L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES : SON ORIGINE, SON ÉVOLUTION, SA STRUCTURE, SES MOYENS D'ACTION (MONTREZ PAR QUELQUES EXEMPLES PRÉCIS LE RÔLE QU'ELLE A PU JOUER DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES.)

« Conseil est de veiller au maintien de la paix.

Il peut se réunir à tout moment sur convocation de son président; lesdécisions y sont prises à la majorité simple, mais chacun des cinq Grands dispose du droit de veto : celui-ci a étéutilisé sur une grande échelle par l'U.R.S.S.

(plus de cent fois). Les autres ConseilsLe Conseil de Tutelle est composé de quinze membres élus par l'Assemblée générale.

Il doit contrôler l'administrationdes territoires dits « sous tutelle » (ce sont d'anciens territoires sous mandat de la S.D.N.).

En fait, ces territoiressont devenus très peu nombreux, et se limitent à quelques archipels océaniens (en Namibie, ancienne colonieallemande confiée en 1919 à l'administration de l'Afrique du Sud, les résolutions de l'O.N.U.

demeurent lettre morteen raison de l'obstruction sud-africaine).Le Conseil économique et social a pour fonction de promouvoir et de faciliter la coopération internationale dans cesdomaines.

Composé à l'origine de dix-huit membres élus pour trois ans par l'Assemblée générale et renouvelables partiers chaque année, il a vu ce nombre passer successivement à vingt-sept, puis cinquante-quatre membres avecl'augmentation du nombre des états admis à l'O.N.U.

Pour oeuvrer plus efficacement, il répartit le travail entreplusieurs types de commissions : commissions du siège (sur la population, les droits de l'homme, l'établissement desstatistiques, la lutte contre la drogue, etc.), et commissions régionales (Europe, Afrique, Asie, etc.).La Cour de Justice internationale est un héritage de l'ancienne Société des Nations qui l'avait incorporée dans sonsystème, mais elle date en réalité de 1899.

Ses quinze juges élus pour neuf ans par l'Assemblée générale sontd'illustres spécialistes de droit international; ils sont renouvelés par tiers tous les trois ans.

La Cour siège à La Hayeen Hollande.

Son rôle est d'arbitrer les litiges entre états, si ceux-ci sont d'accord pour les lui soumettre; mais ellene possède aucun moyen de faire appliquer ses décisions, son autorité reste purement morale. Les organismes spécialisésCertains ont une existence antérieure à 1945 : l'Union Postale Universelle (siège à Berne en Suisse) date de 1874,l'Organisation Météorologique Mondiale (Genève) de 1878, le Bureau International du Travail (Genève) de 1919.Le plus important de tous est l'U.N.E.S.C.O.

(sigle anglais d'Organisation pour l'Éducation, la Science et la Culture),dont le siège est place Fontenoy à Paris.

Le « Courrier de l'U.N.E.S.C.O.

» est édité en vingt-six langues, des «clubs U.N.E.S.C.O.

» fonctionnent dans des établissements scolaires.Viennent ensuite l'Organisation Mondiale de la Santé (Genève), la F.A.O.

(Food and Agriculture Organization, Rome),le Fonds Monétaire International (Washington), l'Union Internationale des Télécommunications (Genève),l'Organisation Mondiale du Tourisme (Madrid), l'Organisation de l'Aviation civile (Montréal), la Banque Internationalepour la Reconstruction et le Développement (Washington), l'Agence Internationale de l'Énergie atomique (Vienne), etplusieurs autres.• Citons également des organismes subsidiaires dépendant de l'O.N.U.

tels que le Haut Commissariat aux Réfugiés(Genève), le Programme des Nations Unies pour le Développement, l'U.N.I.C.E.F.

(Fonds des Nations Unies pourl'Enfance) qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1965. Le Secrétaire généralÉlu pour cinq ans par l'Assemblée générale, et rééligible, il est assisté de huit adjoints.

Son rôle est d'assurerl'exécution des décisions de l'Assemblée et des Conseils.

Il assure la permanence de l'institution et rédige un Rapportannuel; il règne sur 4 500 fonctionnaires. III.

L'ÉVOLUTION DE L'O.N.U. Le nombre de ses membresIl a triplé depuis la fondation de l'Organisation : 51 en 1945, aujourd'hui 159.

Cette « universalisation » ne s'est pasopérée régulièrement, mais a enregistré les contrecoups des relations entre Grands.

Au temps de la guerre froide «dure » (1946-53), les admissions se font au compte-gouttes : neuf en tout, États-Unis et U.R.S.S.

opposant leurveto aux candidats de l'autre camp.

Puis, avec le dégel et la vague de décolonisation, on assiste à des admissionsmassives : seize états en 1955, dix-sept en 1960.

Entrent ainsi à l'O.N.U.

les anciens vaincus de la guerre commel'Italie ou le Japon, les nouveaux états indépendants d'Afrique, et même des pays au régime dictatorial tels quel'Espagne de Franco...

Les deux Allemagnes sont admises ensemble en 1973, le Vietnam réunifié en 1978.

La Chinepopulaire, longtemps arrêtée par le veto américain, remplace enfin en 1971 la Chine nationaliste (Formose) etoccupe le siège de celle-ci au Conseil de Sécurité.

Il reste des absents; la Suisse au nom de sa neutralitétraditionnelle, le Vatican (bien que Paul VI ait fait à l'O.N.U.

une visite remarquée en 1965, s'écriant « Plus jamais laguerre! »), Saint-Marin, Monaco, les deux Corées... La répartition par continentsElle a beaucoup évolué.

L'Amérique (nord et sud) est passée de 22 à 32 membres, mais son poids relatif est tombéde 43 % à 20 %.

L'Europe (14 et 29) est également revenue de 28 % à moins de 19 %.

Ce sont les Afro-Asiatiquesles grands bénéficiaires : avec leurs 92 voix (contre 13 seulement en 1945), ils disposent de la « majoritéautomatique » à l'Assemblée générale.

L'arabe et le chinois sont venus rejoindre l'anglais, le français, le russe etl'espagnol comme langues officielles.

Le Secrétaire général est désormais un représentant du Tiers-Monde (Perez deCuellar, Péruvien élu en 1981).. »