Louis Barthou (1862-1934) - Un républicain bon teint

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(.~~-~-~~~?..~.~'-···················································· Né en 1862, Louis Barthou est avocat de formation.

Il entame sa carrière politique en 1889 comme député.

De 1894 à 1914, il est huit fois ministre.

En décembre 1913, Barthou fait voter la loi sur le service mili­ taire qui fait passer celui-ci de deux à trois ans.

Il entend ainsi doter la France d'une armée aux effectifs suffisants en cas de conflit avec l'Allemagne.

Dans l'entre-deux-guerres, Barthou, devenu sénateur en 1922, représente plusieurs fois la France lors de grandes conférences internationales.

Alors que sa carrière semble sur le point de s'achever, Barthou, âgé de 72 ans, est nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouverne­ ment d'union nationale constitué par Gaston Doumergue après le 6 février 1934.

Face à la menace nazie, Barthou fait preuve d'une énergie et d'une efficacité inégalées.

Il pratique une politique de fermeté intran­ sigeante face à l'Allemagne.

Barthou tente d'isoler l'Allemagne, de l'en­ cercler en tissant un réseau d'alliances de revers dirigé contre elle.

Barthou resserre les liens entre la France et l'Italie.

Cette politique est couronnée de succès puisque, en juillet 1934, Mussolini contrecarre la première tentative d'Anschluss de Hitler en massant des troupes à la frontière entre l'Italie et l'Autriche.

Confronté à un adversaire déter­ miné, résolu à employer la force, Hitler recule.

Le rapprochement franco-italien connaîtra son aboutissement avec la conférence de Stresa, en avril1935, au cours de laquelle la France, l'Italie et la Grande-Bretagne réaffirmeront leur fidélité au pacte de Locarno.

Barthou consolide aussi l'alliance qui unit la France à la Pologne.

Avec beaucoup de réalisme, il opère un rapprochement entre la France et l'URSS, elle aussi alarmée face aux ambitions hégémoniques de l'Allemagne nazie.

En 1934, la France patronne l'entrée de l'URSS à la SDN.

Barthou est à l'origine du pacte franco-soviétique d'assistance mutuelle en cas d'agression, conclu en mai 1935 par Laval.

Enfin, Barthou cherche à renforcer la Petite Entente, alliance régionale appuyée par la France qui unit depuis 1920 la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et la Roumanie.

C'est précisément en recevant le roi Alexandre de Yougoslavie à Marseille que Barthou est assassiné (de pair avec son hôte royal) par des terroristes croates nationalistes, le 9 octobre 1934.

Quoique la preuve formelle n'en ait jamais été apportée, il ne serait pas impossible que Berlin ait fomenté l'attentat.

La mort de Barthou signe la fin de son éblouissante politique de redressement national.

Après sa disparition, aucun de ses successeurs n'aura son envergure.. »