur faut affronter un
ennemi qu 'ils sont impuis
sants à vaincre : une épidémie
de dysenterie - ou selon cer
tains historiens de choléra .
Afin
d'éviter les odeurs pesti
lentielles, le roi fait enterrer
les morts dans le fossé creusé
autour du camp : la maladie
fait de tels ravages qu'à cer
tains endroits, raconte Jean de
Condé ,« le fossé est comblé».
La terrible chaleur , les vivres
avariés , l'eau stagnante
des
puits , le manque d'hygiène
contribuent à aggraver la pro
pagation de l'infection.
La famille royale n 'est pas
épargnée :
le comte Jean-Tris
tan de Nevers, l'un des fils de
Louis IX, est l'une des premiè
res victimes et meurt le 3 août.
Puis c'est au tour du légat pon
tifical Raoul Grosparmi , cardi-
~ED ITIONS ~ ATLAS
nal-évêque d'Albano, de suc
comber à ce mal que Geoffroy
de Beaulieu, confesseur du roi,
définit comme un «flux de ven
tre accompagné de fièvre ».
Louis IX est si affaibli qu'on
n'ose lui apprendre la mort de
son fils.
Pris d'un pressenti
ment , il convainc un moine de
lui avouer ce que chacun sem
ble lui cacher.
« Le roi en eut
une grande douleur paternel
le, et son cœur fut déchiré ;
mais,
au témoignage des assis
tants, il dit seulement ces pa
roles de patience, qui furent
celles de Job : "Le Seigneur me
l'a donné, le Seigneur me l 'a
ôté,
que le nom du Seigneur
soit béni ! " » Dès lors, Je Capé
tien continue à se consacrer
aux mourants, mais il sait
qu 'il
est lui aussi atteint et sent
qu'il est condamné .
LA STRATÉGIE DE L'ÉMIR DE TUNIS
Lorsque l'armée de la huitième croisade débarque en Tunisie, elle est surprise de ne se
heurter à aucune résistance .
C'est que l'émir Muhammad de Tunis a tiré les leçons de la septième croisade et a compris combien la défense de la côte de Damiette a été coûteuse pour les Égyptiens .
Aussi a-t-il opté pour la tactique inverse.
Dès qu'il a été prévenu de l'arrivée des croisés,
il a fait renforcer les remparts et les défenses de Tunis, a recruté des contingents de mercenaires
marocains et sollicité le soutien des Égyptiens.
Après avoir réquisitionné
des vivres en quantité et fait des réserves d'eau douce, il s'est enfermé avec ses troupes derrière les murs de sa capitale, abandonnant le rivage
sans défense et laissant le temps jouer en sa faveur ..
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