L'IRAK de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 16/01/2019
Extrait du document
L’année 1990 est, dans l’histoire de l’Irak, un tournant dont l’issue reste incertaine fin 1994. Succédant à la guerre menée contre l’Iran de 1980 à 1988, la guerre du Golfe n'en finit pas de ruiner le pays. Ce dernier est aujourd'hui encore au ban des nations, sans que le régime de Saddam Hussein ne soit vraiment menacé.
L’Irak dans la « Tempête du désert »
Au début de 1990, l’Irak doit faire face à une situation critique. Le pays est confronté à des charges financières très supérieures à ses ressources. À la dette accumulée durant la guerre contre l’Iran s’ajoute le coût de la reconstruction. Or l’Occident se montre de plus en plus réticent pour accorder des facilités financières à un régime dont l’image se dégrade sans cesse, comme en témoignent l’exécution d'un ressortissant britannique accusé d’espionnage, en mars 1990, et, en avril, deux affaires d’importation clandestine de technologies militaires, dont une dans le domaine nucléaire.
La crise du Golfe est donc déclenchée fin juillet 1990 par un État inquiet des conséquences politiques des sacrifices imposés à sa population et soucieux d’asseoir son hégémonie dans la région. En accusant le Koweït de violer sa frontière et de lui voler son pétrole, l'Irak s’en prend à la fois à son principal créancier dans le Golfe et à un État dont l'indépendance n’a jamais été totalement reconnue par Bagdad. Après l’échec des négociations, l’Irak envahit le Koweït le 2 août 1990.
La réaction occidentale est immédiate. Dès le 6 août, l'ONU, après avoir appelé, le 2, à un retrait inconditionnel, décrète contre l'Irak un embargo commercial, financier et militaire. Le 7, dans le cadre de l'opération « Bouclier du désert », les États-Unis envoient des
troupes en Arabie Saoudite. En dépit du large soutien populaire apporté à Saddam Hussein dans les pays arabes, quatorze des vingt et un membres de la Ligue arabe condamnent l’invasion du Koweït. Plusieurs d’entre eux, dont l’Égypte et la Syrie, rejoignent les rangs de la coalition de trente-deux pays qui déploie des soldats à la frontière koweïto-saoudienne. Les seules forces américaines compteront cinq cent mille hommes.
Le 29 novembre 1990, l’ONU autorise le recours à la force si l'Irak ne se retire pas du Koweït avant le 15 janvier 1991. L’opération « Tempête du désert » peut être déclenchée. Devant l'échec
«
missions
d'assistance aux populations
kurdes en fuite.
En août 1992, une
zone d'interdiction de survol est
décrétée au sud du 32' parallèle, en vue
de mettre fin aux bombardements des
populations chiites par l'aviation
irakienne.
Les pays occidentaux
refusent cependant d'appuyer
militairement des mouvements
politiquement divisés et incapables de
tenir tête aux troupes irakiennes.
Dès
septembre 1991, les chiites cessent
d'être un danger, pendant qu'au nord
s'installe un pouvoir kurde autonome
de facto, mais dépendant totalement de
la protection occidentale pour sa
survie.
La relative modération des
Occidentaux ne signifie pas la fin de
leur confrontation avec Bagdad.
Après
avoir tenté par tous les moyens de se
soustraire au contrôle de J'ONU sur ses
programmes d'armement (notamment nucléaire
et chimique), l'Irak reconnaît
toutefois la souveraineté du Koweït en
novembre 1994.
L'embargo contre
Bagdad, périodiquement reconduit,
reste pourtant en vigueur, pour
l'essentiel, à la fin du mois de
décembre 1994, malgré les divergences
qui se font jour à ce sujet entre les
alliés de l'ex-coalition.
Les
Occidentaux, plus particulièrement les
États-Unis, répondent également par
des représailles aériennes aux
nombreuses provocations irakiennes.
Le régime de Saddam Hussein n'en est
pas pour autant ébranlé.
Profondément
restructuré militairement et
politiquement, il semble s'être
consolidé, bien qu'il soit contraint de
recourir à une islamisation rampante
de la société pour mieux la souder
idéologiquement.
Cependant, il est peu
menacé par les oppositions kurde, chiite
et démocratique.
Celles-ci font
d'ailleurs la démonstration, lors de leur
réunion à Vienne en juin 1992, de leur
incapacité à former un front commun.
La cohésion interne de chaque groupe
est elle-même problématique, comme
le montrent les affrontements qui
déchirent Je camp kurde de mai à
juillet 1994.
L'embargo n'empêche pas
plus la reconstruction du pays qu'il ne
suscite de velléités de soulèvement
dans la population, en dépit des
restrictions subies.
Ces dernières sont
partiellement atténuées par le système
de rationnement instauré par Je régime
et par de substantielles importations
clandestines.
On ne meurt donc pas de
faim en Irak, mais la situation sanitaire
y est de plus en plus précaire..
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