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L'Iran, entre réformateurs et conservateurs

Publié le 05/12/2018

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car la marge de manœuvre de chacun reste limitée dans les faits et par les lois. Ainsi, pour que le président Rafsandjani puisse briguer un troisième mandat, il faudrait une réforme constitutionnelle. Pour sa part, Ali Khamenei pâtit de son manque de légitimité religieuse : dans le concept khomeyniste de velayat-e faqih (ou « gouvernement par le docteur de la loi »), le poste de « guide », pouvoir politique suprême, doit être identifié avec le pouvoir religieux suprême, celui de grand ayatollah, marja’ (« source d’imitation »). Or ce n’est pas le cas : le « guide » n’a pas les qualifications requises et, surtout, il a échoué dans sa tentative de se faire introniser. Après la mort de Khomeyni, le rôle de « grand ayatollah » a été tenu par des dignitaires âgés et respectés mais peu actifs dans la révolution : le grand ayatollah Golpayegani, jusqu’en 1993, puis Araki. À la mort de ce dernier, en décembre 1994,

L’échéance des élections législatives de mars 1996 et présidentielle de juin 1997 accentue les tensions à l’intérieur du régime islamique, sur fond de crise économique et d’isolement international.

 

La fracture principale se situe entre une ligne réformatrice et pragmatique, incarnée par le chef de l’Etat, Ali Akhar Hachemi Rafsandjani, et une coalition conservatrice, représentée par le président du Parlement, Ali Akbar Nategh Nouri, qui veut maintenir à tout prix les acquis de la révolution. Le « guide de la révolution », Ali Khamenei, se pose en arbitre entre les deux tendances. Mais les trois pôles du pouvoir sont contraints à collaborer.

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