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L’illusion DE LA PAIX La fin DE LA SÉCURITÉ COLLECTIVE de 1930 à 1939 : Histoire

Publié le 17/12/2018

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La conférence de Locarno en 1925, l’admission de l’Allemagne à la Société des Nations en 1926, l’adoption du plan Young sur une nouvelle réduction des réparations en 1929 et l’évacuation de la Rhénanie en 1930 ont pu faire croire à l'apaisement. Mais, dès 1929, la tension internationale commence à renaître. Avant qu'Adolf Hitler n’impose sa conception brutale, cynique, raciale et expansionniste de la politique, les relations internationales ont subi dès la fin des années vingt les effets désastreux de la crise économique. La grande dépression provoque un repli général des États et nourrit le mouvement national-socialiste. Mère du libéralisme, la Grande-Bretagne renonce au libre-échange ; l’Europe se protège et les États-Unis se retranchent derrière leur isolationnisme et leur neutralité. Durement touchée, l’Allemagne réclame l’annulation pure et simple des réparations, qu’elle obtiendra à la conférence de Lausanne en 1932. L’asphyxie économique du Japon sert d’argument aux militaires parvenus au pouvoir pour justifier leur politique de conquête en Mandchourie. Face à cette première agression, la Société des Nations reste prudente : avant même de subir les provocations hitlériennes, le principe de sécurité collective se révèle inopérant. Quand elle se réunit pour la douzième fois en 1932, l’organisation internationale montre déjà cette impuissance que ne feront que confirmer ses initiatives futures.

 

Parvenu au pouvoir, Adolf Hitler veut tout d’abord donner l’illusion de poursuivre tout naturellement la politique de révision des traités de la République de Weimar, mais l’objectif n’est plus le même. Pour qui a lu Mein Kampf, le révisionnisme de Hitler a d’autres visées. Il ne s’agit plus alors de corriger des frontières imposées au lendemain de la Grande Guerre mais de créer l’espace vital nécessaire à l’expansion de la nation germanique. Hitler tente néanmoins, dans un premier temps, de rester maître de lui-même et de donner l’image «responsable» d’un homme d’État. Les négociations en vue d’obtenir l’égalité des droits en matière d’armement sont ainsi poursuivies et le Führer multiplie les professions de foi pacifistes. Mais au mois d’octobre 1933, Hitler annonce que l’Allemagne se retire de la conférence du désarmement et de la SDN. Venant après le retrait du Japon (en dépit de l’attitude conciliatrice de l’organisation) au mois de février, cette décision sonne le glas du principe de sécurité collective. Le réarmement de l’Allemagne peut entrer dans sa phase effective sans que les démocraties occidentales pressentent réellement le danger et se dotent des moyens nécessaires pour empêcher le conflit.

 

Les puissances occidentales

 

ET L’URSS FACE À HITLER

 

La France adopte dans un premier temps une politique de fermeté. Convaincu que l’ennemi reste l’Allemagne et non l’Union soviétique et que l’échec de la sécurité collective appelle la création d’un système d’alliances solide, Louis Barthou, nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Doumergue en février 1934, rompt les négociations avec Berlin, resserre les relations avec Moscou, se rapproche de l’Italie et de la Yougoslavie. C’est la politique d’encerclement, aux antipodes de la politique d’apaisement prônée par la Grande-Bretagne et bientôt suivie par la France. L’assassinat de Barthou aux côtés du roi Alexandre Ier de Yougoslavie mettra fin à cette tentative.

 

De son côté, l’Union soviétique, après avoir pendant des années identifié la social-démocratie au «social-fascisme», a également pris conscience du danger hitlérien. Prise de conscience qui entraîne une profonde révision de la stratégie soviétique dont l’artisan principal est Maxime Litvinov. De fait, Moscou se rapproche des démocraties occidentales et desserre les liens (sans aller jusqu’à les rompre) tissés depuis longtemps avec l’Allemagne. Avec l’appui de la France, l’Union soviétique adhère ainsi à la SDN en septembre 1934. Nommé aux Affaires étrangères, Pierre Laval prétend poursuivre la politique de son prédécesseur tout en s’affirmant favorable à une détente générale mais il n’entend pas aller aussi loin que Barthou. Le

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« L'ILLUSION DE LA PAIX.

Devant les menaces et les provocatio•l.l du régime hitlérien.

les Français veule/li avant tout éviter le déclenchement d'tm co nfl it .

Ci-conue: une manifestation organiste par le parti commun i.•te en 193�.

© t:Humanité de s'associer à d'éventuelles représailles lors de la remilitarisation de la Rhénanie.

Cene première phase prend fin avec la guerre d'Es­ pagne, qui aura pour conséquence d'accélérer le rapprochement entre l'Italie et l'Allemagne ainsi que la destruction de l'alliance occiden­ tale.

Les diverses tentatives du comité de non-intervention ne donnent aucun résultat.

La guerre civile devient la répétition en miniature d'un conflit que l'on veut à tout prix éviter et un terrain d'expérience précieux pour l'armée allemande.

Le nouveau contexte international à partir de 1937 est mar­ qué, d'une part, par le raffermissement de l'axe Rome-Berlin annoncé par Mussolini en novembre 1936 et confirmé à Berlin au mois de septembre 1937, et, d'autre part, par l'érosion de la Petite- Entente (Roumanie, Tchécc>slovaquie, Yougoslavie) et par l'extension de l'al­ liance au Japon avec la signature du pacte Antikomintern.

Face à ce renforcement du c:�mp des dictatures, la Grande-Bretagne poursuit toujours dans la V·:lie de l'apaisement, la France suit son alliée et l'Union soviétique se retrouve isolée.

L'environnement est donc favo­ rable à l'expansion allemande.

Adolf Hitler peut préparer ses pro­ chains projets: l'annexion de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie.

L A MONTÉE DU PÉRIL Après avoir solennellement déclaré devant le Reichstag que la politique des coups-surprises était révolue, Adolf Hitler annonce ses nouveaux projets au haut commandement militaire lors d'une entrevue secrète (novembre 1937).

Assuré de la passivité de l'Italie, du désintérêt de la Grande-Bretagne et du suivisme de la France en proie à une énième crise ministérielle, le Führer rattache l'Autriche à l'Allemagne sans difficulté.

Une fois de plus, ni la France ni la Grande-Bretagne ne bougent.

Seule l'Union soviétique, convaincue que l'Anschluss n'est qu'une étape vers l'expansion en direction de l'Est.

s'inquiète et propose aux Occidentaux d'étudier les conditions d'une alliance susceptible de mettre fin aux initiatives hitlériennes.

Mais lord Halifax, qui a remplacé Anthony Eden aux Arfaires étran­ gères, rejette la proposition.

La crise des Sudètes est beaucoup plus grave dans la mesure où la Tchécoslovaquie est moins isolée que l'Autriche puisqu'elle peut compter sur un système d'alliances apparemment plus solide à l'Ouest avec la France et à l'Est avec l'Union soviétique.

Apparemment seule­ ment, car le flottement du gouvernement français sera fatal.

Hésitant à intervenir en raison de l'état d'impréparation de l'armée, et ne réussissant pas à convaincre les Polonais et les Roumains d'accorder le droit de passage que l'Union soviétique exige pour intervenir, la France se plie une fois de plus aux conseils d'apaisement du gouverne­ ment britannique.

Il faut attendre la violation des accords de Munich (le démantèlement de la Tchécoslovaquie et l'annexion de territoires non germaniques) pour que la Grande-Bretagne sc rende enfin compte que la signature d'Adolf Hitler est sans valeur.

Mais Joseph Staline a pu constater cette faiblesse des démocraties : non qu'il ait fait preuve d'une détermination particulière pour sauver la Tchécoslol•a­ quie mais.

face aux hésitations franco-britanniques, il commence à envisager un retournement d'alliances.

Le pacte germano-soviétique de non-agre.'>Sion est en germe.

Pour !"Allemagne.

qui veut éviter une guerre sur deux fronts (quel que soit par ailleurs l'état de l'Armée rouge saignée par les purges).

ce pacte est essentiel.

Entre le déman­ tèlement de la Tchécoslovaquie et la signature de ce pacte.

une course de vitesse s'engage alors entre l'Allemagne ct les démocraties pour sc rallier Moscou.

Les négociations s'engagent mal, surtout avec la Grande-Bretagne qui ne veut pas se retrouver aux côtés de l'Armée rouge en cas d'agression allemande contre l'Union soviétique.

Le 23 août 1939, l'annonce du pacte Ribbentrop-Molotov réduit à néant toute chance de paix.

La France tentera jusqu'au der­ nier moment d'éviter le conflit en convainquant les Polonais de laisser les Soviétiques traverser leur territoire ct en essayant de s'appuyer sur l'Italie qui n'est pas prête militairement à s'engager dans une guerre mondiale.

En vain, car grisé par les réussites spectaculaires qu'il ac­ cumule depuis 1933, le Führer croit toujours que les Occidentaux.

pour ne pas risquer de déclencher la guerre, ne voudront pas plus sauver Dantzig qu'ils n'ont voulu secourir l'Autriche ou la Tchécoslo­ vaquie.

Pourtant la Grande-Bretagne a finalement opéré son revire­ ment.

Le l" septembre, l'Allemagne attaque la Pologne.

Après les ultimes tentatives de négociations avec l'Italie et l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne entrent en guerre le 3 septembre 1939.. »

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