L'Inde et la Pax britannica
Publié le 11/07/2019
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Le contrôle de la mer Rouge, l'Extrême-Orient et le Pacifique Sud.
La colonisation des autres territoires est subordonnée aux intérêts britanniques en Inde. Avec l'aménagement du canal de Suez (1869) qui réduit considérablement le temps de voyage entre la métropole et l'Inde, le contrôle de la mer Rouge devient essentiel. L'établissement d'un protectorat en Égypte (1882) où Disraeli parvint à supplanter l'influence française, le revers infligé à l'armée française à Fachoda (1898) et le renoncement consécutif de la France sur le Nil permettent aux Britanniques d'asseoir encore leur position sur cette voie stratégique. La conquête de territoires au sud de la péninsule Arabique et sur la côte orientale de l'Afrique (notamment le Somaliland en 1884, Zanzibar en 1890 et l'Ouganda en 1894) garantit la suprématie de Londres dans l'océan Indien. Les protectorats sur la Birmanie et la Malaisie renforcent encore le commerce avec l'Inde et la Chine.
L'Afrique est l'objet de fortes rivalités entre les puissances coloniales européennes: la France, la Grande-Bretagne, la Belgique et l'Allemagne partagent les mêmes ambitions expansionnistes. Avec la conquête du Nyassaland (aujourd'hui le Malawi, 1891) ainsi que de la Rhodésie (aujourd'hui le Zimbabwe), le rêve de Londres de dresser une ligne entre Le Cap et Le Caire semble prendre forme. L'annexion du Transvaal et de l'État libre d'Orange lors de la guerre des Boers (1899-1902) sert les intérêts économiques de la Grande-Bretagne dans la région. Après l'ouverture de la Chine aux intérêts commerciaux britanniques imposée par les armes lors de la première guerre de l'Opium (1840-1842), la Grande-Bretagne s'efforce d'affermir sa position au sein de sa sphère d'influence; en 1898 la Couronne obtient de la Chine qu'elle lui cède en \"territoire à bail\" la ville de Wei-Hai-Wei (aujourd'hui Wei-Hai) et s'associe deux ans plus tard à la répression de la révolte des Boxers. Les conquêtes dans le Pacifique furent motivées à la fois par la nécessité d'assurer la sécurité de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, de protéger ses intérêts économiques, mais aussi de prendre possession de terres convoitées par les autres puissances coloniales.
Pax britannica.
Malgré les conséquences néfastes qu'elle a sur l'économie indienne, la domination coloniale britannique apporte au sous-continent indien une période de paix relative, d'unité et de modernisation économique et politique. Sous l'ordre colonial, la Pax britannica, les conflits religieux et traditionnels se font moins violents, tandis que l'identité religieuse et culturelle des différents groupes de la population est respectée. Pour satisfaire ses intérêts économiques et répondre à ses ambitions civilisatrices, la métropole dote son «joyau indien» d'infrastructures modernes: réseaux ferroviaire et télégraphique, structures sanitaires, système d'enseignement. La division de l'Inde en provinces pose les fondements de la future organisation fédérale de l'Inde indépendante. Mais surtout se constitue sous la domination britannique une nouvelle élite intellectuelle, formée bien souvent en Angleterre et qui, sensibilisée aux idéaux démocratiques occidentaux, contribue à l'émergence d'un mouvement d'indépendance qui associe principes nationalistes, démocratiques et socialistes.
Dans le reste de l'Empire, également, la domination coloniale est favorable à la paix et à la modernisation, telle que la conçoivent alors les Européens. Pour les possessions africaines et pour celles du Pacifique, le diplomate Frederick D. Lugard imagine en 1903 un système d'administration indirecte (indirect rule). Selon ce principe, les Britanniques laissent la charge de l'administration
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l'importation de tissus bon marché et l'impossibilité de dresser des barrières
douanières.
Le contrôle de la mer Rouge, l'Extrême-Orient et le Pacifique Sud.
La colonisation des autres territoires est subordonnée aux intérêts britanniques
en Inde.
Avec l'aménagement du canal de Suez (1869) qui réduit considérablement
le temps de voyage entre la métropole et l'Inde, le contrôle de la mer Rouge
devient essentiel.
L'établissement d'un protectorat en Égypte (1882) où Disraeli
parvint à supplanter l'influence française, le revers infligé à l'armée
française à Fachoda (1898) et le renoncement consécutif de la France sur le Nil
permettent aux Britanniques d'asseoir encore leur position sur cette voie
stratégique.
La conquête de territoires au sud de la péninsule Arabique et sur
la côte orientale de l'Afrique (notamment le Somaliland en 1884, Zanzibar en
1890 et l'Ouganda en 1894) garantit la suprématie de Londres dans l'océan
Indien.
Les protectorats sur la Birmanie et la Malaisie renforcent encore le
commerce avec l'Inde et la Chine.
L'Afrique est l'objet de fortes rivalités entre les puissances coloniales
européennes: la France, la Grande-Bretagne, la Belgique et l'Allemagne partagent
les mêmes ambitions expansionnistes.
Avec la conquête du Nyassaland (aujourd'hui
le Malawi, 1891) ainsi que de la Rhodésie (aujourd'hui le Zimbabwe), le rêve de
Londres de dresser une ligne entre Le Cap et Le Caire semble prendre forme.
L'annexion du Transvaal et de l'État libre d'Orange lors de la guerre des Boers
(1899-1902) sert les intérêts économiques de la Grande-Bretagne dans la région.
Après l'ouverture de la Chine aux intérêts commerciaux britanniques imposée par
les armes lors de la première guerre de l'Opium (1840-1842), la Grande-Bretagne
s'efforce d'affermir sa position au sein de sa sphère d'influence; en 1898 la
Couronne obtient de la Chine qu'elle lui cède en "territoire à bail" la ville de
Wei-Hai-Wei (aujourd'hui Wei-Hai) et s'associe deux ans plus tard à la
répression de la révolte des Boxers.
Les conquêtes dans le Pacifique furent
motivées à la fois par la nécessité d'assurer la sécurité de l'Australie et de
la Nouvelle-Zélande, de protéger ses intérêts économiques, mais aussi de prendre
possession de terres convoitées par les autres puissances coloniales.
Pax britannica.
Malgré les conséquences néfastes qu'elle a sur l'économie indienne, la
domination coloniale britannique apporte au sous-continent indien une période de
paix relative, d'unité et de modernisation économique et politique.
Sous l'ordre
colonial, la Pax britannica, les conflits religieux et traditionnels se font
moins violents, tandis que l'identité religieuse et culturelle des différents
groupes de la population est respectée.
Pour satisfaire ses intérêts économiques
et répondre à ses ambitions civilisatrices, la métropole dote son «joyau indien»
d'infrastructures modernes: réseaux ferroviaire et télégraphique, structures
sanitaires, système d'enseignement.
La division de l'Inde en provinces pose les
fondements de la future organisation fédérale de l'Inde indépendante.
Mais
surtout se constitue sous la domination britannique une nouvelle élite
intellectuelle, formée bien souvent en Angleterre et qui, sensibilisée aux
idéaux démocratiques occidentaux, contribue à l'émergence d'un mouvement
d'indépendance qui associe principes nationalistes, démocratiques et
socialistes.
Dans le reste de l'Empire, également, la domination coloniale est favorable à la
paix et à la modernisation, telle que la conçoivent alors les Européens.
Pour
les possessions africaines et pour celles du Pacifique, le diplomate Frederick
D.
Lugard imagine en 1903 un système d'administration indirecte (indirect rule).
Selon ce principe, les Britanniques laissent la charge de l'administration
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