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Louis Ier le Pieux

Publié le 27/02/2008

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Louis naquit en 778, le cinquième enfant vivant du mariage que Charlemagne avait contracté en 772 avec Hildegarde. A la cour, il partagea avec ses frères aînés, Charles (772-811) et Pépin (773-810), l'éducation donnée en commun à tous les enfants de Charles et qu'Eginhard nous rapporte dans la Vita Karoli : " Les garçons comme les filles furent initiés aux arts libéraux... puis à ses fils, l'âge venu, Charles fit apprendre à monter à cheval suivant la coutume franque, à manier les armes et à chasser. " Au Palais, avec d'autres jeunes gens de l'aristocratie, les " nourris ", Louis suivit cet enseignement pratique et théorique, mêlant les lettres et l'administration quotidienne, que l'on a pris l'habitude d'appeler l'école du Palais. L'influence des clercs fut prépondérante dans sa formation.             Comme Louis était né en Poitou, Charlemagne, qui voulait flatter l'amour-propre des Aquitains, définitivement soumis en 768, décida de le faire roi d'Aquitaine en 781. En pratique, jusqu'à son adolescence, Louis resta auprès de son père, mais il rejoignit plus tard son royaume qu'il gouverna en vice-roi. Lorsque Charlemagne recommença la lutte contre les Musulmans d'Espagne, il fut le meilleur auxiliaire de son père et prit Barcelone en 801. Il organisa alors la marche d'Espagne comme base de la Reconquête.             Au début de 806, Charlemagne, voulant assurer sa succession, publia la Divisio Regnorum  qui prévoyait la répartition de ses royaumes entre ses trois fils après sa mort. Louis, outre l'Aquitaine qu'il administrait déjà, recevait la Septimanie, la Provence et la Bourgogne occidentale. La mort prématurée de Pépin et de Charles rendit caduques ces dispositions. Dans cette situation nouvelle, Charles, qui sentait ses forces décliner, associa son fils à l'Empire en 813.      

« contraindre à devenir moine, abandonnant ainsi définitivement Judith P1890 , le siècle et le pouvoir.

Comme ils n'arrivaient pas à leurs fins, ils mirent à profit les ressources de la procédure de l'antique pénitence officielle, la penitentia publica, qui obligeait le pénitent, même réconcilié, à renoncer au mariage et aux fonctions publiques jusqu'à la fin de ses jours.

Louis, conduit en la basilique Saint-Médard, reconnut publiquement ses fautesdont il déposa la liste sur l'autel.

Il se dépouilla de ses armes et demanda à recevoir l'habit de pénitent.

Un nouveau retournement de situation rendit le pouvoir à Louis dès le printemps 834.

La cérémonie de Saint-Médard fut annulée, son instigateurEbbon, archevêque de Reims, déposé ainsi que la plupart des évêques complices.

Lothaire P198 retourna en disgrâce en Italie.

Mais ces crises successives avaient largement affaibli l'autorité impériale.

Les désordres s'installaient dans l'Empire où les premiers raids normands ravageaient lesPays-Bas.

Louis n'avait plus qu'un souci, établir solidement le sort de Charles avant de mourir.

Sans cesse il accrut sa part, notamment audétriment de Louis qui entra de nouveau en sécession dès 838.

En 839, après la mort de Pépin, Louis le Pieux P199 pensa que la meilleure garantie pour Charles, auquel il venait de donner le titre de roi, était de faire ratifier un nouveau partage par Lothaire P198 .

Charles eut tout l'Ouest y compris l'Aquitaine.

Ce nouveau partage de Worms frustrait les fils de Pépin.

Les Aquitains se révoltèrent et proclamèrent Pépin II P2299 . L'empereur qui voulait soumettre les Aquitains fut rappelé d'urgence sur le Rhin dont Louis le Germanique P200 s'approchait à marches forcées.

Il le refoula, mais à son retour il s'alita et mourut dans une île du Rhin en vue du palais d'Ingelheim, le 20 juin 840.

Son corps fut transféré à Metz etenseveli dans la basilique Saint-Arnoul.

Aussitôt, la guerre éclata entre les trois rois.

L'empire avait vécu.

Louis avait eu une conception hautement chrétienne de sa charge d'empereur d'Occident qu'il remplit avec un très grand scrupule.

Il accorda auxisraélites le privilège d'être jugés par le tribunal impérial et chargea un magistrat spécial, le Magister Judaeorum, de s'occuper des problèmes les concernant.

Il fut le seul des Carolingiens à exprimer une morale politique cohérente.

A sa manière, avec moins d'équilibre personnel et de moyensd'action, il annonçait la conception ministérielle de la monarchie telle que l'acheva et la pratiqua Saint Louis P201 .

Dernier fils vivant de Charlemagne et de Hildegarde, Louis le Pieux, roi d'Aquitaine (781), est maître de l'empire en814, à la mort de son père.

Deux ans après son avènement, il se fait couronner par le pape Etienne IV, complétantpar cette cérémonie religieuse du sacre le couronnement laïc déjà effectué par son père (Aix-la-Chapelle, 813).Comme Charlemagne, Louis le Pieux est un homme d'une stature imposante, mais c'est un être impulsif, à la foisexcessif et indécis.

Ces défauts de caractère vont hâter le processus de dislocation d'un empire carolingien sidifficilement gouvernable par son étendue, sa diversité ethnique et territoriale.

Réputé pour sa piété (d'ou sonsurnom du Pieux ou du Débonnaire), Louis le Pieux s'entoure de prélats qui ne seront pas toujours de bons conseils.Le début de son règne est marqué par une série de mesures radicales.

Il éloigne du palais les principauxcollaborateurs de Charlemagne et son entourage de bons vivants, contraint ses sœurs célibataires à porter le voile.Sous l'influence de Benoît, abbé d'Aniane, la cour et le gouvernement prennent une allure quasi monastique.Egalement influencé par ses conseillers ecclésiastiques, il supprime de son titre les qualités de roi des Francs et desLombards, si chères à son père, pour ne garder que la désignation d'empereur Auguste.

En 817, il promulgue un acted'une portée considérable : l'Ordinatio imperii.

Cette constitution visait à régler de son vivant sa succession et àmaintenir l'indivisibilité de l'empire.

Ainsi son fils aîné, Lothaire, est seul élevé à la dignité impériale et immédiatementassocié à l'exercice du pouvoir avec son père.

Les deux fils cadets de Louis le Pieux, Pépin Ier et Louis, reçoiventrespectivement l'Aquitaine et la Bavière, tandis que leur cousin Bernard conserve le royaume d'Italie.

Cette initiativehardie mécontente aussitôt ceux qui jugent leurs intérêts lésés.

Un vaste soulèvement éclate : né en Lombardiesous la direction de Bernard, il gagne les grands de la Gaule.

L'insurrection est promptement et sauvagementécrasée, Bernard condamné à avoir les yeux crevés.

Il meurt de ce supplice peu après (818).

La pénitence publiqueque l'entourage clérical de Louis le Pieux lui imposera en expiation de sa cruauté envers Bernard (Attigny, 822) nefait qu'apparaître la faiblesse de l'empereur et les ecclésiastiques qui le guident comme le véritable obstacle à laprise du pouvoir par les grands.

La restitution des biens de l'Eglise distribués aux vassaux et réclamée à l'empereurpar ce même clergé achève d'exaspérer toute l'aristocratie.

La situation devient explosive quand la seconde femmede Louis le Pieux, Judith de Bavière, exige pour leur fils Charles (né en 823) la plus grande part de la successionimpériale, en dépit de la constitution de 817 et au détriment de Lothaire déjà empereur “ associé ”.

Une oppositionféroce se déclenche au sein de la dynastie régnante, relayée par la révolte d'une partie du clergé et des nobles quiprennent le parti des plus offrants.

A partir de 830, durant dix années, s'engage une guerre acharnée entre Louis lePieux et ses fils, tantôt alliés, tantôt adversaires.

Ainsi Lothaire, Pépin et Louis se joignent aux conjurés qui se sontposés en libérateurs de l'empereur et de ses fils aînés contre Judith.

L'impératrice est enfermée avec le petit Charlesau couvent.

Maintenu dans une demi-captivité, Louis le Pieux ne détient plus que l'ombre du pouvoir.

Mais il préparesa revanche.

En 831, ayant réuni assez de partisans, il réinstalle Judith sur le trône, écarte Lothaire, en abolissantl'Ordinatio imperii, et revient au système intégral du partage territorial entre ses quatre fils, au cours d'uneassemblée à Aix-la-Chapelle.

Victoire éphémère.

La rébellion est permanente dans tout l'Empire franc.

En 833,soutenu par les grands, Lothaire prend la tête d'une nouvelle coalition avec Pépin et Louis.

Abandonné par sonarmée, Louis le Pieux est fait prisonnier près de Colmar (champ du mensonge), obligé d'abdiquer et contraint à unehumiliante pénitence au monastère Saint-Médard de Soissons.

Bien que restauré dans ses fonctions une fois encore(835), le souverain a perdu tout son prestige, et la dynastie avec lui.

Nombre de hauts dignitaires de l'Eglise lecondamnent.

Factions et partis rivaux contribuent à démembrer l'empire.

Avec le clan bavarois, Judith obtientnéanmoins satisfaction pour son fils Charles, qui, à la mort de Pépin (838), est déclaré roi (assemblée de Quierzy-sur-Oise) et reçoit divers territoires : régions entre Seine et Meuse, Frise, Champagne, Bourgogne, Aquitaine.

En mai839, l'assemblée de Worms prévoit un nouveau partage en deux de l'empire : à Lothaire, rentré en grâce, revient lesEtats de l'Ouest, à Charles ceux de l'Est.

Louis doit se contenter de la Bavière.

Mécontent, il fomente aussitôt unsoulèvement.

C'est au cours d'une expédition menée contre lui que Louis le Pieux tombe malade et meurt, près deMayence, le 20 juin 840.

A sa mort, l'empire s'abîme dans les guerres civiles et dans un regain des luttes fratricidesde sa descendance.

Le bilan est désastreux : de la glorieuse construction carolingienne, il ne reste ni la cohésionterritoriale, ni l'unité politique, ni la richesse foncière, dilapidée au profit de l'aristocratie pour s'en assurer lesalliances.

Seules rescapées de la dislocation de l'empire, les structures administratives, un ensemble solided'institutions législatives, économiques et sociales, mis en œuvre par Charlemagne et qui résisteront longtempsencore après Louis le Pieux.. »

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